FAITS SAILLANTS
• Affrontements intensifs, hausse d’attaques et de violations contre les civils
• Six morts dans une attaque sur un site de déplacés
• 27 000 personnes fuient la violence à Fataki et Djugu Centre
• Suspension de l’assistance due à l’insécurité affecte plus de 300 000 personnes
• Risque d’escalade et de tensions intercommunautaires
APERÇU DE LA SITUATION
Depuis le 18 mars 2025, la zone de santé de Fataki, située à 85 km au nord de Bunia dans le territoire de Djugu, et les zones adjacentes font face à une détérioration rapide de la sécurité, marquée par des affrontements intensifs entre un groupe armé (CODECO) et des troupes de l'armée ougandaise (UPDF) deployées dans la province de l’Ituri. Ces violences s’inscrivent dans un contexte déjà volatile, où les attaques et violations contre les civils se sont multipliées depuis février, ciblant notamment les personnes déplacées internes et les infrastructures essentielles. La nuit du 24 mars, une attaque sur le site de déplacement de Loda (territoire de Djugu) a fait au moins six morts et six blessés parmi les personnes deplacées, selon des sources locales.
La recente escalade des violences a provoqué des déplacements massifs et préventifs de civils fuyant les zones de conflit. Depuis le 18 mars, plus de 17 000 personnes en provenance des localités de Fataki et Djugu Centre ont trouvé refuge à Bule, le long de l’axe Gina-Lopa-Iga Barrière, et à Bunia, selon les premières alertes des sources locales. Environ 10 000 autres personnes déplacées des sites de Loda et Djaiba se sont regroupées près d’une base de la MONUSCO pour leur sécurité, selon les sources de la société civile locale. Ces mouvements s’ajoutent à plus de 100 000 personnes déplacées depuis janvier dans les zones de santé de Fataki, Drodro, Linga, Rethy, Mangala et Tchomia. Les besoins critiques incluent l’abri, l’eau potable, les soins médicaux et la protection contre les violences sexuelles.
La Route Nationale Numéro 27 (RN27) et les axes secondaires (Linga-Kpandroma-Jiba, Djugu-Mangala) sont paralysés par les combats, isolant des centaines de milliers de personnes. En consequence, six organisations humanitaires ont suspendu leurs activités, privant plus de 300 000 personnes, dont des membres des communautés hôtes et des populations déplacées, de l’aide humanitaire dans des secteurs essentiels tels que la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, et la nutrition. L’Hôpital général de référence de Fataki, qui dessert 169 000 personnes, est fermé depuis mi-mars en raison de menaces contre son personnel. Le centre de santé de Djugu Centre a également été pillé et incendié le 19 mars. Des milliers d’enfants ne peuvent plus accéder à l’école, augmentant les risques de recrutement forcé par des groupes armés.
La perturbation du trafic sur la RN27 a aussi des répercussions économiques. Les camions transportant des denrées alimentaires et du carburant sont bloqués ou ont été pillés par des éléments armés sur les troncons Fataki – Djugu et Fataki – Libi-Nioka provoquant une flambée des prix à Bunia.
L’évolution de la situation sécuritaire dans la zone de Fataki risque d’exacerber des tensions entre les groupes armés locaux et basculer vers de nouvelles tensions intercommunautaires, dans une zone où la population fait déjà face à d’énormes vulnérabilités. Depuis janvier 2025, plus de 100 civils ont été tués, plus de 200 maisons incendiées, et des villages pillés au cours des attaques et affrontements armés dans les zones de santé de Fataki, Drodro, Linga, Nizi, Tchomia, etc. Des infrastructures sanitaires ont été également prises pour cibles.
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