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DR Congo

RDC : PNUD - "Le grand défi de ce pays c'est l'emploi"

Babacar Cissé, Directeur-Pays du Programme des Nations Unies pour le Développement, réfléchit sur l'appui de la communauté internationale à la RDC dans cette nouvelle conjoncture politique et donne ses impressions sur les enjeux auxquels doit faire face le nouveau gouvernement.

ENTRETIEN

Comment pouvez-vous expliquer la participation du PNUD dans le cadre du «Country Assistance Framework» (CAF) en RDC?

Le programme de coopération du PNUD, qui est en cours de finalisation avec les autorités, porte essentiellement sur le programme de préparation du PNUD pour les cinq prochaines années qui va commencer en janvier 2008. C'est un document qui sera présenté au conseil d'administration du PNUD le mois de septembre et le démarrage effectif aura lieu en janvier 2008.

Ce nouveau programme de coopération du PNUD a été préparé sur la base du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) du gouvernement et suite à une série de consultations qu'on a eues avec le gouvernement mais aussi avec les partenaires au développement. Cela s'inspire du cadre de coopération des pays de CAF.

Nous avons deux axes de concentration. Le premier axe porte sur la gouvernance, notamment la gouvernance politique, la gouvernance locale et la gouvernance administrative. Donc le CNKMAK portera sur la réforme du secteur sécuritaire que nous ferons en relation bien entendu avec la MONUC et d'autres partenaires.

Le deuxième axe de concentration porte sur la lutte contre la pauvreté. Là, nous allons consolider un peu tout ce que nous avons fait ces dernières années en matière d'appui aux communautés à la base dans le cadre de nos programmes de développement.

Ce volet s'inspire de ce qu'on appelle les gains communautaires qui sont le cinquième pilier du DSRP.

Pour cela il faut des ressources, alors on va mettre en place des micro finances et les ressources nécessaires. Avec la banque centrale on va aider à définir des stratégies de micro finance dans ce pays.

Il y a aussi toutes les activités liées à la préservation de la biodiversité que nous allons continuer à soutenir avec le fonds mondial.

Globalement, nous allons mettre en place, sur les cinq prochaines années, environ 60 millions de dollars.

Comment évaluez-vous l'atelier de formation des parlementaires qui s'est déroulée du 21 au 25 mai 2007?

La formation se termine aujourd'hui. Dans l'ensemble, les parlementaires sont très satisfaits de pouvoir disposer des outils nécessaires pour faire leur travail au mieux. C'est le début d'un processus, parce que la formation parlementaire demandera beaucoup de temps et nous allons poursuivre ce travail dans le cadre du nouveau programme de formation des parlementaires tant au niveau national qu'au niveau local.

Que pensez-vous du premier forum national sur l'emploi initié par la ministre de l'emploi?

Je me réjouis que la ministre de l'emploi ait présenté les grandes lignes de sa stratégie qui fera l'objet d'un forum vers la fin du mois de juin.

Le grand défi qu'il y a dans ce pays c'est l'emploi, et l'emploi ne se fera que si on arrive à investir dans le cycle productif créateur d'emplois, et si on retourne de l'investissement dans ce pays par différents mécanismes comme la mise en place des cadres nationaux, la stabilisation du pays qui est en cours, et un environnement juridique propice à l'investissement privé.

Il faut également que dans le cadre des programmes que nous allons financer, nous puissions mettre l'accent sur les emplois qui peuvent être créés, même dans le cadre des programmes de démobilisation et de réintégration à travers des projets qui pourront créer des emplois, non seulement pour les ex combattants, mais aussi pour la communauté.

Il faut avoir une approche plus massive en matière de création d'emploi.

Il y a aussi des secteurs comme l'agriculture qui peuvent également créer beaucoup d'emplois. Avec nos collègues de la FAO, il faut qu'on puisse approfondir la réflexion pour connaître les axes vers lesquels nous pouvons intervenir pour créer des emplois massifs dans le pays.

Est ce que le PNUD va appuyer les élections locale, urbaine et municipale?

On a été impliqué au début du processus électoral dans ce pays. Il est évident qu'on va poursuivre notre assistance dans ce domaine.

Sur ce plan là, nous avons beaucoup avancé, avec nos partenaires au développement et aussi avec l'équipe de la Commision Électorale Indépendante (CEI). Nous avons commencé un projet test sur un programme d'assistance électorale.

On va non seulement aider à préparer les élections locales avec un fonds financier et un appui technique comme on l'a fait dans le passé, mais nous allons également mettre en place un appui à la création de la nouvelle Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Parce qu'il est important qu'on mette en place dans ce pays les instruments nécessaires de manière à permettre au Congo de conduire les prochaines élections qui auront lieu dans cinq ans.

On a mis en place un groupe de donateurs et un groupe technique. On a estimé les coûts de l'appui qui est nécessaire. De manière générale, on a une adhésion des partenaires. Nous espérons que les ressources nécessaires pour la mise en œuvre de ce projet seront mobilisées dans les prochains jours.