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DR Congo

RDC: Les femmes militent pour la paix

par Mfumu KIBANIAKINA
Dakar, Sénégal

La situation de guerre en République Démocratique du Congo (RDC) est ressentie "avec douleur" par la femme qui, souligne avec force MC-K, "ne donne pas la vie pour qu'on la détruise impunément".

Pour la jeune Congolaise, rencontrée à Cotonou o=F9 elle participait à une rencontre de la société civile de son pays, la femme endure toutes les atrocités d'une guerre qui "décime la population", avec son cortège de calamités: VIH, malnutrition, famine, dislocation des familles...

"Qui sont ces personnes tuées, blessées ou handicapées à vie, du fait de ces hostilités qui durent depuis plus de deux ans impliquant des armées d'au moins six pays étrangers ?" demande MC-K, détentrice d'une maîtrise de philosophie et d'un Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en droits de l'homme.

"Des parents, des maris, des frères, des soeurs, des enfants... pour des femmes déjà démunies", répond-elle, dénonçant les "humiliations" subies parfois devant les maris ou les enfants.

La jeune femme éprouve du mépris à l'égard du soldat qui, "conscient de sa séropositivité, n'hésite pas à violer la femme qu'il rencontre sur son parcours".

Elle n'a non plus aucune estime pour "ces" responsables de tous bords qui lui semblent plus résolus à faire une guerre interminable qu'à construire la paix.

A l'instar de MC-K qui prépare actuellement à Lyon, en France, un Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) en sciences de la famille, J-B milite dans les rangs de l'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme (ASADHO), l'une des plus importantes ONG congolaises des droits de l'homme.

La branche "femme et enfant" d'une section provinciale de l'ONG est dirigée par cette jeune femme diplômée en 1997, de la faculté de droit de l'Université de Lubumbashi, dans le Sud-Est du Congo, et heureuse de débuter "bientôt" un stage dans un cabinet d'avocats dans la 2ème ville du Congo, en zone gouvernementale.

Dans la capitale béninoise, o=F9 se sont retrouvées les deux jeunes femmes à l'occasion de la concertation de la société civile congolaise, animée par l'ASADHO (dont une partie des dirigeants vit en exil), la future avocate se félicite de la position de la "maman congolaise qui ne soutient pas la guerre".

"A la guerre, la femme congolaise préfère la paix et exhorte les jeunes à lutter pour la culture de la paix", déclare-t-elle au cours d'un entretien avec la PANA, à Cotonou.

Le rappel de l'option de paix des Congolaises est assorti de propos qui s'apparentent à une mise en garde aux hommes. "Les femmes n'ont pas renoncé à leurs droits civils et politiques, elles sont prêtes à renforcer leur solidarité afin de tirer parti, le moment venu, de leur supériorité numérique", insiste la juriste.

MC-K se veut la porte-voix de ses congénères de l'intérieur et de l'extérieur de l'ex-Zaïre.

Son propos est ferme. "Nous lançons un ultimatum aux hommes : qu'ils arrêtent immédiatement cette guerre, sous peine d'être exclus, demain, de la gestion des affaires", proclame la philosophe.

Les Congolaises seraient donc prêtes à tirer toutes les conséquences de l'incapacité des hommes à faire la paix. La menace n'en reste pas moins théorique.

La réunion de Cotonou, d'une portée très limitée, propose des "élections sous la supervision de la Mission d'observation des Nations unies au Congo (MONUC), avec la collaboration de la société civile et des administrations existantes (aussi bien dans les territoires sous contrôle gouvernemental, que dans les régions sous contrôle des groupes rebelles)".

"Que font les institutions des Nations Unies pour interdire la vente des armes aux parties en guerre en RDC ?", s'écrie précisément J-B, comme pour marquer les limites des actions de la communauté internationale et de l'Afrique.

Dans l'environnement politique actuel, la suggestion a le mérite d'avoir été faite. Elle devrait connaître, dans le meilleur des cas, le même sort que les "accords de Lusaka" signés par les Etats et les factions en guerre, en juillet 1999, pour restaurer la paix en RDC.

Les difficultés de la mise en place du dialogue inter congolais, présenté comme une voie conduisant vers un nouveau cadre démocratique d'exercice des libertés, reflètent l'échec apparent du protocole de paix conclu dans la capitale zambienne.

En outre, le paysage politique congolais se nourrit en particulier de la méfiance dans les relations RDC-MONUC et de la très difficile coexistence entre la société civile, d'une part, le gouvernement et les rebelles, de l'autre.

Plus d'une fois, à Kinshasa et en zone sous contrôle des factions armées et de leurs soutiens rwandais et ougandais, les femmes ont fait connaître leur volonté de paix et leur rejet de la guerre et de l'invasion étrangère.

Elles ont rédigé des pétitions, pris l'initiative de "journées de deuil" pour saluer la mémoire des victimes de la guerre et adressé des messages à toutes les parties qui s'affrontent sur le terrain.

Elles paient de leurs vies - tels qu'en témoignent les massacres de femmes signalés dans le Sud-Kivu, frontalier du Burundi et du Rwanda! - et de leur liberté, leur engagement dans les activités interdites de partis politiques et d'organisations de la société civile.

Une femme figure parmi les quatre dirigeants de la société civile du Kivu déportés à Kisangani, par les autorités rebelles, à la suite d'une explosion qui a fait plusieurs morts et blessés à Bukavu, dans l'est de la RDC.

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