KINSHASA, 7 mars (IRIN) - Les parties
au dialogue intercongolais se sont entendues jeudi sur un programme visant
à élaborer une nouvelle constitution et former une future armée unifiée
pour la période d'un gouvernement transitoire national devant conduire
à des élections démocratiques nationales dans la République démocratique
du Congo (RDC), à l'issue de 11 jours de discussions qui se sont tenus
à Pretoria, en Afrique du Sud.
Les délégués représentant le gouvernement
de Kinshasa, le Mouvement de libération du Congo (MLC) soutenu par l'Ouganda,
le Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani/Mouvement de libération
(RCD-K/ML), les milices Maï-Maï, l'opposition politique non armée et la
société civile ont signé les deux documents en présence de Moustapha Niassé,
l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour le processus
de paix en RDC.
Les deux documents ont été signés plus tard dans la nuit par le mouvement rebelle du RCD-Goma soutenu par le Rwanda, qui avait préalablement quitté les négociations pour protester contre la prise de Bunia jeudi au nord-est de la RDC par les Forces de défense du peuple ougandais, expulsant de la ville l'Union des patriotes congolais, faction alliée du RCD-Goma. Le RCD-Goma a prétendu qu'il s'agissait d'une manoeuvre de la part de Kinshasa pour essayer de les empêcher de signer les deux accords.
« Nous avons signé car nous sommes venus à Pretoria pour la paix, mais le gouvernement a essayé de nous dissuader, avec ses troupes à Beni, Butembo et Lubero. Bien que cela représente une menace potentielle à notre sécurité, nous voulons donner une chance à la paix, » a déclaré à IRIN le général Jean-Pierre Ondekane, chef de la délégation du RCD-Goma.
« Nous nous réjouissons du fait que cette deuxième série de négociations s'est traduite par l'approbation d'un programme pour la constitution transitoire et un mémorandum sur l'armée par toutes les parties au dialogue intercongolais, » a déclaré M. Niasse à la presse de Pretoria.
Ce dernier a ajouté qu'il tiendrait des pourparlers ce week-end à Gaborone au Botswana avec l'ancien président du Botswana Ketumile Masire, médiateur du dialogue intercongolais, sur la date et le lieu de la dernière réunion plénière du dialogue intercongolais, des pourparlers maintes fois interrompus.
M. Niasse a également fait savoir qu'un gouvernement d'unité nationale devrait être formé d'ici deux mois, soit avant la dernière session du dialogue. « Si Dieu le veut, ceci nous conduira aux élections nationales en RDC d'ici deux ans, » a indiqué M. Niasse, faisant référence au temps prévu par le projet de constitution transitoire.
Selon M. Niasse, il ne reste à résoudre que des questions techniques liées à la formation d'une armée nationale composée des diverses factions armées.
« Il s'agit de problèmes d'une nature assez technique qui ne peuvent être réglés que par des officiers supérieurs militaires, » selon M. Niasse.
Une rencontre d'experts militaires des factions belligérantes armées - le gouvernement de Kinshasa, les milices Maï-Maï, le RCD-K/ML, le MLC et le RCD-Goma - doit débuter à Pretoria vendredi.
Les diverses parties aux accords semblaient satisfaites par la signature des deux documents.
« Nous nous sommes consacrés à apporter la paix aux Congolais. Nous avons signé ces documents malgré leurs imperfections, et nous pensons que chacun fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la paix revienne enfin dans le pays, » selon Samba Kaputo, chef de la délégation de Kinshasa pour les pourparlers.
« Nous avons signé parce que nous devons donner la priorité à la paix, » selon M. Ondekane.
« C'est très bien d'avoir signé ces documents, encore faut-il que toutes les parties s'engagent à les respecter, » selon Olivier Kamitatu, secrétaire général du MLC.
L'accord militaire prévoit l'arrivée d'une force militaire étrangère pour la formation d'une armée nationale restructurée et réformée. La Belgique, l'ancienne puissance coloniale de la RDC, ainsi que la France et le Royaume-Uni ont offert leur soutien.
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