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Troisième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) sur la recrudescence de la mpox (variole simienne) en 2024

Le Directeur général de l’OMS transmet ci-après le compte rendu de la troisième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) (RSI) concernant la recrudescence de la mpox en 2024, qui s’est tenue le mardi 25 février 2025 de 12 heures à 17 heures (HNEC).

Souscrivant à l’avis exprimé à l’unanimité par le Comité au cours de cette réunion, le Directeur général de l’OMS a déterminé que la recrudescence de la mpox en 2024 continue de répondre aux critères d’une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) et, en conséquence, le 27 février 2025, a émis des recommandations temporaires à l’intention des États Parties, qui peuvent être consultées ici.

Le Directeur général de l’OMS exprime ses plus sincères remerciements au Président, aux membres et aux conseillers du Comité.

Compte rendu de la réunion

Seize (16) membres et deux conseillers du Comité d’urgence ont été convoqués à une réunion organisée par visioconférence sur Zoom le mardi 25 février 2025, de 12 heures à 17 heures (HNEC). Quatorze (14) des 16 membres et un des deux conseillers ont participé à la réunion.

Au nom du Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Directeur général adjoint a souhaité la bienvenue aux membres et conseillers du Comité, ainsi qu’aux responsables gouvernementaux invités à présenter leurs vues au Comité au nom des dix États Parties invités, à savoir : le Burundi, le Canada, la Chine, les Émirats arabes unis, le Népal, le Nigéria, l’Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC), le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, le Rwanda et la Sierra Leone.

Dans ses remarques liminaires, le Directeur général adjoint de l’OMS a rappelé que, le 14 août 2024, il a été déterminé que la recrudescence de la mpox constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Il a observé qu’au cours des trois années écoulées entre le 1er janvier 2022 et le 31 janvier 2025, près de 130 000 cas confirmés de mpox, dont plus de 280 décès, ont été notifiés à l’OMS par 130 pays et territoires des six Régions de l’OMS, dont sept pays et territoires qui ont signalé leur premier cas de mpox depuis la dernière réunion du Comité le 22 novembre 2024. La Région africaine de l’OMS, où certains États Parties continuent d’enregistrer une transmission communautaire durable de cette maladie, représente 61 % des cas et 72 % des décès signalés dans le monde au cours des 12 derniers mois.

Le Directeur général adjoint de l’OMS a souligné que, depuis la dernière réunion du Comité, la situation épidémiologique reste volatile. Malgré les améliorations observées dans plusieurs aspects de la riposte — coordination des interventions d’urgence, surveillance, diagnostic en laboratoire, autonomisation des communautés, promotion d’un accès équitable aux outils et aux mesures médicales de lutte contre la maladie — plusieurs difficultés majeures sont apparues, notamment : a) une instabilité géopolitique croissante en RDC en raison de l’escalade du conflit, ce qui entrave les interventions de riposte à la mpox, entraînant des interruptions temporaires des opérations, des déplacements de personnel et un accès limité aux populations touchées ; b) des urgences sanitaires concomitantes exigeant une intervention des États Parties et des partenaires (par exemple, épidémie de maladie à virus Soudan en Ouganda) ; et c) les incertitudes liées à la suspension du soutien financier des États-Unis d’Amérique dans un contexte plus large de réduction de l’aide étrangère. Jusqu’à présent, un tiers des fonds mondiaux destinés à soutenir la riposte à la mpox avait été promis par les États-Unis. En l’absence de fonds suffisants, la capacité des États Parties, de l’OMS et des partenaires à maintenir et à étendre les mesures de riposte à la mpox risque d’être compromise.

La représentante du Bureau du Conseiller juridique a ensuite rappelé aux membres et aux conseillers les rôles et les responsabilités qui étaient les leurs et elle a présenté le mandat qui incombait au Comité d’urgence en vertu des articles applicables du RSI. Le responsable des questions d’éthique du Département Conformité, gestion des risques et éthique a présenté aux membres et aux conseillers les grandes lignes du processus de déclaration d’intérêts de l’OMS. Les membres et les conseillers ont été informés qu’il leur incombait individuellement de signaler à l’OMS, aussi rapidement que possible, tout intérêt de nature personnelle, professionnelle, financière, intellectuelle ou commerciale pouvant donner lieu à un conflit d’intérêts effectif ou apparent. Il leur a en outre été rappelé qu’ils étaient tenus de respecter le caractère confidentiel des débats de la réunion et des travaux du Comité. Le cas de chaque membre et conseiller a été examiné et aucun conflit d’intérêts n’a été relevé.

