Informing humanitarians worldwide 24/7 — a service provided by UN OCHA

DR Congo + 1 more

Rencontre bilatérale RDC-Ouganda à Aru

Fathya Waberi / MONUC

Les autorités du district de l'Ituri ont reçu, le 31 octobre 2008, leurs homologues ougandais de la région du West Nile. Une rencontre à laquelle a assisté la MONUC, et qui avait pour ordre du jour les questions de sécurité qui affectent les deux pays.

La partie ougandaise a favorablement répondu à l'invitation des autorités du district de l'Ituri pour venir discuter, en sol congolais, des sujets d'intérêts communs. Et malgré la divergence des préoccupations et d'interprétations sur les cahiers des charges respectifs, des avancées ont pu être enregistrées et un calendrier de rencontres établi.

D'emblée la partie congolaise a attiré l'attention de la délégation ougandaise sur les récentes informations reçues en territoires d'Aru, de Mahagi, d'Irumu et de Djugu, portant sur la constitution d'une nouvelle rébellion congolaise qui serait «encadrée» et «orchestrée» à partir de l'Ouganda. Ces informations, dont les autorités congolaises ont dit avoir les preuves, soumettraient les populations desdits territoires à la «psychose d'une attaque», selon le Commissaire du district de l'Ituri, Germain Ukumu, qui conduisait la délégation congolaise.

Pour appuyer leurs propos, les officiels congolais ont ajouté que leurs «sources sures et concordantes» faisaient état de démobilisés congolais, originaires de l'Ituri, qui seraient recrutés par des membres de l'ex-rébellion des Forces Armées du Peuple Congolais (FAPC de Jérôme Kakwavu), et qui se trouveraient aujourd'hui dans des «camps d'entrainement» en Ouganda, notamment à Ombachi, à Pamodu et à Aupe dans les districts de Koboko et de Nyadri. Ces personnes bénéficieraient du statut de réfugié en Ouganda.

Des accusations qui ont été aussitôt rejetées par les autorités ougandaises. Celles-ci ont réaffirmé leur attachement au protocole de non-agression et de défense mutuelle en vigueur dans les pays des Grands Lacs, et ce, depuis décembre 2006. Elles ont en outre indiqué ne pas avoir connaissance ou héberger «d'ennemis du Congo» sur leur sol, proposant ainsi la création d'une commission mixte pour vérifier ces «allégations», ou tout autre activité susceptible de menacer la paix dans la région.

Pour ce qui est des autres points de discussion, les deux délégations ont chacune fourni des données statistiques sur les incidents liés à la sécurité à leurs frontières, y compris les violations de territoires et les tracasseries policières et militaires.

A l'issue de la réunion, les représentants se sont accordés sur la création de commissions mixtes de vérification et de contrôle des faits sécuritaires, aux niveaux des districts et des territoires limitrophes; de même que sur un calendrier de rencontres mensuelles et trimestrielles pour éviter les malentendus à l'avenir.

Cette rencontre des responsables de districts congolais et ougandais était la troisième du genre; les deux précédentes s'étaient déroulées en juillet 2005 à Aru, et en octobre 2007 à Arua, en Ouganda.