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DR Congo

Task Force Prise en Charge Medicale de VBG - Note de Plaidoyer (juillet 2025)

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NOTE DE PLAIDOYER

Un Appel à l'action pour Sauvegarder la Dignité et Sauver la vie des femmes: Soutien Médicale et Psychosocial aux Survivantes de Violences Sexuelles dans la crise de Protection de l'Est de la RDC

Des dizaines de milliers: Selon l'outil de cartographie 6W du Sous Cluster VBG, il y a une augmentation significative du nombre de cas de violences sexuelles rapportés au cours du premier trimestre (janvier - mars) de 2025 par rapport au dernier trimestre de 2024 dans la province du Nord-Kivu, ce qui représente 61% des incidents de VBG. En réalité, des dizaines de milliers d'autres femmes et filles à risque ne reçoivent plus de soins.

Augmentation de la violence basée sur le genre (VBG) :

La récente escalade du conflit à la fin du mois de janvier 2025 entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les groupes armés non étatiques dans la région de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a entraîné la dévastation des communautés. Les déplacements massifs et l'effondrement des structures sociales ont encore affaibli le système de protection et accru la vulnérabilité des femmes et des filles aux violence basée sur le genre (VBG). Des centaines de cas de VBG, y compris le viol, l'exploitation sexuelle, la violence entre partenaires intimes et la violence sexuelle liée au conflit, sont signalés chaque semaine dans la partie de l’Est de la RDC, en particulier dans le Sud-Kivu, le Nord-Kivu, l'Ituri et le Tanganyika. Les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés en raison de la sous-déclaration due à la peur, à la stigmatisation et à l'accès limité aux services. En avril 2025, les représentants des Nations unies ont exprimé leur vive inquiétude quant à l'utilisation généralisée et systématique de la violence sexuelle comme stratégie de guerre par les parties au conflit, et ont appelé à la protection des civils et au respect du droit international humanitaire. [1] [2] [3]

La destruction ainsi que le pillage des établissements de soins de santé pendant le conflit ont affaibli davantage un système de santé déjà extrêmement fragile. Le retrait récent du financement américain, qui s’est traduit par une réduction de 37 % du financement dédié à la protection — y compris la prise en charge des VBG — ainsi que de plus de 50 % des services de santé sexuelle et reproductive en RDC, a aggravé la situation, plaçant le système de santé au bord de l’effondrement. Par conséquent, les survivant·e·s ne peuvent plus accéder aux services essentiels tels que la prise en charge médicale du viol ainsi que le soutien psychosocial. Ces facteurs engendrent des traumatismes physiques, psychologiques ainsi qu’émotionnels à long terme, tout en entravant le processus de rétablissement ainsi que de réinsertion sociale.

Le manque de kits post‑viols nécessaires à la prise en charge médicale du viol (CMR) dans l’est de la RDC est alarmant. Les récentes réductions de financement américain ainsi que le pillage du dépôt principal de l’UNFPA à Goma — ayant entraîné la perte d’environ 3 millions de dollars de médicament et des intrants de santé reproductive — ont provoqué une pénurie de kits post‑viol à un moment où les besoins atteignent des niveaux extrêmement élevés. La cartographie des kits post‑viol menée par le Groupe de travail de santé sexuelle et reproductive (GT SSR) sous le Cluster Santé en juin 2025 montre des stocks extrêmement limités à l’est du pays, de nombreux établissement de soins de santé étant totalement en rupture. À ce jour, seules 7 des 34 zones de santé du Nord‑Kivu disposent d’un stock minimal de kits post‑viol, tandis que la majorité des cas de survivant·e·s ayant demandé une prise en charge médicale ne sont pas traités. Sans ces fournitures médicales vitales, les femmes et les filles risquent de subir les complications liées à des lésions (y compris des lésions génitales), des grossesses non désirées ainsi que des complications liées à des avortements à risque, des infections sexuellement transmissibles y compris le VIH, des infections des voies urinaires ainsi que des fistules.