Selon des témoignages de survivants secourus par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), des passeurs auraient violemment poussé des jeunes hommes et femmes hors d’un bateau au large de Djibouti.
L’OIM a dénombré, lundi, huit morts et douze personnes disparues en mer parmi les 34 migrants qui tentaient de regagner la Corne de l’Afrique par bateau et qui ont été contraints par des passeurs de descendre de leur embarcation au large de Djibouti. Un bilan provisoire mais qui est déjà lourd.
« On pense que ces migrants étaient des Éthiopiens qui revenaient après avoir échoué à atteindre l’Arabie saoudite via le Yémen, en raison de la fermeture des frontières liée à la Covid-19 », a précisé dans un tweet, Mohammed Abdiker, Directeur régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique. Malgré la pandémie de Covid-19 et le conflit, des migrants originaires de l’Ethiopie et de la Somalie tentent toujours de rallier le Yémen via Djibouti. Un souhait rendu impossible à cause des multiples fermetures de frontières liées à la pandémie de Covid-19.
Au moins 14.000 migrants bloqués au Yémen
Par ailleurs, l’OIM estime qu’au moins 14.000 migrants sont bloqués au Yémen, car les fermetures de frontières et les restrictions de mouvement les empêchent de poursuivre leur voyage vers d’autres pays du Golfe ou de rentrer chez eux via la Corne de l’Afrique.
C’est dans ce contexte qu’à la fin du mois de septembre, plus de 2.000 migrants africains arrivés du Yémen au début du mois ont été aidés par l’OIM à Djibouti. Ces migrants, originaires d’Éthiopie, de Somalie et d’Érythrée, dont des enfants de huit ans à peine, sont rentrés à Djibouti après n’avoir pas réussi à atteindre le l’Arabie saoudite en raison des restrictions de déplacement et de la fermeture des frontières dues à la Covid-19, et du danger extrême que représente cet itinéraire migratoire.
Dans un communiqué rendu public le 25 septembre dernier, l’OIM rappelait que ces migrants et réfugiés étaient arrivés affamés, fatigués et nécessitaient une assistance médicale après avoir entrepris le dangereux périple de retour par bateau à travers le golfe d’Aden, puis marché pendant des jours jusqu’à la ville d’Obock à travers le désert de Djibouti où les températures atteignent 40°C.
Selon l’OIM, nombre de ces migrants et réfugiés ont été contraints de payer des passeurs qui les abandonnent souvent dans le désert sans eau ni nourriture. Plusieurs d’entre eux avaient déclaré avoir vu d’autres personnes mourir de déshydratation en chemin.