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Guinea

Guinée : la réforme de la sécurité suit son cours

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La Guinée est sur la voie de la normalisation avec l'échéance du 27 juin prochain, date du premier tour de l'élection présidentielle.

Ce premier scrutin libre doit marquer la fin d'une transition entamée le 15 janvier après la signature à Ouagadougou d'un accord de sortie de crise, consécutive au coup d'Etat militaire du 23 décembre 2008. Une élection qui ne fera pas oublier le massacre du 28 septembre 2009 quand des militaires guinéens ont assassiné 156 personnes et violé plus d'une centaine de femmes à Conakry.

Pour bien préparer cette transition à Conakry, la Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et le Bureau des Nations Unies en Afrique de l'Ouest ont entamé depuis février dernier le vaste chantier de la restructuration des forces de sécurité guinéennes. L'objectif final de cette réforme est de rendre les forces de sécurité beaucoup plus professionnelles, plus républicaines pour dépasser les clivages ethniques et les problèmes générationnels qui minent cette armée.

Dans une interview téléphonique accordée à la Radio des Nations Unies, le Général Lamine Cissé, Envoyé spécial de la CEDEAO pour la réforme de la sécurité en Guinée, assure que le premier rapport d'évaluation sera publié le 3 mai prochain et que la réforme de l'armée guinéenne dans sa globalité prendra au moins deux ans.

Mais en attendant, l'ancien Ministre de l'Intérieur du Sénégal reconnaît la difficulté de sa mission surtout face aux enjeux du moment et de la complexité de l'évolution politique de la Guinée. En filigrane, le Général Cissé admet « des problèmes de désorganisation, d'indiscipline et de non-respect des règles fondamentales d'une armée républicaine ».

Autres problèmes soulevés, la question générationnelle et surtout les divisions notées sur le plan ethnique. Dans ces conditions, l'ancien Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies pour la République Centrafricaine plaide pour un recrutement pluriethnique au sein des forces de sécurité et des enrôlements qui se feront dans toutes les régions de la Guinée.

Mais toutes ces mesures doivent être accompagnées par une meilleure harmonie entre civils et militaires en Guinée. « Car un déséquilibre peut conduire à des actes qui ne sont pas louables et qui mettraient en danger les institutions républicaines », avertit Général Lamine Cissé qui prévient que les prochaines autorités élues ne doivent pas non plus « clochardiser les militaires guinéens ».

(Extrait sonore : Général Lamine Cissé, Expert militaire onusien pour l'Afrique de l'Ouest et Envoyé spécial de la CEDEAO pour la Réforme de la sécurité en Guinée ; Propos recueillis par Alpha Diallo)