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Djibouti

Dijbouti Rapport de l’enquête multisectorielle, juillet 2023

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1. CONTEXTE

La République de Djibouti est confrontée à une sécheresse récurrente depuis plusieurs années avec une baisse considérable des pluies entraînant une réduction de l’espace de pâturage, des pertes de bétail et entravant tous les moyens de subsistance des ménages ruraux et leur potentiel de développement agricole comme dans les moyens de subsistance pastoraux centraux du pays. Cela a contribué à la montée des mouvements de la population dans les zones rurales et à l’exode rural vers la capitale Djibouti, principalement dans la commune de Balbala et dans les zones périurbaines d’autres capitales régionales.

L’enquête de suivi de la sécurité alimentaire (FSNMS) réalisée en janvier 2022 a révélé que l’insécurité alimentaire avait augmenté à 37% dans les zones rurales et à 10% dans les zones urbaines par rapport à 2020. Les principaux facteurs de l’insécurité alimentaire ont été la sécheresse dans les zones rurales et l’augmentation des prix des denrées alimentaires due aux fluctuations régionales et internationales dans les zones urbaines. Les ménages n’ont aucune source de revenus ou dépendent de sources fragiles et non durables. Ces contraintes les poussent à adopter des stratégies de survie pour maintenir un niveau minimum de consommation alimentaire en mangeant des aliments de faible niveau nutritionnel ou en réduisant le nombre de repas mais aussi en vendant leurs moyens de production comme leur bétail, ce qui les expose davantage à une insécurité alimentaire accrue à long terme.

Les derniers chiffres sur la malnutrition au niveau national datent de l’enquête SMART, conduite par l’UNICEF, Ministères de la Santé et INSTAD en Mars 2019 et qui ont révélé que la prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) chez les enfants âgés de 6 à 59 mois est estimée à 10,3% au niveau national avec une prévalence très élevée en milieu rural, en particulier dans la région de Dikhil (14%) et Tadjourah (13,5%) et Arta (13,2%) et moins élevée en milieu urbain comme à Djibouti-ville Boulaos (2,5%) et de Djibouti (4,5%).

En fait, les répercussions transmises par le conflit en cours dans le nord de l’Éthiopie sur Djibouti se font déjà sentir par les ménages par le déclin économique, la réduction du commerce transfrontalier et de la disponibilité alimentaire et l’augmentation des prix des denrées alimentaires, avec des implications sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Si le conflit éthiopien persiste, le couloir de transport Djibouti-Éthiopie continue à être perturbé, ainsi que d’approvisionnement des marchés. Les mouvements migratoires transfrontaliers continuent à augmenter. En décembre 2022, 13 830 mouvements migratoires sont arrivés de l’Ethiopie et les besoins alimentaires humanitaires pourraient tripler pour les réfugiés et les Djiboutiens touchés par la crise.