Les violences sexuelles demeurent un problème persistant en République de Guinée, touchant des enfants, des adolescentes, des femmes de toutes catégories. Le phénomène, plus prévalent chez les jeunes filles, a atteint des chiffres alarmants au cours des trois premiers trimestres des deux dernières années, avec 249 cas de violations recensés par l'Office de protection du genre, de l'Enfance et des Mœurs (OPROGEM ). Dans les rues du village de Pita et ses environs, un groupe de femmes s'est rassemblé dans une petite salle communautaire. Elles ont décidé de briser le silence qui entoure les violences sexuelles qui persistent dans leur société. Assises en cercle, chacune d'entre elles prend la parole pour partager son histoire, dans l'espoir que cela puisse susciter le changement. Le bilan dressé met en lumière la gravité de la situation, avec des appels pressants aux différents acteurs pour une action immédiate.
Fatoumata D., une jeune femme au regard déterminé, est la première à parler. Elle raconte avec émotion le jour où elle a été agressée sexuellement dans une ruelle sombre en rentrant du travail. Les larmes coulent sur ses joues, mais elle refuse de se laisser dominer par la peur. « Il est temps que nous parlions ouvertement de ces atrocités. Nous ne devrions pas avoir honte, ce sont eux qui devraient rougir de leurs actes abominables », lance-t-elle d'une voix forte.
Fadima A., une mère de famille, prend ensuite la parole. Elle partage son expérience d'avoir vu sa fille adolescente devenir une victime silencieuse. Fatoumata D. encourage les autres femmes à éduquer leurs filles sur leurs droits et à créer un environnement où elles se sentent en sécurité pour exprimer leurs craintes. « Nos filles ne doivent pas grandir dans la peur. Nous devons les armer de connaissances et de confiance en elles-mêmes », proclame-t-elle. La salle résonne d'histoires similaires, chacune plus bouleversante que la précédente. Les femmes partagent non seulement leurs souffrances, mais aussi leur résilience. Ensemble, elles commencent à élaborer des stratégies pour sensibiliser la société et mettre fin à l'impunité qui entoure les violences sexuelles. Un réseau de soutien émerge progressivement, avec des femmes de tous horizons unissant leurs forces. Elles organisent des séances de sensibilisation dans les écoles, les quartiers et les marchés locaux. Des discussions franches sur la culture du silence et la stigmatisation des survivantes se propagent, incitant de plus en plus de femmes à briser leur propre silence. A en croire ces femmes, leur mouvement prend de l'ampleur et attire l'attention des médias nationaux et internationaux. Les autorités commencent à réagir, conscientes de la pression croissante de cette force collective. Des réformes juridiques sont envisagées pour renforcer la protection des victimes et assurer des sanctions sévères contre les agresseurs. Le récit de ces femmes courageuses devient un catalyseur pour un changement significatif en Guinée. Leur détermination à briser le cycle de la peur et de la honte ouvre la voie à une nouvelle ère d'égalité, de justice et de respect. Les témoignages qui ont jailli de cette petite salle communautaire ont laissé une empreinte indélébile sur le tissu social, transformant la douleur individuelle en un mouvement collectif de guérison et d'émancipation.