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Riposte de l'Epidémie de la Maladie à Virus Ebola dans la Province de l'Equateur : la JICA se Focalise sur les Cibles Stratégiques et Urgentes

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Depuis le 8 mai 2018, la République Démocratique du Congo fait face à une 9ème épidémie de la Maladie à Virus Ebola (MVE). Contrairement aux précédentes épidémies, l’actuelle épidémie a la particularité d’être multifocale, principalement dans les foyers de Bikoro, d’Iboko et de Mbandaka. Au regard du potentiel élevé de mobilité de la population et d’échanges commerciaux entre différents foyers et le long du parcours du fleuve jusqu’à Kinshasa, le risque d’éclosion de l’épidémie à la mégapole de Kinshasa s’avère une préoccupation majeure qui nécessite des moyens efficaces afin de protéger la ville de Kinshasa ainsi que les autres cités riveraines.

L’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), qui travaille incessamment dans le secteur de santé en RDC, s’est investie dans la riposte à cette épidémie à travers un appui direct et urgent de la JICA RDC pour l’efficacité de cette riposte et un appui technique avec l’équipe des experts japonais de Japan Disaster Relief (JDR) déployés à Kinshasa. Ces appuis bilatéraux renforcent les interventions déjà existantes de la coopération entre le Japon et la RDC dans la lutte contre maladies infectieuses, en marge d’un don multilatéral de 3 millions de dollars américains du Gouvernement japonais pour la riposte, à travers l’OMS, l’UNICEF et l’OIM.

Appui direct et urgent de la JICA RDC

Dès la déclaration de l’épidémie de la Maladie à Virus Ebola dans la province de l’Equateur par le Ministre de la Santé, la JICA en RDC, sous l’impulsion de son Représentant Résident, a rapidement mobilisé toutes les ressources locales à cette urgence de santé publique. Tout en s’alignant au Plan National de Riposte ainsi qu’aux besoins urgents et immédiats exprimés durant les réunions journalières des commissions du Comité National de Coordination (CNC) auxquelles elle participait activement, la JICA a décidé d’apporter rapidement des appuis substantiels et immédiats au profit du Ministère de la Santé.

Le premier appui de la JICA a essentiellement ciblé deux piliers majeurs de la riposte, à savoir la surveillance, le laboratoire ainsi que la coordination tant au niveau provincial que national. Dans l’optique d’une prompte résolution des problèmes opérationnels de riposte posés par les principaux maillons de l’organisation nationale et locale du Ministère de la Santé, la JICA s’est engagée à consolider plus spécifiquement la Direction Générale de Lutte contre la Maladie (DGLM), la Direction de Surveillance Epidémiologique (DSE), l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB), le Programme National d’Hygiène aux Frontières (PNHF), la Commission de Surveillance et la Commission de Laboratoire.

Pour le laboratoire, l’appui d’urgence de la JICA a couvert en première intention la confirmation diagnostique des cas et le bon fonctionnement des laboratoires mobiles. Ainsi, 1500 nouveaux tests de diagnostic rapide QuickNavi développés par la firme DENKA SEKEN et l’Université d’Hokkaïdo du Japon pour orienter le diagnostic, 5 motos pourfaciliter le transport des échantillons sur terrain, et un générateur de backup, stabilisateur et UPS pour la stabilité électrique et la protection des équipements des laboratoire mobiles, ont été dotés directement à l’INRB.

Concernant la surveillance, la JICA a doté des kits informatiques (ordinateurs et imprimantes) à la DGLM, à la DSE au niveau national et aux équipes de surveillance sur terrain. Le système d’alimentation électrique et de protection a été aussi doté au PNHF pour améliorer les installations des caméras thermographiques à l’aéroport de Ndjili et au Beach Ngobila.

Quant à la coordination au niveau national et sur terrain, la JICA a pourvu les téléphones satellitaires dans la zone de santé d’Iboko et financé le coût de communication téléphonique entre les équipes de surveillance et de laboratoire à Bikoro, Itipo et Iboko centre, Mbandaka et la commission de surveillance, de laboratoire et la coordination nationale.