Le Président a ensuite présenté les objectifs de la réunion : donner au Directeur général des orientations pour déterminer si l’événement constitue toujours une USPPI et, dans l’affirmative, formuler un avis sur les éventuelles recommandations temporaires proposées.

Session ouverte aux représentantes et représentants des États Parties invités à présenter leurs vues

Le Secrétariat de l’OMS a présenté un aperçu de la situation épidémiologique mondiale de la mpox, en tenant compte de tous les clades circulants du virus de la mpox (MPXV). En dehors de la Région africaine de l’OMS, les cas de mpox signalés à l’OMS, dont le nombre a diminué au cours des derniers mois, sont liés à la propagation du clade IIb du MPXV. Dans la Région africaine de l’OMS, où plusieurs clades du MPXV sont en circulation, l’augmentation persistante du nombre de cas signalés chaque mois est imputable à la propagation du clade Ib du MPXV. Depuis la dernière réunion du Comité, le 22 novembre 2024, des cas exportés d’infection par le MPXV de clade Ib, liés à des voyages, ont été confirmés dans huit pays supplémentaires en dehors de la Région africaine de l’OMS.

Le Secrétariat de l’OMS a ensuite abordé en détail la situation dans les trois pays ayant notifié le plus grand nombre de cas de mpox dus au clade Ib depuis janvier 2024 : la RDC (plus de 15 000 cas, y compris dans les zones où circule le MPXV de clade Ia) ; le Burundi (plus de 3000 cas, avec un déclin régulier signalé chaque semaine et un déplacement géographique vers la capitale administrative Gitega depuis la dernière réunion du Comité) ; et l’Ouganda (près de 3000 cas, avec une augmentation exponentielle dans la capitale Kampala et ses environs depuis la dernière réunion du Comité). En RDC, bien que l’interprétation des données soit compliquée par des changements dans la définition des cas de mpox, par une couverture inégale de la surveillance (notamment en raison du conflit dans les provinces orientales du pays) et par des capacités limitées d’analyse en laboratoire, le nombre de cas de mpox signalés chaque semaine est en train de se stabiliser et la répartition géographique des cas, dans toutes les provinces du pays, n’a que très peu changé depuis la dernière réunion du Comité. Les modélisations mathématiques semblent indiquer que, depuis que l’USPPI a été déclarée à la mi-août 2024 en RDC, le taux de transmission a reculé dans certaines zones de santé des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi que dans quelques zones de santé de la capitale Kinshasa où des efforts de vaccination sont en cours.

La propagation des clades Ia et Ib du MPXV dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de Kinshasa en RDC, ainsi qu’au Burundi et en Ouganda, semble avoir débuté chez les adultes, notamment au sein de réseaux sexuels constitués de travailleurs et travailleuses du sexe et de leurs clients, avec un impact disproportionné dans la tranche d’âge des 20-39 ans. Depuis lors, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu de la RDC, d’autres tranches d’âge ont été touchées, ce qui témoigne d’une transmission communautaire par contact étroit, y compris dans le cadre domestique, tandis que dans la capitale Kinshasa, la propagation a continué de se limiter à la population adulte. Au Burundi et en Ouganda, la répartition par âge des cas de mpox présente un profil bimodal, avec une incidence élevée chez les jeunes adultes et les jeunes enfants, signe de la coexistence d’une transmission sexuelle persistante et d’une transmission par contact étroit dans le cadre domestique. La proportion étonnamment élevée de cas chez les jeunes enfants (tranche d’âge 0-9 ans) au Burundi pourrait s’expliquer par une transmission en établissement de santé.

