Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a effectué, ce dimanche 17 janvier, une visite de quelques heures en Haïti. A la tête d'une délégation composée de responsables d'agences et de programme des Nations Unies, il a rencontré les plus grandes autorités du pays, les responsables de la MINUSTAH ainsi que des membres du personnel. Au peuple éploré, il a dit : « vous n'êtes pas seuls ».
Arrivé à Port-au-Prince vers la mi-journée en provenance de New-York, le Secrétaire général s'est d'abord rendu sur les ruines du Quartier général de la MINUSTAH afin d'apprécier l'étendue des dégâts. L'occasion pour lui de s'incliner dans une minute de silence et saluer la mémoire des disparus.
En compagnie, entre autres, de l'administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, du Secrétaire général adjoint aux opérations du maintien de la paix, Alain Le Roy, du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, John Holmes, et de la Secrétaire générale adjointe à l"appui aux missions, Susana Malcorra, le Secrétaire général a aussi visité le Centre ville de Port-au-Prince, notamment la Place publique du Champ de mars, elle aussi fortement touchée et abritant désormais des centaines de rescapés.
Entre autres moments forts de la visite, la rencontre avec le président René Préval, le Représentant spécial par intérim du secrétaire général et chef de la MINUSTAH, Edmond Mulet, et le survol de Port-au-Prince à bord d'un hélicoptère.
Sur place, les dommages laissent perplexe plus d'un. Plus de 50.000 décès, 750.000 à 1 million de sans abris, 250.000 de blessés et malades nécessitant des soins d'urgence. La région métropolitaine de Port-au-Prince a vu plus de la moitié de ses maisons détruites et inhabitables. Des estimations faites par la direction de la protection civile.
« Pour un petit pays comme Haïti, c'est un désastre comparable à un raz-de-marée », fait remarquer le Secrétaire général de l'ONU. Aussi, Ban Ki-moon compare-t-il la présente situation à « une catastrophe majeure et une immense crise humanitaires, dont l'impact réel n'est probablement pas encore mesuré, en particulier au delà de la capitale ». Une situation qui requiert « une réponse de même amplitude ».
Ban Ki-moon fixe des priorités
« Sauver des vies », au prime abord. Sur place se poursuivent des efforts de sauvetage, avec 27 équipes internationales totalisant un effectif de 1500 personnels. Ensemble, ils sortent des personnes des décombres six (6) jours après le sinistre.
La deuxième priorité est relative à l'aide d'urgence. « Les gens ont besoin de nourriture, d'eau, de médicaments et de tentes », fait valoir M. Ban, qui souligne l'importante assistance des pays comme les Etats-Unis, la France, le Brésil, le Canada, le Royaume-Uni, les Emirats Arabes et tant d'autres. « Dans les deux prochaines semaines, nous comptons fournir de la nourriture à 1 million de personnes, puis à deux », fait en outre savoir Ban Ki-moon.
La troisième priorité est la coordination entre les différents acteurs impliqués ; la communauté internationale dont la réponse est immense, mais également les nombreux ONG et la Croix Rouge. Le tout, sous le leadership du Gouvernement haïtien.
Il importe, selon le Secrétaire général, de s'assurer que l'aide parvienne à tous qui en ont besoin. « Nous ne pouvons pas gaspiller une seule minute, un seul dollar, une seule vie ».
L'occasion pour le Secrétaire général de souligner que la MINUSTAH continue de bénéficier du soutien complet du Conseil de Sécurité. « Je suis heureux qu'en dépend de l'immense tragédie qui s'est abattue sur le peuple haïtien et le personnel de la MINUSTAH, la Mission continue de remplir son mandat en assistant le Gouvernement dans le maintien de la paix et la sécurité ».
Avant de repartir, le secrétaire général a, au cours d'une cérémonie solennelle, honoré la mémoire de son représentant spécial, Hédi Annabi, et celui de son Représentant spécial adjoint principal, Luiz Carlos da Costa.
Rédaction : Uwolowulakana Ikavi