De manière générale, aucune amélioration considérable n’a été observée quant à la situation sécuritaire et de protection dans les provinces du Sud-Kivu et du Maniema. L’insécurité, l’activisme des groupes armés, les opérations militaires contre les groupes armés, la grande criminalité, la persistance des conflits communautaires dans certains territoires, sont restées perceptibles dans les principales localités, avec pour corollaire des déplacements forcés de populations.
La province du Sud-Kivu a été ébranlée par l’activisme des groupes armés de différentes factions. Des affrontements entre l’alliance Mai Fuliru-Nyindu-Bembe et les milices Banyamulenge Gumino-Twigwaneho dans les moyens et hauts plateaux de Fizi à la limite du territoire de Mwenga en début de Septembre ont entrainé des nombreuses violations, telles des pillages de bétail ou des atteintes au droit à l’intégrité physique (meurtre, coups et blessures). En lien avec ce conflit intercommunautaire, le 19 septembre le village de Tubangwa dans le groupement de Basimwenda en territoire de Mwenga est incendié par les miliciens Ngumino. Ensuite, le 26 septembre les villages de Kisilu et Rushasha appartenant majoritairement aux Banyamulenges dans le groupement de de Basimukindji 1er également en territoire de Mwenga ont été incendiés.
Dans les territoires de Shabunda et Kabare l’activisme des groupes armés Raia Mutomboki, Ndarumanga et Maheshe, ont occasionné des violations des droits humains et le déplacement forcé de la population civile dans le groupement de Bamuguba sud (Bulumbu et Kigulube) et à Luntukulu, Busolo et Cinda dans le groupement de Mulamba. La reddition du General Shukuru, chef rebelle de la milice Raiya Mutomboki et six de ses éléments aux FARDC à Mashere, groupement de Kalima en territoire de Kalehe le 30 septembre, pourrait conduire à l’apaisement de la situation.
D’ailleurs les groupes armés continuent le recrutement forcé des enfants et les enlèvements dans toute la province.
Ainsi le cluster a enregistré le recrutement forcé de trois enfants chacun le 8 septembre par les Mai Bishambuke et le 20 septembre par les Mai de la faction Biloze Bishambuke. Le 28 septembre 2019, 23 civils ont été enlevés par les éléments de la coalition des Raiya Mutomboki de la faction Mbongolo et Kikwama, sur le site minier de Lutumba en territoire de Shabunda et relâchés deux jours plus tard.
Au niveau de la Province du Maniema, le groupes armé Malaika et des milices ont poursuivi leur activisme notamment dans les territoires de Kabambare, Kasongo et Kailo, qui restent les plus affectés. À Kabambare, notamment dans la commune de Salamabila, les Mai Malaika ont contraint, par des menaces, les responsables de la société minière BANRO au retrait progressif de leurs staffs et matériels. Membres armés de la communauté Twa ont commis plusieurs actes de viol à l’encontre de civils, dont huit femmes déplacées.
Le 29 septembre 2019 deux personnes retournées et deux résidents ont été enlevés par les Mai Malaika à Mutingwa, dans le groupement de Baganahiri en territoire de Kabambare. Les victimes ont été libérées un jour après moyennant paiement de rançon.
Au total 1 457 violations (1 347 au Sud-Kivu e 110 à Kabambare) ont été documentées au cours du mois de septembre. Ce correspond à une augmentation de 11.73%, soit 153 cas de plus par rapport au mois d’août 2019. Les différentes violations documentées sont ci-après classifiées : violation du droit à la propriété (659 cas), violation du droit à la liberté (368 cas), violation du droit à l’intégrité physique (320 cas), violence sexuelle (100 cas, dont 33 contre les enfants), conflit foncier (10 cas).
Au regard des statistiques, les territoires de Shabunda, Mwenga et de Kalehe (Sud-Kivu), et les territoires de Kabambare, Kasongo et Kailo (Maniema), ont été les plus affectés.
Concernant les auteurs présumés des violations, si l’on observe une baisse sensible des cas de violations qui leur sont imputées, les Mai demeurent les plus grands auteurs présumés des violations enregistrées, avec un taux de 54% (contre 64% en août), soit 791 cas de violations sur 1457 ; suivis des FARDC avec 14% des violations, soit 210