Outre les trois pays susmentionnés, une transmission communautaire du MPXV de clade Ib a également été observée au Kenya, au Rwanda et en Zambie. Des cas importés liés à des voyages ont en outre été signalés dans des pays de la Région africaine de l’OMS (Angola et Zimbabwe, avec des cas à l’étude en Tanzanie), ainsi que dans 14 pays situés dans les cinq autres Régions de l’OMS. Les cas importés liés à des voyages concernent pour la plupart des personnes de sexe masculin et, dans les pays d’importation où une transmission secondaire limitée s’est produite, quelques enfants ont été infectés par contact avec une personne de leur foyer, y compris, dans un cas, par une transmission d’enfant à enfant. Cinq cas importés avaient des antécédents de voyage uniquement aux Émirats arabes unis, ce qui pourrait être le signe d’une transmission plus large de la mpox dans ce pays.

S’agissant de la mortalité associée aux différents clades du MPXV dans la Région africaine de l’OMS, et malgré les insuffisances de la surveillance et du diagnostic en laboratoire en RDC, il a été observé que le clade Ia était responsable de la majorité des cas mortels (1345), avec un taux de létalité moyen de 2,5-3 %, le taux le plus élevé étant observé chez les enfants de moins de 1 an (4-5 %). Le taux de létalité imputable aux infections par le clade Ib reste très faible (environ 0,2 %), comparable à celui du clade IIb, et les décès enregistrés sont associés à des facteurs de risque particuliers, tels qu’une infection à VIH non contrôlée et d’autres comorbidités.

Le Secrétariat de l’OMS a également fait état d’une augmentation des cas de mpox signalés dans les pays d’Afrique de l’Ouest depuis la déclaration de l’USPPI à la mi-août 2024, évoquant notamment le fait que la Sierra Leone a enregistré ses premiers cas de mpox, dus au clade IIa du MPXV, dans cette période.

Le Secrétariat de l’OMS a présenté son évaluation du risque pour les différents clades du MPXV, exprimé en termes de risque global pour la santé publique lorsqu’un ou plusieurs clades sont en circulation, à savoir : clade Ib — risque élevé pour la santé publique en RDC et dans les pays voisins ; clade Ia — risque modéré pour la santé publique en RDC ; clade II — risque modéré pour la santé publique au Nigéria et dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale où la mpox est endémique ; et clade IIb — risque modéré pour la santé publique à l’échelle mondiale.

Le Secrétariat de l’OMS a ensuite fait le point sur les mesures de riposte prises en collaboration avec les États Parties et les partenaires depuis la dernière réunion du Comité. Outre les informations fournies dans l’aperçu général du Directeur général adjoint de l’OMS et dans l’exposé de la situation épidémiologique, le Secrétariat de l’OMS a présenté des informations détaillées sur les progrès accomplis et les défis rencontrés dans les aspects de la riposte énoncés ci-dessous.

La coordination des opérations d’urgence assurée par le Secrétariat de l’OMS a été ajustée, notamment sur la base de l’examen des actions menées et en tirant parti des avantages comparatifs de l’OMS, des États Parties et des partenaires, pour faire en sorte que la riposte soit plus souple, agile et axée sur les résultats. Cependant, bien que les opérations décentralisées sur le terrain se soient intensifiées, ces changements prennent du temps, en particulier dans certaines zones de la RDC et dans un contexte d’évolution des partenariats géopolitiques. La décentralisation des opérations continue d’être axée sur les éléments suivants : soutien accru en matière de diagnostic en laboratoire, plus grande diffusion des normes et orientations pour la prestation de soins cliniques sûrs, et autonomisation des communautés afin qu’elles déploient les efforts nécessaires pour se protéger contre les risques associés à la mpox.

En outre, par le biais du mécanisme d’accès et d’allocation (AAM), l’OMS et ses partenaires (les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC-Afrique), la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), Gavi, l’Alliance du vaccin (Gavi) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)) poursuivent leurs efforts coordonnés et multidimensionnels pour établir des priorités en matière d’accès aux vaccins contre la mpox et pour veiller à ce qu’ils soient déployés de manière équitable.

Étant donné que le Plan stratégique mondial de préparation et de riposte face à la mpox, septembre 2024-février 2025 (en anglais) arrive au terme de la période initialement prévue et que la stratégie de riposte qu’il contient reste adaptée aux objectifs visés, le Secrétariat de l’OMS prévoit de publier une prorogation de ce plan dans les semaines à venir.

