Carlos Morales Troncoso continue de jouer le rôle de porte-parole d'Haïti auprès de la communauté internationale
Le chef de la diplomatie dominicaine,
Carlos Morales Troncoso, a proposé cette semaine que son pays résolve la
partie du problème migratoire qui le concerne dans le cadre d'un accord
avec Haïti. Le chancelier s'est empressé d'ajouter, que le dilemme que
représente le cas d'Haïti ne pourra être résolu qu'avec l'implication
de l'hémisphère dans son ensemble et des pays donateurs en particulier.
Troncoso qui était en visite officielle à Port-au-Prince le 11 juillet dernier, propose la conclusion d'un accord de rapatriement avec les autorités haïtiennes qui serait mis en application à travers la commission mixte binationale que Port-au-Prince et Santo Domingo viennent de réactiver. Il prévoit qu'en vertu de cet accord, la République Dominicaine renverrait dans leur pays tous les haïtiens ayant émigré illégalement et surtout qui ne font pas partie des travailleurs qui traversent périodiquement la frontière pour solliciter un emploi en territoire voisin. Il a aussi promis que dans ce cadre, les droits fondamentaux des rapatriés seront respectés à tous les points de vue.
Le ministre des affaires étrangères dominicain a aussi fait valoir que les dirigeants de son pays se montrent maintenant plus conscients de la problématique qui génère le flux migratoire incontrôlé, enregistré régulièrement à la frontière de près de 400 kilomètres de long qui sépare les deux pays. Du point de vue de Carlos Morales Troncoso, les recherches de formules consensuelles et le respect scrupuleux des droits humains peuvent aider à surmonter les difficultés actuelles que pose le dossier migratoire.
Il a aussi indiqué que la chancellerie se penche sur tout ce qui concerne les mouvements migratoires des haïtiens, de concert avec l'Organisation internationale de la migration (OIM), un office des Nations Unies qui offre des assistances dans ce domaine. Troncoso rappelle qu'outre ses interventions régulières dans les forums internationaux sur la situation d'Haïti, il a développé des rapports directs avec le gouvernement provisoire de Port-au-Prince." Je crois que le plus important est la prise de conscience qui se manifeste maintenant chez le peuple, face à l'énorme problème que représente Haïti pour nous ; notre problème est le problème dominicain ; parce que le problème haïtien relève de la compétence de l'hémisphère et des pays donateurs".
Le dirigeant dominicain a assuré que les deux gouvernements de l'île d'Haïti ou Hispaniola entretiennent de bonnes relations et sont en train de travailler conjointement. Cela a déjà donné comme résultat, la reprise des activités de la commission mixte binationale, en vue de trouver des réponses appropriées aux problèmes migratoires. " Nous autres, ce que nous devons faire d'abord, c'est régulariser la situation de tous ceux qui résident dans le pays de façon irrégulière. Ensuite, en partenariat avec Haïti, nous devons régulariser le statut des travailleurs et aussi les procédures de rapatriement des haïtiens établis illégalement sur notre territoire" a encore déclaré le chef de la diplomatie dominicaine.
Lors de sa brève visite à Port-au-Prince, Carlos Morales Troncoso avait proposé l'annulation de la dette externe d'Haïti et demandé aux principaux partenaires de Port-au-Prince, les Etats-Unis, la France et le Canada de renforcer leur coopération avec les autorités haïtiennes, en vue de résoudre les problèmes les plus urgents auxquels est confronté le pays.
Au début de la semaine, le président du conseil national dominicain de la migration, Franklin Almeyda Rancier, également ministre de l'intérieur et de la police, avait annoncé, pour très bientôt, la réalisation d'un recensement des étrangers vivant en République Dominicaine et la poursuite parallèle des opérations de rapatriement des immigrants haïtiens ne jouissant pas du statut de résident.