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Haiti

Cap-Haïtien : l'avancement des femmes au cœur des préoccupations

Une centaine de personnes, dont 85 femmes et 15 hommes, ont participé au lancement officiel du projet « Femmes en Action » au centre Multimédia de la MINUSTAH du Cap-Haïtien, le vendredi 31 octobre. Ce lancement coïncidait avec la célébration du 8ème anniversaire de la résolution 1325 des Nations Unies consacrant l'équité de genre.

La Résolution 1325 adoptée le 30 octobre 2008 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies est considérée comme la première résolution du Conseil de Sécurité à porter sur la question de la femme. Elle invite les Etats membres à agir de manière concrète afin de favoriser la participation des femmes dans les processus de décision, dans la prévention et la gestion des conflits, à protéger les femmes dans les conflits et aussi à mettre fin à l'impunité des crimes sexuels, notamment.

Bien qu'ayant été fort applaudi, la Résolution n'a pas trouvé l'écho espéré au près des Gouvernements. Cependant certaines avancées ont été faites depuis son adoption en 2000. Marie Françoise Vital Métellus, de l'Unité Genre de la MINUSTAH, a durant son exposé rappelé les progrès réalisés depuis 8ans dans le cadre de cette résolution. Elle a aussi mis en exergue les défis qui restent à relever dans la lutte pour la parité.

Et l'un des défis de taille consiste à « faire en sorte que les femmes soient davantage représentées à tous les niveaux de prise de décisions dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour la prévention, la gestion et le règlement des différends », a-t-elle rappelé, citant la résolution.

De son coté, la coordonnatrice du Ministère à la Condition féminine et aux Droits de la femme dans le département du Nord, Ghiselaine Mompremier, a, dans son intervention, conseillé aux femmes de continuer le travail en cours pour la défense des droits des femmes et l'équité de genre.

S'inspirant de son propre vécu, elle a encouragé les participantes à se former et à s'instruire afin de pouvoir occuper de plus en plus des postes décisionnels.

«Sans me vanter, je suis l'unique femme du nord à être en même temps avocate et infirmière. Si j'étais restée à pleurnicher sur mon sort, je serais encore aujourd'hui une auxiliaire médicale », a-t-elle expliqué. « La participation des femmes dans les activités socioéconomiques est indispensable pour qu'il y ait la paix en Haïti et de par le monde», a-t-elle ajouté.

Quant à la coordonnatrice du Regroupement des femmes pour la justice sociale, Louis Dulianne Dassas, elle a plaidé pour la participation des femmes dans la mise en place de la réforme judiciaire haïtienne.

«Nous devons nous impliquer dans les activités relatives à la reforme judiciaire tant souhaitée », a-t-elle suggéré. Dans la même veine, Rubain A. Joseph, du bureau des droits de l'homme de la MINUSTAH de Cap-Haïtien, a invité les femmes à porter plainte contre tous les agresseurs physiques et sexuels. Une initiative qui permettra de « lutter contre l'impunité des agresseurs sexuels et de ce fait diminuer le taux des femmes victimes» a-t-il déclaré

Cette rencontre s'inscrit dans le cadre du projet « Femmes en Action » de l'Unité genre de la MINUSTAH. Celui-ci consiste entre autres à « mettre en valeur les potentialités des femmes et les impliquer dans les activités socioéconomiques capables de conduire le pays sur la voie du développement durable»