Ghana - Vingt enfants ghanéens victimes de traite ont été secourus par l'OIM après avoir été exploités dans le secteur de la pêche dans la région ghanéenne du Lac Volta. Cette opération de secours semble être la dernière mission possible car le financement de ce programme sera épuisé dans l'année.
L'équipe de secours de l'OIM, qui s'est rendue dans les villages isolés de Kete-Krachi, Kpando Torkor et Awate Tornu, a parfois été obligée d'impliquer les autorités locales afin d’assurer le sauvetage de certains enfants.
Quatorze enfants ont été secourus en mars, mais l'équipe de l'OIM a dû y retourner cette semaine afin d’assurer la libération de six autres enfants qui auraient dû être secourus en même temps.
Erich Peasah, chargé de la mission de secours de l'OIM a déclaré : « nous n'avons pas pu secourir ce groupe de six garçons en mars, les pêcheurs ont simplement refusé de les laisser partir alors l'OIM a dû entrer en négociations prolongées afin d'assurer leur libération. »
Les 20 enfants suivront une réhabilitation psychologique et physique dans un centre dirigé par le Ministère de la sécurité sociale du Ghana, où ils assisteront à des cours pendant trois mois avant de retrouver leurs parents dans leurs communautés d'origine.
Tous les enfants secourus, 18 garçons et 2 filles,âgés de 6 à 15 ans, ont confirmé avoir été forcés à pêcher dans le lac, pendant que les filles travaillaient dans la préparation et la vente de poisson et faisaient les tâches ménagères.
Un enfant de dix ans a expliqué avoir connu la faim et avoir été maltraité et totalement négligé lorsqu'il était malade. Il a été transféré d'un maître à un autre pendant ces quatre années à Awate Tornu.
Un autre garçon, âgé de 15 ans, a déclaré à l'OIM qu’il n’était jamais allé à l'école, alors que les huit enfants du pêcheur exploitant son travail étaient inscrits à l'école.
Victimes de traite dès leur plus jeune âge et certains pendant de nombreuses années, leurs expériences ont laissé de profondes traces mentales et physiques sur ces enfants. Après leur sauvetage, ils montrent d'importants niveaux de malnutrition, de retard de croissance, de malaria et de verminose qui nécessitent un traitement urgent.
« Tous ces enfants ont vécu des maltraitances physiques et psychologiques et après plusieurs années de sous-nutrition et de violence, ils sont dans un état faible. Il est très préoccupant pour nous de voir qu’alors que nous mettons ces enfants en sécurité et leur donnons un nouvel espoir d'avenir, d'autres n'auront pas cette chance », déclare Dyane Epstein, chef de mission de l'OIM.
Des milliers d’autres enfants ghanéens victimes de traite continueront de travailler dans des conditions dangereuses d'exploitation le long du Lac Volta, avec peu de chance d'en réchapper, puisque les années d'efforts déployés pour les secourir devront s'interrompre à moins que de nouveaux fonds soient trouvés.
Depuis 2002, l'OIM a secouru un total de 731 enfants avec le soutien du Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) du Département d'Etat américain, et, pendant ces dernières années d'épuisement des fonds, grâce à de nombreux dons privés.
« Nous demandons expressément aux donateurs, anciens ou nouveaux, de ne pas abandonner ces enfants exploités sur le Lac Volta. Leur détresse ne doit pas être oubliée », déclare Dyane Epstein.
Le financement actuel pour le programme qui fournit un soutien à la réhabilitation à long terme des enfants victimes de traite secourus au Ghana, sera épuisé en septembre cette année.
Pour plus d'informations, veuillez contacter:
Eric Peasah IOM Ghana Tel: +233 20-812-6696 +233 264-170-827 E-mail: epeasah@iom.int