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DR Congo

Synthèse sur la situation sécuritaire et humanitaire au Plateau des Bateke dans les ZS de Kwamouth, Maluku I et II Mai à juillet 2023

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Un rappel succinct du contexte :

Depuis fin juillet 2022, un conflit d’une grande violence a émergé entre les membres des communautés Teke et Yaka autour des redevances coutumières sur le foncier dans le territoire de Kwamouth en province du Maï-Ndombe, à presque 200 km de la capitale Kinshasa provoquant une détérioration brusque de la situation humanitaire et sécuritaire. Les affrontements entre ces communautés ont entrainé des pertes en vies humaines, des blessés, des mouvements préventifs ou suite à des attaques par des assaillants, des violations des droits humains et atteintes à l’intégrité, des incendies de maisons, d’écoles, de structures sanitaires, des pillages de biens et de moyens de subsistance. Le nombre de déplacés de la crise de Kwamouth s’élève à 161.000 personnes selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA)1.

Assez rapidement, des membres de la communauté Yaka se sont organisés en milices appelées « Mobondo » en référence à des fétiches2. Le conflit appelé à tort Teke – Yaka, oppose en fait certains membres de la communauté Teke aux membres des ethnies dites non originaires du territoire de Kwamouth au nombre desquels les Yaka, Lunda, Suku, etc. Progressivement, l’activisme de cette milice s’est étendu géographiquement, touchant les provinces du Maï-Ndombe, du Kwilu, du Kwango et de la Ville Province de Kinshasa, où la terre et ses ressources naturelles sont convoitées dans ces régions.

Des membres des forces de sécurité congolaises, FARDC, des militaires de la garde républicaine (GR), des policiers du groupe mobile d’intervention (GMI), ont été déployés et mènent des opérations militaires et d’interpellations des personnes suspectées d’être des assaillants. Des barrières militaires ont été érigées sur les axes routiers de Maluku vers Kenge (RN01), de Mongata vers Bandundu (RN17), de Masia-Mbio vers Bandundu.

En juin 2023, le conflit s’est élargi jusqu’à la partie méridionale de la province du Kwango (ZS de Boko et de Popokabaka), sans pour autant s’affaiblir dans les territoires précédemment touchés.