En septembre 2024, le Secrétariat de l’OMS a lancé un appel de fonds de 87,4 millions de dollars des États-Unis (USD) pour soutenir les efforts de riposte à la mpox (Appel de l’OMS : urgence de santé publique liée à la mpox 2024) (en anglais) ; au jour de la présente réunion, 65,5 millions USD avaient été collectés. La contribution des États-Unis d’Amérique représentait 33 % des fonds mobilisés, mais 7,5 millions USD sont actuellement inaccessibles en raison du gel des financements de ce pays. En prévision de la prorogation du Plan stratégique mondial de préparation et de riposte, le Secrétariat de l’OMS procède à un examen des ressources disponibles pour répondre aux besoins prioritaires et pallier d’éventuelles lacunes futures dans la mise en œuvre de la riposte. Le gel susmentionné devrait principalement avoir un impact sur les opérations au Burundi, en RDC, en République centrafricaine, en République du Congo et au Rwanda, mais on s’attend à ce que les deuxième et troisième trimestres de 2025 soient marqués par des difficultés plus importantes. Compte tenu de l’évolution de la situation épidémiologique et des défis mentionnés ci-dessus, la réduction des financements prévisibles et flexibles au cours de l’année 2025 mettra en péril les progrès réalisés à ce jour dans la lutte contre la mpox.

Les représentantes et représentants du Burundi, du Nigéria, de l’Ouganda, de la RDC et de la Sierra Leone ont informé le Comité de la situation épidémiologique de la mpox dans leur pays, des efforts de lutte et de riposte actuellement déployés et des besoins et défis en la matière, y compris ceux liés au gel des fonds provenant des États-Unis d’Amérique. La vaccination contre la mpox figure dans les plans de riposte du Nigéria, de l’Ouganda, de la RDC et de la Sierra Leone. Au Burundi, après un examen des actions menées, le renforcement des interventions communautaires dans les zones de forte incidence de la mpox est notamment axé sur la communication sur les risques et la sensibilisation.

Les membres et le conseiller du Comité ont ensuite pris part à une séance de questions-réponses, portant sur les enjeux et problèmes énoncés ci-dessous, avec les intervenants et intervenantes des États Parties et avec le Secrétariat de l’OMS, ainsi qu’avec les représentants et représentantes des États Parties qui avaient été invités à soumettre une déclaration écrite au Comité avant la réunion, à savoir le Canada, la Chine, les Émirats arabes unis, le Népal et le Royaume-Uni.

Financement – Le Comité a réitéré l’importance des efforts visant à mobiliser des ressources financières nationales pour appuyer les activités de riposte à la mpox. Le Burundi et la RDC ont fait part des fonds alloués à la riposte par leurs gouvernements respectifs, en fournissant également des informations détaillées sur les activités spécifiques ayant bénéficié de ce financement. La RDC a indiqué que le gel des fonds en provenance des États-Unis a actuellement des répercussions sur le transport des échantillons cliniques et le diagnostic en laboratoire, avec une baisse de la fréquence des tests, et que le Gouvernement est à la recherche de solutions avec d’autres partenaires. Le Secrétariat de l’OMS a ajouté que d’autres sources de financement sont à l’étude auprès de donateurs non traditionnels.

Répartition par âge des cas de mpox – Le Secrétariat de l’OMS a indiqué que a) des études sont en cours pour déterminer le taux d’attaque secondaire selon la tranche d’âge et le type d’exposition ; b) aucune flambée épidémique de grande ampleur n’a été observée dans des lieux où se rassemblent les enfants, du moins au Burundi, et aucun élément ne permet donc de conclure à l’existence d’une transmission d’enfant à enfant ; et c) dans la province du Sud-Kivu en RDC, on ignore encore dans quelle mesure la maladie se transmet aux enfants en dehors du cadre domestique.

Impact de la vaccination sur la transmission – La RDC a indiqué qu’à l’heure actuelle, aucune information ne permet de savoir si l’utilisation de la quantité limitée de vaccins disponibles contre la mpox contribue de manière efficace à interrompre la transmission.