Appui technique de l’équipe des experts japonais de Japan Disaster Relief (JDR) à Kinshasa

Pour encore aider efficacement la riposte et en réponse à la requête du Ministre de la Santé, le Japon a envoyé depuis 30 mai une équipe de Secours d’Urgence du Japon (Japan Disaster Relief, JDR) pour évaluer les besoins et mener des interventions de riposte à l’épidémie. Cette mission a connu l’implication japonaise au plus haut niveau en ayant à sa tête, Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Japon en RDC. Les experts japonais constituant ces équipes sont notamment des épidémiologistes, des virologues, des spécialistes en logistique, tous expérimentés provenant de grandes institutions japonaises de renom, telles que le National Institute of Infectious Diseases (NIID), le National Center of Global Medicine (NCGM).

Afin d’éviter toute duplication d’actions avec les autres partenaires, les interventions de la JDR se sont focalisées sur des cibles stratégiques et urgentes, notamment le renforcement des capacités de surveillance et de laboratoire à Kinshasa, en collaboration avec le Gouvernement de la RDC et les organisations internationales.

Pour renforcer la surveillance au verrou de Kinshasa, une station de contrôle sanitaire a été montée par l’équipe de JDR en collaboration avec le PNHF à Maluku, au point d’entrée stratégique de Bende Bende pour le screening des passagers et la désinfection des embarcations venant notamment de l’Equateur. Ce point d’entrée est le passage obligé de toutes les embarcations venant de l’Equateur ou d’ailleurs avant d’atteindre les autres multiples points d’entrée de la capitale. Des équipements nécessaires ont été fournis et installés sur ce site de contrôle. Les épidémiologistes japonais ont été mis à profit pour le bon fonctionnement de cette station de contrôle. Une formation des équipes du PNHF à déployer aux points d’entrée a été organisée du 11 au 12 juin par le PNHF, la JICA ainsi que d’autres partenaires. Des exercices de simulation sont organisés pour mieux affiner le contrôle sanitaire et développer les procédures opérationnelles standards (SOP) pour le PNHF.

Dans le but de renforcer les capacités de laboratoire, un appui logistique et technique est apporté. L’INRB a bénéficié des équipements de protection individuelle (EPI), des réactifs et autres intrants nécessaires non seulement à la confirmation diagnostique de la MVE, mais aussi au diagnostic différentiel des autres causes morbides. Ce qui est un plus très considérable dans le rôle crucial que joue l’INRB comme Laboratoire National de Santé Publique et institution de recherche. Pour ce, une équipe de virologues japonais est présente et travaille quotidiennement avec leurs collègues congolais dans les laboratoires de l’INRB.

Coopération existante du Japon pour la lutte contre maladies infectieuses

La JICA s’est fortement impliquée dans la lutte contre la maladie en RDC ces dernières années. Le 26 mai 2017, la JICA a signé un accord de don à hauteur de 2,325 milliards de yens (environ 21 million de dollars américains) avec le gouvernement de la RDC, pour le Projet d'Aménagement de l'INRB, qui fournira des installations et des équipements d'analyse, de recherche et de formation, y compris la construction de trois laboratoires de biosécurité de niveau 3 (BSL-3) comme un environnement sûr pour les tests des agents pathogènes dangereux et la recherche.

Il convient de souligner qu’au cours de deux précédentes épidémies, celles de Djera en 2014 et de Likati en 2017, la JICA a accompagné le Ministère de la Santé non seulement dans la riposte à ces épidémies, mais aussi et surtout à la préparation à l’éventualité d’une future épidémie, dans le sens de la résilience du système de santé. Au-delà de ces apports d’urgence, la JICA a ciblé d’autres interventions adressées au développement du système de santé, soit au niveau local, soit au niveau central. Il s’agit notamment de la dotation de 14 caméras thermographiques installés aux aéroports et ports ciblés du pays pour détecter la fièvre chez les voyageurs aux frontières, y compris à Mbandaka (aéroport) et à Kinshasa (aéroport de Ndjili et Beach Ngobila). Il y a eu aussi des formations des équipes multidisciplinaires de gestion de la MVE, particulièrement au niveau national et à Likati en post-épidémie, et du développement des modules de formation ; la réhabilitation du Centre de Traitement Ebola de Kinkole ; de la réalisation des exercices de simulation ; la contribution au développement du plan de contingence avant le déclenchement de l’épidémie de 2014.