Information à la Une : Recrudescence d’infection humaine par le virus West Nile en France.
La dengue, le zika, le chikungunya sont des arboviroses qui font actuellement l’objet d’une surveillance renforcée. Cependant, il existe d’autres maladies transmissibles par les moustiques, tels que le virus West Nile (WNV) qui a été récemment détecté sur le territoire français.
En effet, il a été confirmé ce 27 juillet 2023, un premier cas humain autochtone d’infection à WNV chez une personne résidant à Bordeaux (Gironde), et au total 5 cas ont été dénombrés. Jusqu’à ce jour, en France, il n’avait été rapporté des cas d’infection humaine à WNV que dans le pourtour méditerranéen (régions PACA et Occitanie).
Le WNV, ou virus du Nil occidental, est un arbovirus du genre Flavivirus (famille des flaviviridae). Il est transmis à l’homme par les moustiques Culex pipiens, qui eux, se contaminent exclusivement au contact d’oiseaux infectés. Pourtant, une récente étude1 démontre que le moustique Aedes albopictus, dit moustique tigre, connu pour être vecteur de nombreux virus pathogènes pour l’homme, peut également transmettre le virus.
Ainsi l’infection se fait d’un moustique se nourrissant sur un oiseau porteur du virus, puis qui pique un humain. Néanmoins, les hommes et les chevaux, piqués par un moustique contaminé, sont des hôtes accidentels car le cycle de transmission se fait entre oiseaux et moustiques ornithophiles.
Les symptômes se manifestent par un syndrome pseudo-grippal (fièvre, douleurs, maux de tête), qui peut parfois être accompagné d’une éruption cutanée. Chez moins de 1 cas infecté sur 100, il peut y avoir des complications neurologiques (formes neuro-invasives se manifestant par une méningite, une méningo-encéphalite, une paralysie flasque ou un syndrome de Guillain Barré), en particulier chez les patients immunodéprimés. Toutefois, dans 80% des cas, l’infection humaine de cette arbovirose est asymptomatique.
Contrairement à la dengue, le risque d’épidémie due au WNV en Polynésie française est faible, malgré le fait que le moustique Culex pipiens se retrouve partout dans le Pacifique. Des études de séroprévalence en population montrent l’existence d’une circulation silencieuse du WNV en Polynésie française comme dans d’autres pays insulaires du Pacifique, de l’ordre de 1,5%3 . Des anticorps du Virus Ross River, autre virus transmis par les moustiques à partir de mammifères, ont également été retrouvés en proportion non négligeable dans ces études.
Mais dans le cadre de la lutte anti-vectorielle, il est tout de même rappelé que les meilleurs moyens de prévenir les piqûres de moustiques sont l’utilisation de répulsifs cutanés ou d’ambiance, ou encore l’utilisation de moustiquaires pour les personnes alitées, ainsi que la lutte contre les gîtes larvaires.