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Bulletin d'information No. 661 pour l'Afrique de l'Ouest

NATIONS UNIES
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NIGERIA: Des destructions sans précédent à Kaduna

Des destructions sans précédent de vies et de biens ont été perpétrées à Kaduna pendant deux jours d'affrontements violents entre musulmans et chrétiens, a indiqué mercredi à IRIN Fabian Okoye, directeur de recherche et de publications de l'observatoire des droits de l'Homme à Kaduna.

Cette violence a fait des dizaines de morts et de blessés. Les troubles ont commencé lundi après une marche organisée par l'association des chrétiens du Nigeria (CAN) pour protester contre l'instauration de la loi islamique dans
l'Etat de Kaduna.

"Nous nous efforçons de déterminer combien de personnes sont mortes, blessées ou sans abri", a indiqué Young Arebamen, préfet de police adjoint et porte-parole du Quartier Général de la Police à Abuja, cité par 'The Guardian'. Selon les médias, le bilan pourrait atteindre 50 morts, mais pour l'observatoire des droits de l'Homme, c'est plus d'une centaine de gens qui pourraient avoir trouvé la mort.

"La nuit dernière a été particulièrement sanglante", a précisé M. Okoye. "Ce matin, je me suis rendu dans la région Kawo du Kaduna et j'ai compté six corps dans les rues". L'armée installe des barrages routiers dans les régions o=F9 la tension est toujours vive et ne permet ni aux véhicules ni aux gens de passer, a-t-il ajouté. Des soldats ont été déployés par le gouvernement fédéral comme supplément stratégique aux forces de police à Kaduna, o=F9 ont été envoyés des renforts de la police régulière et des unités anti-émeute des Etats du nord, a indiqué mardi le préfet de police de l'Etat, cité par 'The Guardian'.

Parallèlement, la police a averti que toute personne prenant part à des manifestations illégales "subirait toute la rigueur de la loi", a rapporté mardi Radio Nigeria-Kaduna. Le gouverneur en exercice de l'Etat de Kaduna, Stephen Shekari, a prévenu que la police avait pour consigne de "tirer à vue" sur les contrevenants au couvre-feu nocturne", a rapporté mardi la BBC. Avant l'imposition du couvre-feu, mercredi, les gens circulaient dans les rues pour essayer de quitter l'endroit o=F9 il avaient été bloqués et avaient dû passer la nuit, afin de rejoindre des endroits sûrs, a expliqué M. Okoye.

M. Shekari a déclaré mardi à la BBC que la police reprenait le contrôle de la situation et un correspondent de la BBC dans la ville a indiqué que seuls quelques tirs sporadiques se faisaient encore entendre au centre ville et que la situation était plus calme que le soir précédent. Cependant, selon M. Okoye, "les gens restent craintifs" et redoutent les représailles de groupes en colère lorsque l'ampleur des dégâts aura été évaluée.

Obasanjo appelle les Nigérians à la retenue

Le Président Olusegun Obasanjo a appelé les Nigérians à faire montre de davantage de patience et de retenue à propos de la Charia, a rapporté mardi la radio nigériane. M. Obasanjo, qui s'est déclaré personnellement très peiné et inquiet de cette flambée de violence entre musulmans et chrétiens dans l'Etat de Kaduna, a déclaré que le gouvernement prendrait toutes les mesures nécessaires pour rétablir l'ordre. Il a estimé que la destruction gratuite de vies et de biens à Kaduna aurait pu être évitée si les dirigeants et les fidèles des deux groupes religieux avaient écouté les appels à la paix et à la compréhension mutuelle lancés précédemment.

La Chambre des Représentants doit discuter mercredi de la crise dans l'Etat de Kaduna, "un dossier brûlant d'importance nationale", selon Binta Kogi, le député pour Kaduna Sud, cité par 'The Guardian'.

Radio et TV islamiques dans l'Etat de Zamfara

Parallèlement, le gouvernement de l'Etat de Zamfara, qui a formellement adopté la Charia en janvier, a annoncé la mise en place d'une station de radio et télévision d'Etat islamique, d'un coût de 600 millions de naira (6 millions de dollars), a rapporté lundi Nigeria Media Monitor.

NIGERIA: Le Japon donne 106 000 dollars

Le Japon a accordé une nouvelle aide de 106 000 dollars pour la promotion de la santé publique et de la bonne gouvernance au Nigeria, selon un communiqué de l'ambassade, citée par rapporté.

Selon le communiqué, cette nouvelle somme porte à 154 000 dollars le montant total des aides approuvées par le Japon pour les organisations non gouvernementales en 1999. L'argent ira à trois organisations et servira à forer des puits, construire des toilettes publiques dans des écoles primaires de Lagos et promouvoir la bonne gouvernance dans le pays, a rapporté l'AFP.

