Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

French Polynesia (France) + 2 more

Les États et Territoires d’Outre-mer du Pacifique se réunissent pour améliorer la gestion des risques sanitaires concernant l’alimentation en eau potable

Les 11 et 12 mars 2024, un atelier régional sur l’alimentation en eau potable a été co-organisé à Tahiti, par la Polynésie française et le projet PROTEGE financé par l’Union européenne et mise en œuvre par la Communauté du Pacifique (CPS).

Suite à cet atelier, une délégation de 30 personnes en provenance de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française et de Wallis et Futuna a été accueillie par l’équipe municipale de Rimatara du 13 au 15 mars 2024.

Rimatara, saluée pour sa gestion efficace en matière d’eau potable

Rimatara, identifiée comme étant la plus petite des îles de l’archipel des Australes avec ses 9 km² et ses 8,5 km de circonférence, n'a pourtant rien à envier aux plus grandes communes concernant la gestion de l’eau potable et des risques sanitaires grâce à la concrétisation de son Plan de Sécurité Sanitaire des Eaux (PSSE).

Rimatara a réussi brillamment à mettre en œuvre l’intégralité des actions prioritaires identifiées dans son plan, et ce en seulement 1 an.

Témoignage d’Artigas HATITIO, Tavana (Maire) de Rimatara

" L’année dernière, nous avons eu un black-out de plusieurs jours sur la commune qui aurait pu nous créer de gros problèmes d’approvisionnement en eau potable pour la population. Cet évènement nous a fait prendre conscience de l’importance de nous doter d’un PSSE et de mettre en place rapidement toutes les actions du plan qui nous ont été recommandées. "

Ce déplacement a ainsi permis aux participants d’observer sur le terrain la concrétisation d’un PSSE et de s’enrichir de l’expérience en matière de gouvernance mise en place par la commune pour la gestion de son service d’alimentation en eau potable. Des représentants du Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPC-Pf) ont également présenter l’utilité d’un outil d’accompagnement des communes dans l’exercice de leurs compétences, notamment en matière d’eau potable.

Témoignage de Sosefo TOLUAFE, Elu à l’Assemblée Territoriale de Wallis et Futuna

" A Wallis et Futuna, 2 PSSE ont été élaborés pour couvrir l’ensemble du territoire. Le premier pour l’île de Wallis et le second pour les îles de Futuna et d’Alofi. Avec Rimatara nous avons les mêmes techniques de forage et notre problématique commune est de disposer d’une ressource en eau unique, à laquelle il nous faut faire très attention. J’ai été aussi très intéressé de découvrir d’autres pratiques, grâce aux échanges que nous avons eu à Tahiti, comme la potabilisation de l’eau de pluie et les galeries drainantes. Des techniques que l’on ne connaissait pas et qui pourraient nous être très utiles comme à Futuna où l’eau n’est pas potable. "

Rimatara fait partie des six communes de Polynésie française ayant bénéficié du soutien financier de l’Union européenne au travers du projet PROTEGE, afin d’élaborer et mettre en œuvre leurs Plans de Sécurité Sanitaire des Eaux (PSSE) pour la consommation humaine, pour un montant total de 54 millions de F CFP. Ce document stratégique, promu par l’Organisation Mondiale de la Santé, vise à identifier les risques sanitaires susceptibles d’impacter le service de distribution d’eau potable, à définir les mesures de prévention pour les éviter ou les réduire ainsi que les mesures d’urgence à déployer en cas de problème.

A l’occasion de cet atelier régional, le travail conduit sur les PSSE par les communes de Hao, Mahina, Paea, Rimatara, Tubuai et Tumara’a a été salué par la vice-présidente Eliane Tevahitua et le ministre de la Santé de Polynésie française Cédric Mercadal.

" Chez nous les polynésiens, l’eau est avant tout un signe de permanence et d’éternité – respectons l’eau.

Te iho o te vai – Fa’atura i te vai.

Dans la conception du monde propre aux Polynésiens, l’eau est une réalité caractérisée par un principe de permanence, de stabilité, alors que les Occidentaux pourraient y voir, a contrario, un flux ininterrompu soumis au changement et aux aléas.

En tahitien, « Vai » traduit rester, demeurer, exister, et par dérivation signifie l’eau telle que conçue par le Polynésien comme une composante stable et permanente.

Pour le peuple Mā’ohi, l’eau est à la fois la source de l’existence qui sert à se nourrir, à se soigner et à ses ablutions. L’eau est, et doit demeurer une réalité permanente, sans quoi la vie serait impossible. "

Extrait du discours d’ouverture de Eliane Tevahitua, vice-présidente de la Polynésie française lors de l’atelier régional sur l’alimentation en eau potable à Tahiti le 11 mars 2024