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SIERRA LEONE: Sankoh rentre à Freetown
L'ancien dirigeant rebelle de Sierra Leone, Foday Sankoh, qui avait quitté le pays malgré une interdiction de voyager du Conseil de Sécurité des Nations Unies, est rentré lundi à Freetown, a indiqué un porte-parole des Nations Unies à New York.
M. Sankoh s'était rendu en Afrique du Sud mais son visa avait été annulé le 19 février, lorsque le Comité de Sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies a estimé qu'il avait violé l'interdiction de voyager imposée par le Conseil de Sécurité en juin 1998 à l'encontre de la direction du RUF et de l'ancienne junte militaire, 'Armed Forces Revolutionary Council' (AFRC). M. Sankoh est arrivé à Abidjan le 21 février.
M. Sankoh a démenti que son voyage en Afrique du Sud ait eu pour but d'acheter des armes en échange de diamants.
"Nous n'avons pas dénoncé la corruption et un système pourri pour ensuite tourner la veste et nous corrompre nous-mêmes au détriment du peuple de Sierra Leone", aurait-il déclaré, selon le site internet de Sierra Leone, dans une lettre du 24 février aux garants moraux de l'accord de paix de Lomé.
Le Ministre de l'information, Julius Spencer, a indiqué mardi à IRIN que M. Sankoh avait déclaré au gouvernement de Sierra Leone qu'il apporterait les preuves que son voyage en Afrique du Sud était motivé par des raisons médicales. M. Spencer s'est refusé à commenter la thèse selon laquelle M. Sankoh se serait rendu en Afrique du Sud pour acheter des armes.
NIGERIA: Des violences à Aba, dans le sud-est
De nombreuses personnes auraient trouvé la mort dans les affrontements entre musulmans et chrétiens survenus lundi à Aba, une ville du sud-est du pays. Ces affrontements auraient éclaté en représailles contre les émeutes religieuses de la semaine dernière dans la ville septentrionale de Kaduna, ont rapporté les agences de presse.
Pendant les troubles à Aba, des jeunes locaux igbos ont incendié la grande mosquée de cette ville commerçante et, selon des témoins cités par 'The Guardian,' certaines victimes ont été brûlées vives. Une source médiatique au Nigeria a indiqué mardi à IRIN que les médias établissaient le bilan des victimes à Aba entre 20 et 60. Des renforts de police ont maintenant été déployés dans la ville et un couvre-feu nocturne a été décrété, selon la source.
Les jeunes Igbos d'Aba auraient attaqué des personnes qu'ils pensaient être des musulmans, manifestant ainsi leur colère après le retour à Aba des corps des victimes de Kaduna, rapportait ce mardi 'The Guardian'. Certains Igbos, la plupart originaires du sud-ouest du Nigeria, ont été pris dans les violences religieuses de Kaduna et ceci aurait ravivé la tension à Aba, selon la BBC.
Des centaines de personnes auraient été tuées à Kaduna au cours de plusieurs jours d'affrontements entre musulmans et chrétiens après une proposition d'instaurer la Charia. La majorité des musulmans vivent dans le nord du pays, mais la population de Kaduna est divisée à peu près également entre musulmans et chrétiens.
NIGERIA: Le Président s'en prend aux leaders
Le Président Olusegun Obasanjo s'est déclaré choqué du nombre de morts et de destructions à Kaduna et a reproché aux dirigeants nigérians de n'avoir pas su prévenir les violences dans la ville, rapporte 'The Guardian'.
"Une chose est claire, christianisme
ou islam, quelle que soit la religion proclamée, nos dirigeants ont failli",
a déclaré lundi M. Obasanjo, au cours d'une tournée d'évaluation dans les
quartiers sinistrés de la ville. "Je suis très triste de ce que j'ai
vu car je ne pouvais imaginer l'ampleur des destructions. Il a exhorté
tous les dirigeants, religieux, traditionnels et
politiques, à entamer des gestes de réconciliation aux niveaux local et
de chaque Etat, pour restaurer la confiance entre les communautés touchées.
M. Obasanjo a déclaré que les événements de Kaduna avaient des implications pour tout le pays et a mis en cause les valeurs morales d'un pays qui permet à un enfant de 13 ou 14 ans de prendre une machette pour tuer quelqu'un, selon 'The Guardian.'
NIGERIA: La violence atteint la capitale de l'Etat
Parallèlement à Owerri, la capitale de Etat Imo, à quelque 60 km d'Aba, un couvre-feu nocturne a également été imposé après les manifestations de lundi, en réaction à la nouvelle de l'arrivée à Aba des corps des victimes igbos de Kaduna, rapporte ce mardi 'The Guardian'.
