Sous les auspices de la MONUC, les autorités provinciales et le parti politique Union pour la démocratie et le progrès (UDPS) renouent le dialogue rompu depuis de nombreux mois.
«Evénement politique de la semaine»: c'est en ces termes que les participants à la Tripartite organisée par la MONUC ont qualifié la rencontre du vendredi 8 juillet dernier entre les autorités provinciales du Kasaï Oriental et l'UDPS. Encore improbable il y a quelques mois, devenue presque impossible depuis les derniers événements liés au 30 juin 2005, la poignée de main symbolique entre les délégués de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social UDPS/Kasaï Oriental et les autorités provinciales a pourtant eu lieu ce vendredi, devant les caméras de télévision, au Quartier général de la MONUC. La Mission onusienne en RDC qui n'a pas ménagé ses efforts pour obtenir la tenue de cette rencontre.
Dans son mot d'introduction, le chef de Bureau de la MONUC Mbuji-Mayi a tenu à préciser d'emblée le but de cette réunion; "Dans le cadre de son mandat, la MONUC maintient des contacts permanents avec les différents acteurs de la Transition", a déclaré Mamady Kouyaté, ce qui permet de faire une évaluation régulière des avancées du processus de paix.
Pourquoi alors seulement une réunion entre les autorités provinciales et l'UDPS, s'est ensuite interrogé le chef de Bureau de la MONUC; «parce que ces deux partenaires essentiels du processus de Transition, se tournent malheureusement le dos depuis près d'un an!» Il fallait donc faire quelque chose, pour que le dialogue soit renoué. La MONUC en a pris l'initiative, l'UDPS a accepté l'invitation, les autorités provinciales aussi : place aux discussions. Une occasion pour chacune des parties de mettre à table ses doléances, ses regrets et ses propositions.
«Nous vous avons compris». Pour le vice-gouverneur de province en charge des questions politiques et administratives qui représentait le gouverneur «empêché», les autorités provinciales ont déploré, comme tout le monde, ce qui s'est passé à l'occasion du 30 juin ; notamment les morts d'hommes, qui, a déclaré Patrick Baluba, «n'honorent ni la province, ni la RDC, encore moins la Transition». Les revendications du parti ont été entendues, a poursuivi le vice-gouverneur, avant d'ajouter que c'est suite à la psychose qui a envahi tout le monde que les autorités ont été amenées à prendre des mesures préventives, pour éviter le chaos. Les autorités provinciales se sont engagées à favoriser toute enquête qui serait diligentée pour faire toute la lumière sur les exactions enregistrées à l'occasion du 30 juin dernier. Patrick Baluba a clôturé son intervention en remerciant la MONUC d'avoir pris cette initiative; il a aussi salué l'engagement de l'UDPS à renforcer la campagne d'éducation civique de ses militants, l'invitant à soumettre aux autorités provinciales un rapport documenté et complet de ses revendications.
«On se reverra». Apres deux heures d'une discussion plutôt courtoise, les participants se sont séparés sur deux engagements: d'abord celui de se revoir; puis celui que le dialogue initié ce jour sous les auspices de la MONUC ne soit pas interrompu.