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Haiti

Cap-Haïtien : Rencontre autour de l'équité de genre

Environ 80 personnes, dont 75 femmes, issues d'une quarantaine d'organisations féminines, ont participé à une conférence-débat sur le thème : « La protection juridique de la femme Haïtienne devant la loi ». Le Centre Multimédia de la MINUSTAH de Cap-Haïtien a servi de cadre pour la tenue de cette activité, le lundi 10 novembre 2008.

La conférence-débat visait à renseigner les membres des associations de femmes de la deuxième ville du Pays les mécanismes et instruments légaux qui ont été votés en leur faveur tant sur le plan national qu'international. Il s'agit également de les impliquer dans le plaidoyer pour les projets de lois déposés au parlement haïtien par le Ministère à la Condition féminine et aux Droits de la Femme. Des projets de lois qui portent entre autres sur le travail domestique, la paternité responsable et sur le concubinage.

L'un des conférenciers, Me Rubain A. Joseph, a axé son intervention sur les différentes conventions et sur les traités relatifs à la protection de la femme. Il a passé en revue des articles de la déclaration universelle des droits de l'homme, la Convention de Belém do Para de l'Organisation des Etats Américains (OEA) et la convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. La liste des pays signataires de la déclaration universelle des droits de l'Homme a été communiquée aux participants.

Me Rubain a beaucoup insisté sur la nécessité pour les femmes de continuer à s'éduquer, à se former et à participer davantage aux activités socioéconomiques du Pays, en vue de leur accession aux postes décisionnels. «Nous avons constaté, même au bureau régional de la MINUSTAH, quand il s'agit d'offre d'emplois, ce sont surtout des hommes qui se présentent. C'est un défi que vous devez relever par la formation continue », a-t-il conseillé.

Pour sa part, la directrice départementale Nord, du Ministère à la Condition féminine, Marie Ghislaine Mompremier, a mis en exergue l'inégalité de fait au niveau des postes décisionnels. « Sur 18 ministères, trois seulement sont dirigés par les femmes. Il n'y a que deux femmes au Sénat et quatre à la chambre basse », a-t-elle regretté.

Mme Mompremier a aussi encouragé les femmes à se former et à participer aux activités sociales, politiques et économiques d'Haïti. « De 1835 à nos jours, des progrès considérables ont été réalisés, mais il nous reste beaucoup à faire pour parvenir à occuper de manière égalitaire les postes décisionnels », a-t-elle insisté.

Par ailleurs, elle est revenue sur les textes légaux abordés par le premier conférencier, en s'assurant surtout de la mise en contexte des projets de lois déposés au parlement haïtien. Le premier projet de loi porte sur les traitements qui doivent être accordés aux femmes assujetties aux travaux domestiques. Le deuxième projet place les pères en face de leurs responsabilités vis à vis de leurs enfants. Il leur fait obligation de protéger les petites filles et les petits garçons contre la discrimination, la marginalisation, l'exploitation et l'injustice sociale.

Cette conférence-débat qui consistait surtout à sensibiliser les femmes membres de la société civile organisée afin qu'elles s'impliquent davantage dans les structures décisionnelles du pays, a été réalisée dans le cadre de l'exécution du projet Femmes en Action. Celle-ci étant une initiative conjointe des Centres multimédia, de l'Unité genre de la MINUSTAH et de la Section de l'Information et Communication de la MINUSTAH.