Une source médiatique à Lagos a indiqué à IRIN que deux personnes avaient été tuées mais le quotidien nigérian indique qu'il n'y aurait pas eu de victimes car la police aurait rapidement maîtrisé la situation. Il ajoute que les résidents de la ville originaires du nord ont fui leurs magasins et leurs maisons, dont certains ont été pillés par les émeutiers.
Parallèlement, la ville de Kachia, à quelque 50 km au sud de Kaduna, a également été touchée par la violence religieuse à la fin de la semaine dernière, et près de 90 personnes seraient mortes, selon 'The Guardian' de lundi.
Les affrontements entre musulmans et chrétiens à Kachia sont une suite de Kaduna, a indiqué à IRIN une source médiatique. La situation est maintenant calme et un couvre-feu nocturne a été mis en place, a-t-elle ajouté. Parallèlement, les médias locaux rapportent ce mardi que des centaines d'Igbos de Kano, craignant de nouvelles violences, ont commencé à quitter la ville en direction du sud-est.
SENEGAL: Le président sortant devra affronter un second tour
Le vétéran de la politique sénégalaise, Abdoulaye Wade, pourrait finalement se rapprocher du fauteuil présidentiel sénégalais si les projetions confirment la nécessité d'organiser un second tour de scrutin avec le président sortant Abdou Diouf, ont indiqué à IRIN des analystes politiques.
"Selon les projetions, il y aura un second tour de scrutin", indiquait ce mardi à IRIN El Hadj Mbodj, membre de l'observatoire national des élections.
Le Parti Socialiste (PS) de M. Diouf a indiqué qu'il n'avait pas réussi à s'assurer les 50 pour cent nécessaires pour l'emporter dès le premier tour de dimanche. Selon le PS, M. Diouf aurait remporté 43 pour cent des voix et M. Wade 30 pour cent, mais les chiffres varient d'une source à l'autre.
Les résultats provisoires devraient être publiés vendredi. Ensuite, la cour constitutionnelle se réunira trois jours plus tard pour confirmer les résultats. Si la cour estime nécessaire d'organiser un second tour, celui-ci se tiendra le second dimanche après la déclaration des résultats finaux du premier tour.
Observateur des élections, Alioune Tine, qui est secrétaire exécutif de l'ONG Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme, a indiqué à IRIN que dans le cas d'un second tour, M. Diouf aurait affaire à forte partie. Moustapha Niasse, considéré comme le troisième candidat de poids, a déclaré qu'il ne soutiendrait pas M. Diouf lors d'un second tour du scrutin. Un autre opposant sérieux à M. Diouf, Djibou Ka, n'a pas encore indiqué qui il soutiendra en cas de second tour.
SAHARA OCCIDENTAL: Le Polisario libère 186 prisonniers de guerre marocains
Le Front Polisario, qui lutte pour l'indépendance du Sahara Occidental, a libéré 186 prisonniers de guerre marocains dont certains étaient détenus depuis 25 ans et sont âgés et malades, a indiqué lundi à IRIN le CICR.
Selon le CICR, sur les prisonniers de guerre qui ont été rapatriés ce week-end, 83 avaient initialement été libérés en avril 1997 "mais étaient simplement bloqués" parce que le Maroc voulait récupérer tous ses prisonniers de guerre en même temps.
Le CICR précise qu'il y a toujours 1 686 prisonniers de guerre marocains en captivité mais qu'il a pu les visiter régulièrement et leur fournir des médicaments et du courrier de leurs familles.
Le Polisario lutte contre le Maroc pour
l'indépendance de l'ancienne colonie espagnole que Rabat a annexée. Les
belligérants ont accepté qu'un référendum organisé par l'ONU décide de
la souveraineté de ce territoire d'Afrique de
l'Ouest, mais sont en désaccord quant aux conditions à remplir pour être
électeur.
GUINEE BISSAU: Vingt-trois accidents causés par des mines depuis juin 1998
Vingt-trois accidents mortels et 14 autres incidents provoqués par des mines et autres engins non explosés ont été signalés depuis juin 1998, déclare l'ONG locale ANDES, citée par le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) dans son dernier bulletin couvrant la période du 16 janvier au 20 février.
HUMAID s'apprête à acheter du matériel de protection et va financer un cours de formation au déminage grâce à un don de 35 000 dollars de la Grande-Bretagne. L'ONG spécialisée en déminage cherchera d'autres financements pour lancer une campagne de sensibilisation et acheter des combinaisons anti-fragmentation, des gants et des véhicules pour les équipes de déminage.
Parallèlement, Handicap International, une ONG française, est en visite à Bissau pour examiner une aide éventuelle aux centres locaux pour les handicapés et les victimes des mines, indique OCHA.
Abidjan, le 29 février
[FIN]
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