République démocratique du Congo – La RDC a indiqué que, compte tenu de l’insécurité dans le pays et de la diminution du nombre de tests réalisés en laboratoire, tout recul apparent du nombre de cas de mpox signalés pourrait être artificiel et doit être interprété avec prudence. Le Secrétariat de l’OMS a souligné que, la mpox étant une maladie relativement bénigne, on ignore dans quelle mesure elle est sous-notifiée et qu’il est essentiel d’examiner les tendances des données de surveillance pour suivre l’évolution de la situation. En ce qui concerne la détection d’une nouvelle lignée du clade Ia du MPXV à Kinshasa, le Secrétariat de l’OMS a observé que cette souche, à l’instar du clade Ib, présente un potentiel accru de transmission interhumaine.

Ouganda – L’Ouganda a décrit le changement survenu dans la dynamique de la transmission de la mpox, qui s’est déplacée des groupes de population à faible revenu vers les groupes à revenu plus élevé. Le clade Ib du MPXV s’est initialement propagé parmi les chauffeurs de camions longue distance, puis dans les communautés de pêcheurs et enfin dans les réseaux de commerce du sexe de la capitale Kampala. Le fait qu’il touche désormais des groupes de population plus aisés représente un risque pour la santé publique, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Par conséquent, des efforts ciblés sont déployés pour vacciner les travailleurs et travailleuses du sexe de Kampala contre la mpox.

Nigéria – Le Nigéria a indiqué que, dans le cadre de la riposte à la mpox, les secteurs de la santé humaine et de la santé animale travaillent en étroite collaboration et que, malgré les nombreux travaux de recherche menés à ce sujet, rien n’indique à ce jour que les animaux soient impliqués dans la propagation de l’épidémie de mpox chez les humains. Sur une population totale de 200 millions d’habitants, le Nigéria déclare avoir administré 20 000 doses de vaccin contre la mpox, en ciblant les personnels de santé, les travailleurs et travailleuses du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Émirats arabes unis — Après avoir noté que parmi les cas importés d’infection par le clade Ib liés à des voyages, cinq avaient des antécédents de voyage uniquement aux Émirats arabes unis, le représentant du pays a) a indiqué que le point focal national RSI a notifié à l’OMS le premier cas d’infection par le MPXV de clade Ib ; b) a brièvement décrit les stratégies existantes en matière de surveillance, de diagnostic en laboratoire, de prise en charge des cas et de communication sur les risques ; c) a indiqué que le vaccin contre la mpox est disponible pour la vaccination des personnels de santé et pour la vaccination postexposition ; et d) a rappelé que le pays apporte un soutien bilatéral aux efforts de riposte de certains pays africains.

Royaume-Uni – Le Royaume-Uni a) a décrit les mesures prises pour la détection, l’investigation et la prise en charge clinique des cas importés de mpox liés aux voyages, ainsi qu’en matière de gestion de la santé publique ; et b) a souligné que les pays d’origine des cas importés sont systématiquement informés de la survenue de ces cas.

Séance de délibération

À la suite de la session ouverte aux États Parties, le Comité s’est réuni à huis clos pour déterminer si l’événement constituait ou non une USPPI et, le cas échéant, examiner les recommandations temporaires établies par le Secrétariat de l’OMS suivant les dispositions du RSI.

Le Président a rappelé aux membres du Comité leur mandat et a rappelé également qu’une USPPI était définie dans le RSI comme étant un « événement extraordinaire qui constitue un risque pour la santé publique dans d’autres États en raison du risque de propagation internationale de maladies, et qui peut requérir une action internationale coordonnée ».

Le Comité a unanimement estimé que la recrudescence de la mpox actuellement observée répondait toujours aux critères d’une USPPI et que le Directeur général devait en être informé.

Les considérations primordiales qui sous-tendent l’avis exprimé par le Comité sont les suivantes : a) l’insécurité qui sévit dans les provinces orientales et dans la capitale de la RDC, État Partie qui est à l’épicentre de l’épidémie de MPXV de clade Ib, et qui entrave les opérations de riposte à la mpox sur le terrain, lesquelles risquent de se muer en une intervention humanitaire à plus grande échelle ; b) le gel du financement par les États-Unis d’Amérique d’activités spécifiques de riposte à la mpox, ainsi que d’autres interventions d’aide directement ou indirectement liées à la mpox ; et c) le fait que des cas importés de mpox liés à des voyages continuent d’être détectés dans des États Parties situés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Région africaine de l’OMS.

