Plus de 24 heures après l'écroulement de l'établissement « La Promesse, collège Evangélique » près de la capitale, plusieurs acteurs s'activent encore pour extraire des décombres d'éventuels survivants. Mais le plus grand défi consiste à enlever les décombres sans aggraver la situation.
«Tant qu'il y a la chance de retrouver des survivants, on ne peut pas utiliser les moyens lourds », prévient le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Hédi Annabi, présent le 8 novembre sur les lieux de la tragédie.
A l'instar du président de la République, René Préval, du Premier Ministre, Michèle Duvivier Pierre-Louis, ainsi que d'autres personnalités du pays, le chef de la MINUSTAH y est allé apprécier le déroulement des opérations de sauvetage des victimes.
Présent sur les lieux dès les premières heures de la tragédie, aux cotés de la PNH et de la Croix Rouge et d'une équipe de Médecin sans Frontière, les casques bleus de la MINUSTAH ont, la nuit durant, installé un dispositif d'éclairage pour favoriser la poursuite des opérations de sauvetages de victimes.
« Le temps joue contre nous », de l'avis du Commissaire de police des Nations Unies, Mamadou Mountaga Diallo. Déjà, les survivants ont séjourné plus de 24 heures sous les ruines des quatre (4) niveaux de ce que fut leur établissement.
Crainte de nouveaux drames, le médecin commandant des sapeurs-pompiers de la Martinique, Daniel Vigée, l'a exprimé. «Selon certaines informations, il y aurait une vingtaine de personnes coincées entre deux dalles. Pour les extraire, il faudrait casser les dalles mais celles-ci sont en équilibre instable », a-t-il fait remarquer.
Parallèlement, 7 experts américains -sur un total de 40 attendus- sont présents sur les lieux, avec pour mission d'évaluer les besoins en équipements pour mener a bien les opérations d'extraction des victimes.
A mesure que le temps passe, le pessimisme gagne les sauveteurs. « Il y a peu de chances qu'on retrouve encore beaucoup de survivants car il n'y a pas de poches d'air. Ceux qui sont là risquent de mourir asphyxiés », a encore signalé Daniel Vigée.
Le médecin commandant des sapeurs-pompiers de la Martinique a poursuivi : «en tout cas, je suis pessimiste. Les personnes qu'on a déjà extraites des décombres sont écrasées. Nos chiens sont en train de renifler mais il ne semble pas qu'il y ait âmes qui vivent là où ils sont allés».
Certains survivants existent. A en croire Wilson Pateaud, un riverain, « une enseignante, Andrena, aurait appelé ses proches dans la matinée pour les informer qu'elle est toujours vivante mais coincée sous les décombres avec trois enfants». Des efforts sont en cours pour essayer de la localiser.
Par ailleurs, des centaines de blessés sont admis dans les hôpitaux de Port-au-Prince. Certains, en fin de matinée. Selon un nouveau bilan communiqué par la Protection civile, le nombre des victimes s'élèverait à 75 morts. D'autres corps ont été par la suite extraits par les sauveteurs.
Dans un communiqué, la MINUSTAH exprime «sa profonde tristesse face aux souffrances et aux pertes en vie humaine qui ont suivi l'effondrement de l'école et présente ses très sincères condoléances aux victimes et à leur famille ». Elle exprime sa profonde sympathie et sa solidarité avec le gouvernement et le peuple haïtien dans ce moment difficile.