Par endroits, Port-au-Prince offre, trois jours après la catastrophe, l'image d'une ville en proie à l'insalubrité : des odeurs s'échappant des corps en putréfaction, les rescapés faisant leurs besoins à même le sol, faute de toilette publiques... Une situation qui fait craindre l'apparition des maladies. Les décombres, elles, sont toujours fouillés.
L'air devient irrespirable dans les plus grandes places publiques de la capitale haïtienne. Les familles qui occupent le Champs de Mars, les places Saint Pierre et Boyer depuis le tremblement de terre de mardi dernier se voient obligés de faire leurs besoins physiologiques à même le sol ou dans de sacs plastiques.
Ces derniers sont jetés dans les rues ou devant certains édifices. L'entrée de l'Eglise Saint Pierre et les alentours de la mairie de Pétion ville par exemple sont jonchés des matières fécales. De mauvaises conditions sanitaires auxquelles sont également soumises les femmes et les enfants.
« C'est une vue de grave tragédie humaine et matérielle », a dit le chef par intérim de la MINUSTAH Edmond Mulet. Ensemble avec le Président René Préval, il a survolé cet après midi la ville de Port-au-Prince.
En effet, outre les bâtiments publics et privés endommagés, le port de la ville quasiment hors d'usage, ayant subi d'importants dégâts. Dans de nombreux quartiers du pays, des corps jonchent encore les rues...
Toutefois, devant l'ampleur des dégâts et des besoins, le chef de la MINUSTAH rassure : « la réponse de la communauté internationale sera à la hauteur des dégâts causés par le désastre ». Sur les grandes battisses en ruine de la capitale, en effet, les sauveteurs sont toujours à l'œuvre. Leur mission : extraire des corps et d'éventuels survivants.
En effet, dans la vallée de bourdon, un bidonville situé non loin du quartier général de la MINUSTAH, les habitants espèrent encore retrouver des survivants. Et de nombreux témoignages recueillis dans les quartiers les plus affectés font état de personnes toujours prisonnières des décombres. Trois jours après le sinistre, plusieurs personnes sous les décombres crieraient au secours.
Les zones les plus pauvres mais non moins affectées par le tremblement de terre ne sont pas encore touchées par le secours et l'aide internationaux.
Et pour y remédier, le président de la République inscrit la priorité dans la « remise sur pied de la MINUSTAH et du Gouvernement », ce, dans l'optique d'une bonne coordination de toute l'aide en faveur d'Haïti.
Déjà, la contribution des militaires de la MINUSTAH se matérialise par l'appui à la distribution de l'aide humanitaire et des opérations de secours. Les casques bleus conduisent parallèlement des missions de reconnaissance, en vue d'identifier les endroits les plus affectés par le désastre, mais également les abris provisoires. A divers endroits de la capitale, l'aide humanitaire a débuté. Et parmi les bénéficiaires, Champ de Mars et Canapé vert.
Rédaction : Uwolowulakana Ikavi