Le Groupe URD conduit depuis plusieurs mois un travail de recherche soutenu par la Délégation aux Affaires Stratégiques du Ministère de la Défense sur la thématique des « risques non intentionnels » (catastrophes naturelles, technologiques et sanitaires) à l'horizon des trente ans. A l'occasion de la présentation du rapport intermédiaire de ce projet de recherche au Comité de Pilotage interinstitutionnel (Ministère des Affaires Etrangères, Ministère de la Défense, Ministère de l'Intérieur et des collectivités locales, centres de recherche spécialisés, etc.), quelques jours après le tremblement de terre, il a été confié à François Grünewald, en complément de cette étude en cours, une consultance sur La gestion de la crise en Haïti après le séisme du 12 janvier 2010, sous la forme d'une mission d'évaluation en temps réel.
L'objectif de cette consultance était de:
1. Faire un état des lieux, le plus factuel et le plus neutre possible, des acteurs et des structures locales, nationales et internationales, mises en place pour gérer la crise.
2. Evaluer la cohérence entre les besoins et les actions d'aide d'urgence. L'étude apportera un regard critique sur l'adéquation entre les besoins des populations affectées , la délivrance de l'aide d'urgence par les acteurs civils et militaires et les contraintes propres à ce contexte d'intervention. Les conclusions de cette analyse devront orienter les décisions futures en matière d'anticipation et de planification de la gestion de crise pour les acteurs français, tant dans un cadre national que face aux enjeux multilatéraux.
3. Interroger la population bénéficiaire de l'aide d'urgence et essayer de comprendre leur perception de la gestion de la crise, leur appréciation de la qualité de l'aide et de ses acteurs, ainsi que leur représentation du futur.
4. Analyser cette gestion sous l'angle défense et sécurité en dégageant, via l'action de la MINUSTAH, le déploiement militaire américain et l'imbrication des interventions militaires extérieures, les leçons apprises et les savoir-faire requis.
Après cette mission, il s'agira dans un second temps d'analyser de façon factuelle et critique la gestion institutionnelle de cette crise dans un espace temporel compris entre le 12 janvier 2010, date du déclenchement de la catastrophe, et début mars 2010. L'analyse à froid de la réponse institutionnelle à la crise portera sur le dispositif français, les dispositifs étrangers nationaux les plus significatifs et les dispositifs multinationaux (BCAH de l'ONU, la MINUSTAH, l'Union Européenne, les Organisations internationales et régionales...).
Enfin, les conclusions de la consultance porteront sur l'imbrication ou la coordination des différents dispositifs d'intervention de l'aide d'urgence et les besoins estimés en planification.