Aperçu de l’insécurité alimentaire aiguë
Environ 26,4 millions de personnes vivant en République Démocratique du Congo (RDC) connaissent des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë (Phase 3 de l’IPC ou plus). Les causes principales sont la pauvreté généralisée, les conflits et déplacement de population, l’insécurité dans certaines zones, la faible production agricole, les niveaux élevés des prix et le manque d‘infrastructures de base. Les dernières analyses réalisées par les partenaires de l’IPC indiquent que, parmi ces 26,4 millions de personnes, 22,6 millions sont classées en Crise (Phase 3 de l’IPC) et 3,8 millions sont en insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) entre juillet et décembre 2022. Le taux d’insécurité alimentaire reste similaire à l’analyse précédente avec plus de 26% de la population touchée.
Sur les 185 zones analysées, dont 138 rurales et 47 urbaines (incluant également les municipalités de la capitale Kinshasa), 124 présentent une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC).
Concernant les zones urbaines, plus de 6 millions de personnes sont identifiées en insécurité alimentaire élevée (Phase 3 de l’IPC et plus), soit 21% de la population vivant dans ces zones.
La RDC compte le plus grand nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire dans le monde, résultant d’une combinaison de facteurs incluant les conflits, la hausse généralisée des prix des denrées alimentaires et des coûts de transport de même que les répercussions persistantes de la pandémie de COVID-19 et d’autres épidémies. La crise alimentaire prolongée du pays est aggravée par l’un des conflits armés les plus anciens au monde avec les forces armées associées à des forces étrangères qui continuent de mener des combats intenses dans les territoires de l’Est. Selon la Commissions Mouvements de Populations, près de 5,5 millions de personnes ont été déplacées, parfois à plusieurs reprises.
L’analyse des projections pour janvier à juin 2023 indique une légère baisse (par rapport à juillet – décembre 2022), avec 24,5 millions de personnes susceptibles de se trouver en Phase 3 de l’IPC ou plus (Crise et urgence). Au cours de cette période, 107 zones sont susceptibles de connaître une situation de Crise (Phase 3 de l’IPC). L’insécurité alimentaire aiguë est également susceptible de rester élevée (Phase 3 de l’IPC ou plus) dans le Nord-Kivu et en Ituri, ces zones accueillant un grand nombre de personnes en situation d’urgence (IPC Phase 4), en raison de la poursuite probable des conflits et de son impact sur la population civile. Au niveau national, la situation de sécurité alimentaire sera aggravée par une forte hausse des prix du carburant et plus globalement des denrées alimentaires liées à la guerre en Ukraine, associées à des infrastructures en mauvais état et à des facteurs d’ordre plus structurel.