Sommaire :
Pendant la période en question le total de réfugié dans les 7 camps s'élève à 92.900 personnes. Si le taux brut de mortalité est resté en dessous de 1/10.000 personnes/jour, celui des enfants de moins de 5 ans a dépassé cette valeur, allant jusque plus 2/10.000 personnes/jour. Les principales causes spécifiques de décès sont les anémies, les infections respiratoires et le paludisme. L'arrivée de nouveaux réfugiés libériens a fortement influencé la situation.
Le profil épidémiologique reste dominé par le paludisme, les infections respiratoires aiguës et sexuellement transmissibles. L'état nutritionnel se maintient en dessous des valeurs critiques
Du point de vue sécurité, la frontière avec la Cote d'Ivoire reste fermée pendant que des milliers de personnes attendent pour traverser.
Principales activités menées par le sous bureau pendant la période:
- Suivi du projet de lutte contre le paludisme en cours dans les camps y compris la préparation du lancement de la pulvérisation.
- Participation et soutien à la tenue des réunions de coordination santé/nutrition
- Suivi de la situation épidémiologique dans la zone de crise;
- Acquisition des intrants de laboratoire, de la chaîne de froid et du matériel informatique pour la surveillance épidémiologique.
- Appui à l'élaboration du plan d'action annuel 2003 de la Préfecture de Kissidougou.
- Démarrage de l'étude de sensibilité des vecteurs aux insecticides dans les camps des réfugiés d'Albadaria.
- Participation à la mission inter agence (Gouvernement, HCR, OMS, GTZ ) pour une évaluation rapide de la situation à la Languette en vue du rapatriement des réfugiés sierra-léonais
- Appui technique aux partenaires et distribution de la documentation OMS sur le SGBV
- Participation aux réunions de coordination humanitaire organisées par le HCR.
Actions à entreprendre
- Pré-positionnement à Kissidougou et à N'Zérékoré de kits médicaux d'urgence envoyés par EHA/HQ.
- Lancement de la campagne de pulvérisation à l'insecticide des camps des réfugiés et des villages environnant dans le cadre du Projet d'Appui au traitement et à la prévention du paludisme en Guinée.
- Appui à l'ouverture du centre de surveillance épidémiologique de Kissidougou (appui technique, logistique)
- Appui à la formation des vaccinateurs pour l'introduction du vaccin anti-amaril dans le PEV de routine aux camps des réfugiés de Kissidougou
- Appui à la campagne pour le don de sang à l'hôpital de Kissidougou.
I. Situation épidémiologique :
La situation épidémiologique est relativement calme et stable dans l'ensemble de la zone en crise de Kissidougou, et la région de N'Zérékoré notamment dans l'ensemble des sept (7) camps des réfugiés. Le taux brut de mortalité dans les différents camps des réfugiés selon les données disponibles reste en dessous de la norme acceptable de 1 décès pour 10 000 personnes par jour .
Au cours de la semaine 44 par exemple, si on compare la situation dans les différents camps, le taux de mortalité infanto-juvénile a dépassé le seuil acceptable dans les camps de Borea (Albadaria) et dans le camps de Lainé (N'Zérékoré)
La Figure 1 ci-dessous illustre bien cette situation
L'évolution des taux des mortalité dans les camps d'Albadaria montre une mortalité infanto-juvénile dépassant le seuil acceptable de 2 décès /10 000 enfants de moins de 5 ans /jour à la 36ème dans le camp de Télikoro et à la 43ème semaine dans les camps de Télikoro et Boréah (figures 2 et 3). Cette situation serait due au mauvais état de santé des nouveaux réfugiés libériens qui succombent à cause des infections respiratoires aiguës, de paludisme compliqué d'anémie et de malnutrition compliquée de diarrhées aqueuses
- Le profil épidémiologique dans l'ensemble des camps des réfugiés reste le même par rapport aux périodes précédentes.
- A Kissidougou, par exemple au cours de la semaine 44, les maladies dominantes dans la population totale des réfugiés des camps d'Albadaria restent le paludisme (85,45 cas /1000/mois), les infections respiratoires aiguës (67,71 cas /1000/mois), les helminthiases (29,12 cas/1000/mois), les infections sexuellement transmises (24,18 cas /1000/mois), la gale (24,08 cas/1000/mois) tandis que chez les enfants de moins de 5 ans prédominent, les infections respiratoires aiguës .
(163 cas /1000/mois), le paludisme (144,64 cas /1000/mois), les helminthiases (62,83 cas/1000/mois), diarrhées aqueuses (52,16 cas /1000/mois), la gale (39,12 cas/1000/mois).
- Les causes spécifiques de décès au cours de la semaine 44 dans les camps sont sont principalement les anémies sévères, les IRA, le paludisme.
Les graphiques ci-dessous illustrent cette situation (figures 4 à 7)
- Aucune flambée épidémique des maladies à potentiel épidémique ou autre phénomène morbide n'a été signalé durant la période concernée par le rapport..
- Comme nous l'avons stipulé dans le rapport de la période du 15 septembre au 15 octobre, l'état nutritionnel des anciens réfugiés dans les camps est acceptable et n'excède pas le seuil de 5-10 % pour la malnutrition modérée et ne dépasse pas le seuil de 10 % pour la malnutrition sévère qui du reste se maintient en-dessous de 1 %.
