La paix tant espérée par les populations à l'Est de la République démocratique du Congo n'a pas été au rendez-vous en 2009. Les conflits armés récurrents qui opposent depuis quelques années les forces armées de la RDC (FARDC) aux forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ainsi qu'aux milices armées qui écument les provinces du Nord et du Sud-Kivu, sans compter les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), dans la province orientale, continuent d'endeuiller de nombreuses familles dans cette partie du pays.
Devant une telle situation, les FARDC et l'armée rwandaise se sont coalisées pour mener ensemble une opération militaire baptisée « Umoja wetu » contre les FDLR dans la province du Nord-Kivu. Mais les armes ne se sont pas tues à l'Est du pays. La traque des FDLR s'est poursuivie en 2009 cette fois-ci avec de nouvelles opérations militaires « Kimya 1 » suivies de « Kimya 2 » dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, lancées par les FARDC avec l'appui de la MONUC. Loin d'être une guerre classique, on assiste plutôt à des guérillas sanglantes menées par les FDLR et d'autres groupes armés, avec des massacres des populations accompagnées de viols collectifs et systématiques utilisés comme arme de guerre, sur des enfants, de jeunes filles et des femmes de tous âges. L'hôpital de Panzi, situé dans la banlieue de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, accueille et soigne les victimes de ces violences sexuelles.
L'occasion était fort belle pour Marie Ange Likiana Mufwankolo, la ministre congolaise du genre, de la famille et de l'enfant, de dénoncer à New York, au cours des travaux de la 53eme session de la Commission de l'ONU sur la condition de la femme, les violences sexuelles faites aux femmes de son pays. De son côté, Dismas Kitenge, le Président du Groupe Lotus et Vice-président de la FIDH a déploré les conséquences des coalitions des FARDC aux armées étrangères, pour traquer notamment les éléments de l'Armée de résistance du Seigneur dans la province Orientale, au Nord-est de la RDC. Même réaction et mêmes inquiétudes des membres de la société civile à Uvira dans la province du Sud-Kivu o=F9 des milliers de gens fuient leurs villages suite à la traque des FDLR déclenchée par l'armée congolaise dans le cadre des opérations militaires « Kimya 2 ».
(Extraits sonores : Lieutenant Colonel Jean-Paul Dietrich, porte-parole militaire de la MONUC ; Alexis Thambwe Mwamba, Ministre des Affaires étrangères de la RDC ; Esther Munyerenkana, Assistante sociale à l'hôpital de Panzi en RDC ; Dismas Kitenge, Président du Groupe Lotus et Vice-président de la FIDH ; Marie-Ange Lukiana Mufwankolo, Ministre congolaise du genre, de la famille et de l'enfant ; Pasteur Kiza Muhato, Président de la société civile d'Uvira dans le Sud-Kivu ; mise en perspective et propos recueillis par Jean-Pierre Amisi Ramazani)