Il n’y a désormais plus de mines anti-personnel en Guinée-Bissau, annonce ce mercredi le Secrétariat de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel. Ce pays s’était engagé, au moment de signer la Convention d’Ottawa en 2009, à déminer d’ici la fin de l’année 2011 toutes les parties de son territoire répertoriées comme pouvant contenir de mines. Il a réussi à tenir ses engagements.
L’opération de déminage de la Guinée-Bissau a duré presque douze ans. Elle s’est déroulée sur 5,8 millions de mètres carrés. Au total, 3 724 mines anti-personnel et 318 autres mines, notamment les mines anti-char, et 182 000 engins non-explosés, tels que des obus de mortiers et des grenades ont été mis hors d’état de nuire.
En 2000, une première phase de déminage avait été entamée. Elle avait été consacrée au déminage de la ville de Bissau, la capitale, particulièrement affectée par la guerre civile en 1998-1999. Près de 2 000 mines y avaient été recensées.
La ville de Bissau ayant été déclarée libre de mines en septembre 2006, une deuxième phase de déminage a été lancée durant le mois d’octobre de la même année, dans les sept régions du pays touchées par la guerre d’indépendance (1963-1974) et le conflit avec la Casamance (mars 2006).
Ces engins impactaient 75% de la population rurale du pays, limitant l’accès aux points d’eau et empêchant les agriculteurs de cultiver leurs champs.
Toutefois, quelques zones risquant d’abriter des engins non-explosés doivent encore être nettoyées. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec ses partenaires dans le pays, espère achever ce travail d’ici la fin du mois de mars 2012.
Adoptée à Oslo et ouverte à la signature à Ottawa (Canada) en 1997, la Convention sur l’interdiction des mines compte à ce jour 159 États parties.
(Extrait sonore : Gérard Chagniot, conseiller en matière de prévention de crise et relèvement du PNUD en Guinée-Bissau ; propos recueillis par Cristina Silveiro.)