Deux ans après le terrible séisme qui a touché le pays, Haïti a élu son nouveau président de la République en mars 2011 et s’est doté depuis quelques mois d’un gouvernement. Cette stabilisation politique offre des perspectives positives pour l’amélioration des conditions de vie des haïtiens.
Une amélioration que l’on constate dans les quartiers de Fontamara et Martissant, quartiers défavorisés au Sud Ouest de Port-au-Prince, où travaille Première Urgence – Aide Médicale Internationale (PU-AMI) depuis le séisme. Mais ils restent encore de nombreux efforts à fournir dans la reconstruction d’Haïti. Pour Première Urgence – Aide Médicale Internationale les priorités se concentrent sur l’accès au logement et à la santé materno-infantile.
Accoucher ne doit plus être un risque mortel
Bien avant le séisme qui a frappé le pays en janvier 2010, Haïti enregistrait déjà le taux le plus élevé de mortalité maternelle de l’hémisphère Nord. Ce sont plus de 8 femmes qui meurent chaque jour des suites de leur grossesse ou de leur accouchement. C’est pour répondre à cette urgence vitale que Première Urgence – Aide Médicale Internationale a ouvert en août 2010 une clinique offrant des soins obstétriques gratuits (SOG) dans le quartier défavorisé de Martissant. Cette clinique, prévue pour accueillir vingt accouchements par semaine, en accueille plus de soixante en moyenne. Cette popularité est un appel aux secours des femmes haïtiennes. Des femmes qui ont peur de mourir car elles sont enceintes.
Reloger vite et de manière pérenne : un défi
Pour favoriser la sortie des populations des camps, PU-AMI a participé au projet de construction d’abris et de latrines transitionnels. A ce jour, l’association en a construit 350 dans les quartiers les plus défavorisés et 500 autres sont en cours de construction. Ces abris sont des petites maisons en bois de 16 m2, pouvant accueillir une famille dans des conditions d’hygiène et de sécurité décentes.
Aujourd’hui ces abris transitionnels, plus communément appelés T-Shelters, sont un « mal nécessaire » : ils ne permettront pas de résoudre à long terme le problème d’urbanisation de ces quartiers défavorisés, mais aucune autre solution permettant de reloger rapidement et massivement les familles vivant encore dans les camps n’a pour le moment été trouvée. PU-AMI a donc fait le choix de mener deux combats de front : répondre à l’urgence du logement tout en réfléchissant à des solutions alternatives à plus long terme.