SENEGAL: Des soldats sénégalais tués en Casamance

Le groupe indépendantiste 'Mouvement des forces démocratiques de Casamance' (MFDC), a décliné mercredi toute responsabilité dans la mort de deux soldats sénégalais, au cours d'un échange de tirs avec des hommes non identifiés près de la ville méridionale de Kolda. Deux autres soldats ont été blessés.

Selon l'AFP, les assaillants sont soupçonnés d'appartenir au MFDC mais le porte-parole du MFDC, Alexandre Djiba, s'exprimant depuis la Gambie, a indiqué à IRIN que ses hommes avaient "pour ordres de ne pas tirer les premiers".

Cependant, il doit rencontrer jeudi tous les commandants de la zone sud du MFDC, en Guinée Bissau, pour déterminer ce qui s'est passé.

Cet incident, selon l'AFP, serait le troisième depuis qu'un groupe de contrôle du cessez-le-feu a été mis en place, le 4 février. Selon les médias, un soldat sénégalais a été tué vendredi dernier et deux autres personnes seraient mortes dans une attaque contre trois autocars de touristes, dimanche. Ces attaques interviennent en pleine campagne
présidentielle.

SIERRA LEONE: La protection des enfants, une priorité des casques bleus

Le récent déploiement d'un conseiller en protection des enfants au sein du personnel de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) permettra de veiller à ce que les droits des enfants deviennent une priorité dans les opérations de maintien de la paix.

Olara Otunno, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour les Enfants en situations de Conflit Armé, et Bernard Miyet, Secrétaire Général adjoint de l'ONU pour le maintien de la paix, a estimé que cette décision représentait un "pas majeur pour l'intégration de la protection des droits des enfants dans l'agenda de paix et de sécurité de l'ONU", selon un communiqué commun publié mardi à New York.

JoAnna Van Gerpen, représentante de l'UNICEF en Sierra Leone, a expliqué mercredi à IRIN que le conseiller en protection des enfants, qui est affecté à la MINUSIL à partir de l'UNICEF, jouera le rôle de "pont entre la communauté humanitaire et les forces de maintien de la paix."

"Il est important qu'au sein du Département des Nations Unies pour les Opérations de maintien de la paix quelqu'un travaille à promouvoir la protection des enfants et veille à ce que ces questions soient portées à l'attention du Conseil de Sécurité", a-t-elle ajouté.

Mme Van Gerpen a expliqué que l'UNICEF conservait son mandat pour la coordination des activités opérationnelles des organisations qui s'occupent de protection de l'enfant.

"L'UNICEF est chargé de coordonner les activités de protection des enfants en Sierra Leone telles que désignées par le Comité National pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (NCDDR)", a-t-elle précisé.

Quelque 5 400 enfants sont considérés comme combattants en Sierra Leone mais 5 000 à 10 000 autres "enfants associés aux forces combattantes" ont également besoin d'un soutien à la réintégration, selon Mme Van Gerpen.

Dans cette catégorie, nous trouvons les porteurs ou les jeunes filles utilisées à des fins sexuelles, a expliqué Mme Van Gerpen.

LIBERIA: Un tribunal confirme l'inculpation du militant des droits de l'Homme

Un tribunal de Monrovia a rejeté mardi une motion demandant l'abandon des poursuites pour sédition contre le défenseur des droits de l'enfant, James Torh, a rapporté l'AFP de sources judiciaires.

Cette décision du juge du tribunal pénal, Joseph Andrews, intervient après les arguments de la défense, selon lesquels M. Torh exerçait son droit conformément à la constitution libérienne "qui garantit la liberté d'expression".

L'Etat a accusé M. Torh de sédition pour des déclarations qu'il aurait faites dans une école secondaire de Monrovia, en décembre dernier, o=F9 il aurait dit que l'Etat était géré à partir de la poche du Président Charles Taylor.

GUINEE: La situation à la frontière libérienne toujours incertaine

Les autorités locales dans l'est de la Guinée refusent de laisser voyageurs et hommes d'affaires traverser la frontière à partir de la Guinée vers le comté de Nimba, au nord du Liberia, a indiqué mardi la radio favorable à Charles Taylor, Radio Liberia International.

Une source au HCR à Conakry a indiqué mercredi à IRIN que le statut de la frontière entre la Guinée et le Liberia n'était toujours pas clair.

"A certains moments, de petits groupes de personnes ont pu traverser la frontière mais nous n'avons aucune confirmation officielle des autorités que la frontière guinéenne avec le Liberia est ouverte", a indiqué la source à IRIN.

La semaine dernière, le gouvernement libérien a décidé de rouvrir sa frontière avec la Guinée, estimant que les conditions de sécurité s'étaient améliorées. La frontière avait été fermée en août dernier lorsque des combats avaient éclaté dans le comté septentrional de Lofa, entre les troupes gouvernementales et des rebelles.

Abidjan, le 23 février

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