II. Situation sécuritaire
Les villes de Macenta et de Guéckédou restent maintenues en phase 4 de sécurité du Système des Nations-Unies tandis que les villes de N'Zérékoré et de Kissidougou sont en phase 3 avec renforcement de la vigilance.
La situation à la frontière entre la Côte-d'Ivoire et la Guinée est suivie de plus près par les autorités guinéennes et la frontière entre les deux pays reste fermée.
III. Situation humanitaire
A la date du 25 octobre 2002, la situation n'a presque pas changé par rapport à la période précédente c-à-d on comptait encore 92 905 réfugiés sierra-léonais et libériens dans les sept (7) camps dont 39 538 (42,55 %) dans les camps d'Albadaria à Kissidougou, 6 775 (7,29 % ) dans le camp de Sembankounya à Dabola et 46 592 (50,15 %) dans les 3 camps de la région de N'Zérékoré dont 33 422 réfugiés dans le seul camp de Kouankan situé dans la préfecture de Macenta.
Au 25 octobre 2002, près de 20 583 réfugiés siérra-léonais ont été rapatriés
Depuis le début de cette année, 29 424 nouveaux réfugiés libériens sont arrivés en Guinée.
Les 5 276 réfugiés libériens de camp de transit de Nonah dans la préfecture de Youmou ont été presque tous transférés au nouveau camp de Lainé dans la préfecture de Lola à quelque 80 km de N'Zérékoré.
Environ 1 267 nouveaux réfugiés libériens qui séjournaient au centre de transit de Tékoulo ont été finalement transférés aux camps d'Albadaria à Kissidougou.
Entre-temps, les négociations avec les autorités et les préparatifs pour la ré-localisation des 33 422 réfugiés libériens du camp de Kouankan vers le camps de Kissidougou se poursuivent et la mobilisation des fonds est en cours pour soutenir les opérations.
A la suite des événements survenus en Côte-d'Ivoire, deux missions exploratoires ont été conduites par les autorités gouvernementales avec la participation des partenaires ; il ressort de ces missions que des milliers de personnes attendent de traverser la frontière avec la Guinée qui est actuellement fermée par les autorités guinéennes.
IV. Activités réalisées par le Sous-Bureau de Kissidougou durant la période du présent rapport.
Avec le Ministère de la Santé publique
1) Supervision des activités du projet de lutte contre le paludisme en cours dans les camps des réfugiés d'Albadariah;
2) Appui aux activités de deuxième tour des Journées nationales de vaccination (JNV) pour l'éradication de la poliomyélite à Kissidougou;
3) Participation et soutien à la tenue des réunions de coordination santé/nutrition
4) Suivi de la situation épidémiologique dans la zone de crise;
5) Acquisition des intrants (100 poches de sang; 120 tests pour VIH 1 et 2; 100 tests AgHBS; 7 séries de sérum test (A,B,AB, ANTI-D); un Kit VDRL (250 tests); 200 litres de pétrole pour la chaîne de froid; fournitures diverses pour le soutien à la campagne de sensibilisation des communautés pour le don de sang aux malades réfugiés et autochtones hospitalisés à l'Hôpital de Kissidougou.
6) Acquisition du matériel informatique pour le renforcement de la cellule de surveillance épidémiologique de Kissidougou.
7) Appui à l'élaboration du plan d'action annuel 2003 de la Préfecture de Kissidougou.
8) Démarrage de l'étude de sensibilité des vecteurs aux insecticides dans les camps des réfugiés d'Albadaria.
Avec les partenaires opérationnels
9) Préparation du lancement de la pulvérisation à l'insecticide des camps des réfugiés et des villages environnant dans le cadre du Projet d'Appui au traitement et à la prévention du paludisme en Guinée.
10) Participation à la mission inter agence (Gouvernement, HCR, OMS, GTZ ) pour une évaluation rapide de la situation à la Languette en vue du rapatriement des réfugiés sierra-léonais via la Languette par les points de passage conduisant directement aux localités de Kono et de Kailahun en traversant les fleuves Makona au sud et Méli à l'Ouest.
La BMZ/GTZ se serait engagée à financer les travaux de rehabilitation de la route Gueckedou -Nongowa conduisant aux points de passage de Fangamadou par la traversée du fleuve Meli pour atteindre la localité de Kono en Sierra-Léone et le point de passage de Koundouto par la traversée du fleuve Makono pour atteindre la localité de Kailahun en Sierra -Léone.
11) Appui technique aux partenaires et distribution de la documentation OMS sur le SGBV
12) Participation aux réunions de coordination humanitaire organisées par le HCR.
V. Actions prochaines à entreprendre par l'OMS
Pré-positionnement à Kissidougou et à N'Zérékoré de kits médicaux d'urgence envoyés par EHA/HQ.
Lancement de la campagne de pulvérisation à l'insecticide des camps des réfugiés et des villages environnant dans le cadre du Projet d'Appui au traitement et à la prévention du paludisme en Guinée.
Appui à l'ouverture du centre de surveillance épidémiologique de Kissidougou (appui technique, logistique)
Appui à la formation des vaccinateurs pour l'introduction du vaccin anti-amaril dans le PEV de routine aux camps des réfugiés de Kissidougou
Appui à la campagne pour le don de sang à l'hôpital de Kissidougou.
BUREAU DU REPRESENTANT DE L'OMS EN GUINEE
Tél. (224) 46 20 16 / 46 39 35
e-mail : oms.gui@oms.org.gn