Par E.S.
Plus de 5.000 déplacés du territoire de Dungu dans le Haut Uélé (province Orientale) ont peur de regagner leurs villages, à cause de l'insécurité créée par les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), révèle un groupe de députés provinciaux, cité par radiookapi.net.
Un groupe de députés de la province Orientale a confirmé que les villages de Kukudu, Nakale et Wilibadi sont occupés par les éléments LRA au moment où les personnes déplacées s'apprêtent à rentrer dans leurs habitations. Ces déplacés ne peuvent plus accéder à leurs villages.
Interrogé au sujet de ce problème, Norbert Samaki, député provincial et originaire de Dungu, a fait savoir que le ministre de l'Intérieur ainsi que celui de la Défense sont informés de la situation. Déjà, le député Ferdinand Sangbolenji avait soulevé ce problème, il y a un mois, à l'Assemblée provinciale.
Le commissaire de district du Haut Uélé a, pour sa part, remis un rapport à ce sujet au ministre de l'Intérieur et à celui de la Défense., en présence du député Ferdinand Sangbolenji, à l'aéroport d'Isiro, le 18 avril dernier.
LE GOUVERNEMENT INTERPELLE
De son côté, l'administrateur du territoire de Dungu, Léandre Builu a confirmé que ces déplacés veulent regagner leurs villages. Il a demandé au gouvernement de trouver une solution rapide à cette situation. Avant de déclarer que « la LRA, c'est un groupe armé. Il n'y a personne qui peut oser aller là-bas. Voilà pourquoi nous demandons au gouvernement de la République de peser sur les négociations qui se font entre la LRA et le gouvernement ougandais, pour qu'une solution soit trouvée et que la LRA quitte la région pour que nos populations regagnent leurs terres ».
Interrogé à Kisangani, le commandant de la 9ème région militaire des FARDC, le général-major Padiri Bulenda a dit qu'il ignorait cette situation.
A rappeler que cette situation remonte en octobre et novembre 2006. La Monuc avait mis en place une équipe d'observateurs militaires dans le district du Haut Uélé, principalement à Aba, afin de « confirmer ou d'infirmer la présence ou l'absence de ces éléments rebelles de la LRA d'envisager de futures opérations conjointes contre eux sur le territoire congolais ». A cette époque, la Monuc avait décidé de déployer un groupement tactique, à travers une équipe d'observateurs et deux compagnies avec un poste de commandement doté des moyens aériens d'appui.
La Monuc avait confirmé que ce groupement avait pour « mission de rechercher la présence de rebelles le long de la frontière et de les désarmer si leur présence est avérée ». Selon la Monuc, cette mission « s'inscrivait dans le cadre des décisions prises à Kampala en Ouganda, le 19 octobre 2006, par les chefs des forces congolaises, ougandaises et de la Monuc ».