Déclaration du Porte-parole du Quai d'Orsay
(Paris, 15 février 2001)
La France a décidé de verser 3 MF au HCR pour les opérations de relocalisation des réfugiés sierra-léonais qui se trouvent en Guinée forestière. Les camps qui les accueillaient étaient situés près de la frontière et vulnérables aux attaques. L'opération menée par le Haut Commissariat a pour objectif d'assurer la protection des réfugiés et de faciliter la distribution de l'assistance humanitaire.
Le HCR a entrepris l'aménagement d'un premier camp pouvant accueillir 20000 personnes à Albadaria, au nord de Kissidougou. Deux camps de même capacité seront ensuite construits sur des sites voisins. D'autres projets sont à l'étude.
La France souhaite que cette relocalisation des réfugiés soit provisoire, dans l'attente d'une solution durable permettant un rapatriement volontaire de ces réfugiés en Sierra Leone.
Déclaration du Porte-parole du Quai d'Orsay
(Paris, 14 février 2001)
(Quel appui - logistique, militaire ou autre - la France peut-elle ou envisage-t-elle d'apporter à la relocalisation ou à l'assistance des réfugiés en détresse en Guinée ?)
Nous étudions les options pour mettre ces populations en sécurité, ce qui peut rendre nécessaire la relocalisation temporaire. Nous continuons à envisager les différentes options avec le HCR, compte tenu des propositions du Haut Commissaire, M. Lubbers.
Déclaration d'une porte-parole du Quai d'Orsay
(Paris, 13 février 2001)
Selon les informations dont nous disposons, 180 000 réfugiés sierra-leonais et 70 000 personnes déplacées guinéennes sont actuellement en détresse dans la langue de Guéckédou, en Guinée forestière, du fait de l'instabilité militaire régionale.
Cette situation est très préoccupante comme l'a indiqué le haut commissaire aux réfugiés, M. Lubbers, qui vient d'effectuer une tournée dans la région, puisque l'aide à ces personnes ne leur parvient plus.
En concertation avec les organisations humanitaires, nos partenaires, la CEDEAO et les pays de la région, nous étudions des solutions qui pourraient assurer la protection de ces personnes. Dans un premier temps, une relocalisation temporaire dans des zones plus sûres afin de leur apporter une assistance alimentaire et sanitaire est à rechercher. Dans un deuxième temps, il convient d'envisager une solution durable qui consisterait à permettre le retour, à leur demande, des réfugiés sierra-léonais dans leur pays.
(Concrètement, cela signifie quoi ? Qu'il y a des concertations, que la France a entrepris des démarches ?)
D'abord, nous avons envoyé sur place à deux reprises une aide humanitaire. Un avion emportant 40 tonnes de matériel est parti pour Conakry le 4 janvier. Nous avons dépêché ensuite, le 8 janvier, une mission afin d'évaluer plus finement la situation. Il y a sur place des ONG de terrain : Action contre la faim, médecins du monde,... pour apporter une aide d'urgence aux réfugiés et aux populations déplacées.
La situation se trouve maintenant dans une phase encore plus préoccupante puisque l'acheminement de l'aide humanitaire est interrompu.
(Vous aviez dit que c'était le RUF à l'époque ?)
C'est difficile de qualifier, avec certitude, l'origine des incursions. En revanche, nous sommes en contact, on l'avait déjà dit à l'époque, avec le HCR, et avec la CEDEAO, pour réfléchir à toutes les solutions permettant d'apaiser la situation et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire.
(Est-ce que l'on peut envisager une assistance militaire, par exemple, aux pays de la région justement pour permettre de sécuriser les zones o=F9 seraient relocalisés les réfugiés ?)
Pour l'instant, nos préoccupations portent plutôt sur un bon fonctionnement de l'aide humanitaire et sur la question de la sécurité de la zone frontalière, donc sur la manière dont on doit assurer la protection des personnes.
(C'est de déplacer les réfugiés dans des zones plus sûres ? Donc c'est d'installer de nouveaux camps ?)
La question se pose de savoir ce que l'on fait avec les populations qui sont en proie aux combats et comment on envisage de les relocaliser.
(Quelle est la différence entre ''relocaliser'' ou ''déplacer'' en français ?)
Le point important n'est pas les mots ''déplacement'' ou ''relocalisation'', mais le fait que ce soit temporaire. Pour nous, il y a une situation qui n'est pas stabilisée et on est en train de favoriser une relocalisation que l'on souhaite temporaire dans des zones plus sûres.
(Il y a un problème sur les chiffres qui varient du simple au double, ce qui est beaucoup. Le HCR estime qu'il y a 450 000 réfugiés libériens et sierra-léonais en Guinée).
Quand on mentionne 450 000 réfugiés, il s'agit de réfugiés dans tout le pays, alors que je faisais état des personnes qui sont dans cette langue de Guéckédou, une bande territoriale qui fait incursion dans le territoire sierra-léonais.
(Dans le Bec de Perroquet, il y a 250 000 réfugiés plus des Guinéens, cela fait beaucoup de monde. Alors qu'est-ce que l'on fait pour les autres s'agissant des mesures à prendre pour éviter cette affaire. Est-ce que, comme le demandent un certain nombre de personnes, on envisage des sanctions contre le Liberia ?)
Je préfère ne pas évoquer ce dernier point dans la mesure o=F9 l'on se préoccupe de la situation humanitaire dans cette zone particulière aujourd'hui. On est tous à la recherche de solutions pour l'urgence, c'est-à-dire que l'on règle la question de ces personnes qui sont dans une très grande détresse. Peut-être pour donner une perspective plus large, je vous rappelle que l'Union européenne a fait une déclaration, le 26 décembre 2000, o=F9 l'on soutient, une fois encore, les efforts de la CEDEAO et des Nations unies, du HCR. L'Union européenne a appelé toutes les parties concernées, en particulier le Liberia, à faciliter la tâche des organisations humanitaires en leur garantissant un accès illimité aux zones sinistrées et en s'abstenant de tout acte d'agression à l'encontre de leur personnel.