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Plus de 5 millions d’Océaniens n’ont pas accès à l’eau potable: cela doit changer

Un trop grand nombre de communautés océaniennes n’ont toujours pas accès à une eau potable salubre et à des réserves d’eau résilientes.

Dans la région, 45 % des habitants n’ont pas accès à des systèmes élémentaires d’adduction d’eau potable (rapport du Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l’eau et de l’assainissement) et, d’après des études, le changement climatique va encore aggraver certaines des difficultés que rencontrent les communautés pour accéder à l’eau potable et à usage domestique.

Nombre de communautés océaniennes dépendent depuis toujours des eaux souterraines – une source d’eau douce formée par l’infiltration des eaux de pluie dans le sol et leur accumulation dans les interstices situés entre les particules de sable, de terre et de roche. Ces réserves d’eau souterraines, exploitées au moyen de puits et de sources, assurent la subsistance des communautés depuis des générations, même pendant les périodes de faibles précipitations. Au fil du temps, de nombreuses communautés ont complété ces réserves, en installant, par exemple, des cuves destinées à recueillir et à stocker l’eau de pluie s’écoulant des toits.

Toutefois, les communautés océaniennes font aujourd’hui face à des difficultés inédites en matière d’accès à l’eau potable. La croissance démographique et les déplacements de population, les catastrophes naturelles et le changement climatique exercent une pression supplémentaire sur les systèmes d’eau potable, et peuvent avoir des effets délétères sur les sources d’eau fragiles dont les communautés dépendent pour satisfaire leurs besoins quotidiens.

Les phénomènes extrêmes comme les cyclones, les ondes de tempête et les vagues-submersions peuvent causer des dommages importants aux infrastructures hydrauliques essentielles comme les gouttières, les canalisations, les pompes et les réservoirs dont les communautés ont besoin pour accéder à l’eau potable. L’allongement des périodes de sécheresse signifie également que les communautés dépendant de l’eau de pluie, des rivières ou des ruisseaux pourraient avoir plus de difficultés à gérer leurs ressources en eau à l’avenir.

La Communauté du Pacifique travaille depuis des années aux côtés des États et Territoires insulaires océaniens pour améliorer la compréhension et la gestion des ressources hydriques souterraines, et permettre aux communautés d’accéder à des ressources fiables.

Découvrez quelques mesures mises en œuvre par la Communauté du Pacifique à l’appui de ses États et Territoires membres.

Les eaux souterraines à l’appui de la résilience aux Fidji

Récemment, dans le village de Yaro, situé dans une région reculée de la Division septentrionale des Fidji, notre équipe de la CPS a collaboré avec le Département national des ressources minérales pour localiser des eaux souterraines et installer un système hydrogéologique à l’usage de la communauté.

Dans le cadre de ce partenariat, des sources d’eaux souterraines ont été localisées sur deux sites à l’aide de méthodes de prospection géophysique. Des forages ont ensuite été réalisés, et un système hydrogéologique résilient a été installé, permettant de pomper pour la première fois de l’eau potable, douce et salubre destinée à la communauté.

En définitive, l’accès à l’eau a une incidence considérable sur la vie et les moyens de subsistance des communautés.

« Cela m’a facilité la vie. Mes enfants sont encore petits et aucun ne peut porter l’eau à ma place. L’aîné a sept ans, le cadet cinq ans et le plus jeune trois ans, alors je dois me débrouiller toute seule. Maintenant, un robinet est installé à l’extérieur de ma maison. La vie est tellement plus simple. » Silvia Ditalei, 29 ans, habitante du village de Yaro et mère de trois enfants, a bénéficié de l’installation d’un robinet. Les travaux ont été réalisés par la CPS, en partenariat avec le Département des ressources minérales des Fidji.

Pour en savoir plus sur l’importance des ressources en eau souterraine dans le Pacifique et les travaux entrepris pour mieux les connaître, veuillez consulter cette page.

Améliorer la connaissance des ressources en eau souterraine en Nouvelle-Calédonie

Saviez-vous que 12 % de la population du nord-ouest de la Nouvelle-Calédonie n’a pas accès à de l’eau potable ? Les ressources hydriques diminuent en raison de la fréquence des sécheresses, de la dégradation des bassins versants et du gaspillage. Chaque mois, de l’eau doit donc être acheminée par camion-citerne dans de nombreuses zones. Pour remédier à ce problème, le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et la CPS procèdent à un levé géophysique aéroporté dans le cadre du projet PROTEGE, afin de recenser les ressources hydriques souterraines, une première dans le Pacifique.

En effet, une meilleure connaissance du sous-sol peut permettre de localiser de nouvelles ressources à exploiter. Une campagne de levés géophysiques aéroportés menée par hélicoptère à Poum (Nouvelle-Calédonie) à la recherche de ressources hydriques a permis de collecter 670 kilomètres linéaires de données. Les ondes électromagnétiques de basses fréquences produites par l’antenne n’engendrent aucun risque pour les populations et la faune. (Les ondes produites sont plus d’un million de fois inférieures à celles d’un téléphone cellulaire porté à l’oreille de son utilisateur.)

Réduire la vulnérabilité des habitants et des biens face aux inondations en Nouvelle-Calédonie

Afin de protéger la population calédonienne des aléas climatiques, des panneaux indicateurs de zones inondables et des échelles de crues ont été installés le long de la Route territoriale 1. Il s’agit d’ un dispositif gradué tous les 20 cm et haut d’environ 2 m, qui permet de voir facilement et jusqu’à 150 m de distance, le niveau d’eau en crue sur la route sans se mettre en danger.

Assurer la sécurité des citoyens du Pacifique et la protection de leurs milieux de vies et une priorité pour la Communauté du Pacifique. A travers la mise en oeuvre du projet PROTEGE, financé par l'Union européenne, la CPS soutient une nouvelle activité dédiée à la prévention des sinistres.

Cet article fait partie d’une série visant à mettre en exergue les retombées positives de l’action menée par la CPS dans la région.

Ce travail s’inscrit dans le droit fil du premier axe prioritaire – Résilience et action climatique – du Plan stratégique 2022–2031 de la CPS. La définition de notre orientation stratégique, de nos différents domaines d’intervention et de l’impact que notre action aura, à terme, sur la prospérité du Pacifique bleu est le fruit d’une démarche concertée, pilotée par la CPS, les États et Territoires océaniens qui en sont membres et leurs communautés.

La CPS est votre Organisation. En tant que bien public régional au service de nos membres, nous œuvrons en faveur d’un Pacifique plus résilient face à la crise climatique.

L’initiative présentée ci-dessus bénéficie à de nombreux États et Territoires insulaires océaniens membres de l’Organisation ; elle est menée en partenariat avec l’Union européenne (UE) dans le cadre du projet PROTEGE, et avec le ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce (MFAT), principal acteur œuvrant en faveur de la sécurité hydrique dans les atolls.