Les partenaires humanitaires en RDC ont signalé au moins 183 incidents affectant l’accès humanitaire entre avril et juin 2022, dont 66 (36%) dans la province de Nord Kivu, 25 (14%) au Tanganyika , 33 (18%) dans la province de Sud Kivu, 47 (26%) en Ituri. L’augmentation du nombre d’incidents depuis le premier trimestre (126 incidents entre janvier et mars) est entre autres liée à l’activisme accru de certains groupes armés en Ituri et au NordKivu ; l’impact des affrontements armés sur l’accès des communautés à l’assistance humanitaire ; une augmentation de restrictions de mouvement en lien avec des manifestations.
Les ONG internationales continuent d’être plus affectées que les agences des Nations Unies. Ces premières font beaucoup plus de mouvement sur le terrain et pourraient donc être considérées plus « à risque » d’incidents d’accès. Les ONG internationales ont aussi généralement une tendance à plus rapporter les incidents d’accès que les ONG nationales.
Près d’un tiers (31 %) d’ incidents notifiés au deuxième trimestre sont liés les affrontements armés, contre près d’un quart (22 %) au premier trimestre. En Ituri, l’activisme des groupes armés persiste, malgré les intentions de cessation d’hostilité depuis fin mai par certains d’entre eux. Certains groupes ont même étendu leur zone d’action entre mai et juin. Au Nord-Kivu, l’accès humanitaire était fortement entravé par la progression rapide d’un groupe armé dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo ainsi qu’une hausse des incursions dans le territoire de Beni. Le Sud Kivu a été marqué par des affrontements des groupes armés avec les forces armées de la RDC mais aussi des tensions entre des factions rivales d’un même groupe armé. Cependant, l’accès dans les moyens plateaux de Bibokoboko s’est légèrement amélioré, suite aux activités d’acceptance et de cohésion inter-communautaire. En plus des opérations militaires, la province du Tanganyika a enregistré quatre incidents d’accès en lien avec les violences intercommunautaires.
En plus des opérations militaires, le Tanganyika a enregistrés quatre incidents d’accès en lien avec la violence intercommunautaires, malgré une certaine baisse de tensions.
Un tiers (33%) des incidents signalés sont en lien avec la violence contre le personnel, les biens et les installations humanitaires. Ces incidents incluent des actes de violence commis par des groupes armés et ceux de nature criminelle. 17 humanitaires ont été enlevées depuis le début de l’année, avec sept personnes enlevées au deuxième trimestre seulement (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri), indiquant une continuation de la hausse des cas d’enlèvements. Certains de ces enlèvements ont eu lieu sur des axes routiers et dans des endroits très fréquentés par les humanitaires. Huit humanitaires ont été blessés, dont sept au deuxième trimestre.
Dans 10% d’incidents (contre 8% au premier trimestre), l’accès des populations affectées à l’assistance a été entravé. La majorité d’incidents de restrictions de mouvement (10%, égal au premier trimestre) ont eu lieu dans un contexte des protestations populaires.
Plus qu’un quart d’incidents (27 %) a entraîné des suspensions des interventions et (24%) des retards. Dans la plupart de cas, l’impact chiffré sur l’intervention humanitaire n’est pas connu ou n’est pas significatif. Ces informations restent indicatives. Certains acteurs humanitaires continuent d’être réticents à partager des informations sur l’impact d’un incident sur leurs interventions.
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