NAIROBI, 7 février (IRIN) - Une
équipe d'observateurs militaires devrait être déployée à Mambassa, près
de la rivière Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo
(RDC). C'est ce qu'a conseillé une mission inter-agences d'évaluation rapide
des besoins, conduite par les Nations Unies et organisée par le Bureau
de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Cette mission d'évaluation, comprenant
des responsables d'OCHA, de la Mission de maintien de la paix de l'ONU
en RDC, de l'Organisation mondiale de la santé et de l'ONG Medair, a présenté
cette recommandation mercredi, après avoir examiné les conditions et besoins
humanitaires sur l'axe Mambassa-Beni et dans les zones de Mambassa et de
Mandima, dans les domaines de la santé, de la sécurité alimentaire et de
la situation des personnes déplacées.
Un rapport compilé à l'issue de l'évaluation confirme que les zones de la province du Nord-Kivu ont été soumises, depuis août 2002, à des déplacements massifs de populations. Mambassa a changé de mains à deux reprises, d'octobre à décembre 2002, lors d'une série d'affrontements armés opposant les forces du Rassemblement congolais pour la démocratie - Kisangani / Mouvement de libération (RCD-Kis./ML) à celles de l'alliance entre le Mouvement de libération du Congo et le RCD-National.
"Ces affrontements ont soumis les populations civiles de Mambassa et du nord de l'axe Beni-Mambassa à des pillages à grande échelle et à la destruction de leurs propriétés. On y a signalé de présumées affaires de cannibalisme, accompagnées de viols et d'enlèvements d'habitants qui ont ensuite été forcés de transporter des provisions et des biens pillés. L'insécurité et les affrontements armés ont entraîné de grands mouvements de populations, de Mambassa, Komanda et Erengeti, vers Oicha, Mangina, et Beni", a expliqué l'équipe.
"Le déploiement d'une seconde troupe MILOBS [abréviation anglaise pour "observateurs militaires"] sur l'autre rive de la rivière Ituri, permettrait de vérifier, voire de prévenir, que les rumeurs actuelles relatives à des mouvements de troupes et des combats imminents, ne se réalisent. Tout en encourageant un très nécessaire retour des déplacés dans leurs foyers, le déploiement d'une seconde troupe retirerait les prétextes auxquels on a recours pour ne pas démilitariser Mambassa", précise l'équipe dans son rapport.
Ces observateurs militaires, s'il étaient basés du côté de la ligne de front occupé par le RCD-Kis./ML, pourraient patrouiller l'actuelle zone tampon de 40 km séparant les adversaires, ainsi que la zone neutre projetée à Mambassa, d'ajouter l'équipe.
La mission inter-agences a recommandé avec insistance aux acteurs humanitaires disposant de programmes de santé, de venir en aide à cette région, en lui fournissant des équipements de laboratoire, médicaments, lits, et en réparant les infrastructures sanitaires détruites. =C0 cet égard, l'équipe a indiqué que les installations sanitaires de Mambassa étaient "terriblement sous-équipées et manquaient de personnel, en raison des pillages et de la fuite des employés".
Pour ce qui concerne les activités agricoles, l'équipe a souligné l'importance de distribuer les intrants agricoles et d'autres équipements susceptibles d'aider à relancer l'agriculture et de faciliter la réinsertion des gens déplacés revenant chez eux.
La mission inter-agences a estimé que les trois quarts de la population originale avait été déplacée dans les zones de Mambassa et de Mandima.
"Toutes les interventions adaptées pour aider les groupes les plus vulnérables, particulièrement les pygmées, doivent être exécutées de façon à s'intégrer aux programmes sociaux et humanitaires existants, afin d'éviter d'accroître le niveau d'exclusion et de marginalisation de ces groupes", signale la mission d'évaluation, en soulignant que les acteurs humanitaires doivent coordonner leurs interventions "par l'intermédiaire des groupes consultatifs thématiques d'OCHA, pour éviter les doubles emplois sur les plans géographique et sectoriel".
L'équipe signale que l'ONU bénéficie de la confiance de la population locale, qui croit que l'ONU joue une rôle positif dans cette zone. "En effet, sur la route empruntée pour se rendre et revenir des zones évaluées, la population civile applaudissait à la vue des véhicules de la mission onusienne. Les agences des Nations Unies présentes dans la région devraient tirer parti de leur bonne réputation et satisfaire les attentes des gens en les aidant à stabiliser la région".
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