P-au-P, 21 juin 07 [AlterPresse] --- Quelques 54 personnes ont été appréhendées du 21 mai au 17 juin 2007 aux Gonaïves (171 kilomètres au nord de la capitale) dans le cadre du renforcement d'opérations menées par les forces de sécurité conjointes de la Police nationale d'Haïti (Pnh) et de la Mission de stabilisation des Nations Unies (Minustah), annonce Jean-Jacques L'Hour, commandant régional de la Police des Nations Unies (UNPOL).
Avec ces arrestations, « on a commencé à voir quelques résultats », dont le « rétablissement de la confiance de la population qui commence à collaborer avec la Pnh (...) La population commence à nous donner des renseignements », explique le commandant régional de la Police des Nations Unies ce 21 juin 2007 à Port-au-Prince, à la conférence hebdomadaire de la Minustah, à laquelle a assisté l'agence en ligne AlterPresse.
Depuis le 26 mai (2007), la tension a diminué aux Gonaïves. « Plus de coup de feu la nuit, les gens dorment tranquille et les petits commerçants » commencent à vaquer normalement à leurs activités, affirme-t-il.
Conduites dans les localités de Raboteau et de Jubilé Blanc o=F9 de nombreux présumés chefs de gang ont été retranchés, ces opérations ont permis aux forces de sécurité coalisées de regagner la confiance de la population, selon le commandant L'Hour.
Parmi les 54 personnes interpellées, 7 faisaient l'objet de mandat de justice.
Deux d'entre elles, poursuivies également par la justice, ont été tuées. Il s'agit de Richard Pétril, abattu lors d'affrontements avec la police, et d'Adéclat Saint-Juste retrouvé mort à son domicile dans des circonstances non encore élucidées.
Une enquête est en cours afin de déterminer les circonstances entourant la mort de Saint-Juste, recherché par la police, affirme Jean-Jacques L'Hour.
Dans la matinée du mardi 19 juin 2007, une manifestation de joie a accompagné la nouvelle de la mort d'Adéclat Saint-Juste, survenue à la Plaine de l'Arbre, une section communale d'Anse Rouge, non loin des Gonaïves. Recherché pour son implication présumée dans des crimes de sang et d'autres actes de violence, dont l'assassinat, le 16 mai dernier, d'Alix Joseph, responsable administratif de la station privée Radio-Télé Provinciale, Saint Juste était un brigand qui rançonnait régulièrement les petits commerçants des Gonaïves, ont témoigné plusieurs victimes.
A la conférence de presse du 21 juin 2007, le commandant régional de la UNPOL dans la cité de l'indépendance précise que des armes de guerre, de la drogue, des véhicules volés et une importante somme d'argent ont été confisqués lors de ces multiples opérations policières.
Parmi ces matériels saisis, on dénombre 4 fusils d'assaut, 5 revolvers, deux machettes, 5 chargeurs de fusil d'assaut, 500 cartouches, 2 postes de radio Motorola, 3 véhicules volés, 2350 kilogrammes de cocaïne pure.
Jean-Jacques L'Hour a également mentionné l'arrestation de Wilfort Ferdinand, alias Ti Will, qui a permis à la police de multiplier ses opérations et d'interpeller d'autres présumés gangsters. A rappeler que le 26 mai dernier, la police et la Minustah ont procédé à l'arrestation du chef de gang de Raboteau, Wilfort Ferdinand dit Ti Will, dans les locaux d'une station de radio des Gonaïves, alors qu'il participait à une émission locale. Ti Will s'y trouvait en possession d'un pistolet 9 mm, a fait savoir la Minustah.
Par ailleurs, Jean-Jacques L'Hour informe que, depuis mars 2007, quelque 12 personnes ont été assassinées aux Gonaïves. Le commandant L'Hour ajoute que des viols et des cas de lynchage ont également été enregistrés depuis cette date.
Les informations relayées par la presse locale des Gonaïves ont fait état de divers actes de banditisme, dont de cambriolage, perpétrés contre la population au début de mai 2007.
A la mi-juin 2007, la situation paraît plus tranquille dans la cité de l'indépendance que beaucoup craignaient de voir se transformer en une ville de non droit, tant des gangs rivaux, détenteurs de nombreuses armes à feu, s'affrontaient régulièrement.
A date, rien n'est su quant au niveau de désarmement de ces gangs. Seulement, les forces de sécurité, nationales et internationales, avertissent que les mandats contre les bandits ne seront pas effacés, lors même que ces derniers auraient remis les armes en leur possession. [do rc apr 21/06/2007 15 :00]