Introduction
Ce rapport présente les résultats de la deuxième enquête annuelle sur l'opinion des personnes affectées par les catastrophes naturelles en Haïti, dont le dernier en date avait été celle de l’ouragan Mathew en 2016. Il suit les perceptions des personnes affectées sur l'action humanitaire compte tenu des engagements de réforme pris par les donateurs et les agences opérationnelles dans le cadre du « Grand Bargain » convenue lors du Sommet humanitaire mondial de 2016.
Le projet de recherche est un effort conjoint de Ground Truth Solutions et du secrétariat de l’OCDE, avec l’appui financier du Department for International Development (Département du Développement international) du Royaume-Uni. Haïti est l’un des sept programmes humanitaires couverts. Les autres sont l’Afghanistan, le Bangladesh, l’Iraq, le Liban, l’Ouganda et la Somalie. Un instrument d'enquête distinct examine le point de vue du personnel humanitaire sur le terrain dans les sept pays.
Ce rapport s’appuie sur les réponses données en Septembre 2018 par 660 personnes recevant de l’aide humanitaire dans les départements du Sud, de Grand’Anse et du Nord-Ouest. Le rapport présente également les données recueillies auprès de 166 membres du personnel humanitaire en Haïti.
Résultats Principaux:
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*Les perceptions des personnes affectées en Haïti se sont largement améliorées comparé à l’année dernière, *mais il reste tout de même des lacunes à combler en ce qui concerne les mécanismes de redevabilité envers les communautés affectées, la résilience et la préparation aux catastrophes naturelles, ainsi que le support fourni aux organisations locales.
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La population du Nord-Ouest et la population vivant dans les zones rurales en Haïti ont des perceptions considérablement plus négatives que le reste de la population. Les populations du département du Sud et des zones urbaines expriment des points de vue bien plus positifs. Cette différence n’est pas reflétée dans les perceptions du personnel humanitaire travaillant avec les populations rurales et urbaines.
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*Plus d’efforts sont nécessaires pour améliorer la communication avec et l’engagement envers les personnes affectées en Haïti. *La plupart des enquêtés ne se sentent pas informés en ce qui concerne les types de services à leur disposition, ne savent pas comment déposer des plaintes ou faire des suggestions auprès des acteurs humanitaires, ne font pas confiance aux mécanismes de plaintes et ne pensent pas que leurs opinions soient prises en compte.
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*Ni la population affectée, ni le personnel humanitaire se sent mieux préparé en cas d’éventuelle catastrophe naturelle. *Les organisations nationales se sentent moins préparées que leurs partenaires internationales.
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Les autorités locales sont considérées comme des personnes de confiance par la population affectée. Les personnes affectées indiquent que leur moyen préféré pour déposer des plaintes ou rapporter des cas d’abus ou de mauvais traitement est au travers de leurs leaders communautaires.
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Le personnel humanitaire est plus pessimiste que l'année dernière envers le soutien accordé aux organisations locales. De tout le personnel enquêté, 81% estiment que le soutien n’est pas suffisant.
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*La population affectée demande plus de soutien pour les activités génératrices de revenu. *Pour 86% des personnes affectées, c’est le seul moyen de devenir autonome et de ne plus dépendre de l’aide humanitaire.