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DR Congo

RDC : Recrudesence des cas de viols dans le Nord Kivu

KINSHASA, le 10 février (IRIN) - Le nombre des cas de viols n'a cessé d'augmenter le long de l'axe Kanyabayonga-Kayina, dans la province du Nord-Kivu o=F9 les affrontements entre l'armée et des insurgés ont fait près de 70 000 déplacés, a révélé le personnel humanitaire.


« On assiste a un quadruplement des cas de viol dans l'axe Kanyabayonga-Kayina o=F9 les victimes ont été enregistrées et soignées par Médecins sans frontières-France (MSF) au cours de la semaine », a déclaré jeudi à IRIN Jean-Marc Lavand'homme, chef de bureau d'OCHA (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires) à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Kanyabayonga, Kibirizi et Kayna sont des villes situées en territoire Lubero, dans la province du Nord Kivu. Des éléments de l'armée régulière et de la rébellion seraient les auteurs de ces viols.

Confirmant l'augmentation du nombre des cas de viols enregistrés dans les cliniques mobiles de son organisation, Jean-Guy Vataux, le chef de mission de MSF-France, actuellement à Kayina, a indiqué que 23 cas de viols ont été signalés et que les victimes viennent principalement de la localité de Kibirizi.

En effet, depuis la mi-janvier, les combats qui opposent l'armée régulière à un groupe de militaires insurgés ont fait des dizaines de milliers de déplacés parmi la population civile.

L'ONG Amnesty international a d'ailleurs publié mercredi un rapport dénonçant les viols, pillages et autres violations des droits de l'homme auxquels se livrent les soldats congolais ainsi que les insurgés dans la province du Nord-Kivu et dans celle du Katanga, plus au Sud, o=F9 des miliciens Mayi Mayi, autrefois armés et utilisés par le gouvernement pour contrer l'offensive rebelle, affrontent aujourd'hui l'armée régulière.

Certaines victimes de viol sont des mineures. Selon MSF-France, les 23 victimes soignées à Kanyabayonga font partie de la dernière vague des 35 000 déplacés arrivés la semaine dernière.

Selon OCHA, d'autres déplacés fuyant les affrontements qui se déroulent actuellement dans le territoire de Rutshuru se sont rendus à Kirumba et Kayina et ont été pour la plupart hébergés dans des familles d'accueil.

« Nous essayons de doubler la fourniture en eau potable à distribuer gratuitement à toute la population de Kanybayonga car l'arrivée des déplacés a créé un problème d'approvisionnement en eau et en nourriture », a déclaré M. Vataux, avant d'ajouter que le problème de l'alimentation se pose avec plus d'acuité du fait car la population de Kibirizi comptait déjà un nombre élevé d'enfants malnutris.

La population de Kibirizi ne reçoit aucune aide de MSF depuis près de trois semaines, en raison de l'insécurité qui règne dans la région. En revanche, depuis une semaine, MSF-France apporte une assistance médicale aux déplacés.

« Les pathologies les plus fréquentes sont les infections respiratoires et le paludisme vient en seconde position », a signalé M. Vataux, ajoutant que 40 des 1 500 déplacés soignés par MSF ont été transférés à l'hôpital de Kayina.

Pendant ce temps, les déplacés venant de la périphérie de Kibirizi continuent d'arriver par petits groupes à Kanyabayonga, a indiqué Hibrahima Diarra, chef de bureau de OCHA à Beni.

Le Programme pour l'alimentation mondiale (PAM), ainsi que d'autres ONG comme Solidarité apportent une aide alimentaire et non alimentaire aux déplacés.

Selon la Mission des Nations Unies (MONUC), le calme est revenu dans la région, mais la situation reste tendue. Cependant, les vagues de déplacés qui continuent d'affluer indiquent pour leur part que les affrontements se poursuivent.

Quelque 1 400 insurgés se sont rendus à l'armée le 3 février, lors de la visite d'Adolphe Onusumba, le ministre de la Défense. Ils ont été regroupés sur un site, en attendant leur intégration dans l'armée, ou de leur démobilisation.

Mais selon radio Okapi, qui émet pour le compte de la MONUC, d'autres insurgés ont rejoint la zone de combat, remplaçant ceux qui ont rendu les armes.

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