Sur cette base, le Comité a estimé que :

L’événement est « extraordinaire » en raison : a) des difficultés persistantes, voire croissantes, à évaluer l’ampleur et les tendances réelles de l’épidémie de MPXV de clade Ib, en particulier en RDC. Il est de ce fait impossible de mesurer les progrès accomplis, le cas échéant, dans la lutte contre la propagation de la mpox et d’adapter les mesures de riposte. Le Comité pense que, dans l’ensemble, la situation épidémiologique est dangereusement similaire à celle observée en novembre 2024 ; b) de la dynamique actuelle de la transmission du MPXV de clade Ib, avec une évolution des tranches d’âge touchées, ce qui complique la mise en œuvre de mesures de riposte ciblées en temps utile ; c) de la cocirculation et du risque de mutation des clades du MPXV dans le contexte d’une transmission communautaire durable ; et d) du risque que le degré de gravité de la maladie évolue du fait de l’insécurité alimentaire et de l’interruption des soins pour le VIH en raison du gel de l’aide.

L’événement « constitue un risque pour la santé publique dans d’autres États en raison de la propagation internationale de maladies » compte tenu a) du doublement du nombre d’États Parties ayant détecté des cas importés d’infection par le MPXV du clade Ib liés à des voyages depuis la dernière réunion du Comité, à la fois dans la Région africaine et dans les cinq autres Régions de l’OMS ; et b) de l’afflux possible de réfugiés des provinces orientales de la RDC vers les pays voisins.

L’événement « requiert une action internationale coordonnée » en raison de la nécessité a) de mobiliser des ressources (financières et autres) et d’en optimiser l’utilisation pour maintenir les efforts de riposte au niveau requis à moyen terme, à la suite du gel du financement par les États-Unis d’Amérique ; et b) de continuer à faciliter et à renforcer l’accès équitable aux vaccins et aux produits de diagnostic de la mpox.

Le Comité a ensuite examiné le projet de recommandations temporaires proposé par le Secrétariat de l’OMS.

Dans la perspective d’une éventuelle détermination par le Directeur général de l’OMS que cet événement constitue toujours une USPPI, le Comité avait reçu un projet de recommandations temporaires révisées en amont de la réunion, reflétant la proposition de prolonger la plupart des recommandations temporaires émises le 27 novembre 2024. Le Comité a indiqué qu’il les examinerait plus avant en vue de faire part de son avis au Directeur général de l’OMS dès que possible. Ainsi, si le Directeur général de l’OMS détermine que l’événement continue de constituer une USPPI, il pourra sans délai communiquer cette information, accompagnée d’un ensemble révisé de recommandations temporaires.

Le Comité est convenu d’établir sous forme définitive le rapport de sa troisième réunion au cours de la semaine du 3 mars 2025.

Conclusions

Le Comité a de nouveau exprimé sa préoccupation face à la propagation persistante du MPXV en Afrique et au-delà, compte tenu de l’évolution de la situation géopolitique mondiale, de la situation humanitaire en RDC, ainsi que des perspectives et possibilités de financement durable pour appuyer les efforts de riposte. Le Comité a estimé que la détermination par le Directeur général de l’OMS que la recrudescence de la mpox constitue toujours une USPPI serait justifiée. Toutefois, le Comité a mis en garde contre les conséquences imprévues que pourrait avoir la décision de qualifier un événement d’USPPI pendant des périodes prolongées, car cela pourrait compromettre la fonction d’alerte de santé publique mondiale inhérente à une telle décision et réduire l’effet de levier que peut avoir la déclaration d’une USPPI pour stimuler les efforts de riposte nationaux et internationaux lors d’événements futurs. Dans cette optique, le Comité a réitéré la nécessité de préciser les considérations, liées aux trois critères définissant une USPPI, sur lesquelles il s’appuiera pour fournir au Directeur général de l’OMS un avis sur la fin de cette USPPI.

Au nom du Directeur général adjoint de l’OMS, le gestionnaire d’incident chargé de la mpox au Siège a exprimé sa gratitude au bureau, aux membres et au conseiller du Comité, puis a clos la réunion.