Plus de 150 jeunes de la capitale haïtienne sont formés à « l'école de la paix », mise sur pied par les soldats brésiliens de la MINUSTAH. Des cours d'informatique et de langues y sont dispensés au bénéfice des jeunes des quartiers avoisinant leurs différentes bases. Plus qu'un lieu d'apprentissage, « l'école de la paix » est un véritable lieu d'échanges culturels et de fraternité entre ces jeunes et ces soldats de la paix.
« Nous avions l'habitude de discuter avec les militaires. Un jour, nous avons sollicité leur autorisation pour entrer au camp. Quelques jours après cette visite, ils nous ont demandé de revenir avec nos parents et nos carnets scolaires », se rappelle Harfran, 14 ans, traducteur portugais/créole.
Hafran fait, en effet, partie de ces 150 jeunes, âgés entre 8 à 18 ans, qui vont, depuis deux mois, à « l'école de la paix ». Il s'agit d'une activité réalisée par les casques bleus brésiliens au profit des jeunes riverains de leur quartier général, sis à Tabarre, au nord de Port-au-Prince.
A Tabarre, dans l'après midi du jeudi 10 mai, une quarantaine d'enfants ont été répartis en plusieurs ateliers. Pendant que certains apprennent l'anglais, l'espagnol ou le portugais, d'autres sont initiés à l'informatique.
« L'objectif est de faciliter l'apprentissage des langues et des nouvelles technologies de l'information et de la communication à ces enfants », explique le Capitaine de Frégate Rogerio Oliranda, précisant que « ces enfants participent à ce programme avec l'accord de leurs parents avec lesquels nous sommes en contact régulièrement. Nous voulons simplement leur ouvrir d'autres horizons, leur donner l'opportunité d'apprendre d'autres langues, d'utiliser un ordinateur et leur donner ainsi un peu plus de chance».
A Fort National, sur les hauteurs de Bel Air, au sud de la capitale où se trouve une autre base du contingent brésilien, se tient la même activité. Une douzaine de garçons y suivent des cours de portugais. De plus, les enfants sont initiés à l'artisanat par le recyclage d'objets usagés : des bouteilles en plastique sont transformées en balai, ou encore des brindilles de bois deviennent des maisonnettes.
« Ces enfants vont à l'école le matin et viennent ici l'après-midi. Après les cours et le sport, ils prennent une douche et se font servir un repas chaud avant de rentrer dans leur famille », souligne Rogerio Orinlanda.