par Mathy Mupapa
Le Représentant spécial du Secrétaire
Général des Nations Unies pour la RDC, Namanga Ngongi, a annoncé le report
de la cérémonie de signature d'un accord de cessation des hostilités dans
l'Ituri dû à un blocage venant du leader de l'Union des Patriotes Congolais
(UPC), M. Thomas Lubanga, qui veut empêcher la participation de certains
acteurs dans le processus de pacification de l'Ituri. « Tout le processus
de pacification de l'Ituri est remis en cause par l'attitude de M. Thomas
Lubanga », a-t-il déclaré mardi au cours de l'émission hebdomadaire de
RADIO OKAPI « Fenêtre ouverte sur la MONUC ».
Namanga Ngongi a déclaré que Thomas Lubanga était un partenaire du processus de paix, « mais qui n'a pas le monopole du système ». Il a indiqué qu'il avait été impliqué dans le processus puisqu'il était dernièrement à Dar-Es Salaam où il a rencontré les présidents ougandais et congolais. « La réunion de Luanda s'était tenue entre les signataires de l'Accord de Luanda et la MONUC est citée dans cet accord pour participer au processus de paix en Ituri. L'UPC n'est pas citée dans l'accord, mais elle va jouer un rôle en tant qu'une des forces sur le terrain. Elle ne contrôle pas tout l'Ituri. Il y a d'autres acteurs, d'autres communautés. Il faut inclure tout le monde », a martelé le Chef de la MONUC.
M. Ngongi a souhaité voir se poursuivre les discussions avec tous les partenaires, y compris M. Lubanga qu'il a appelé à participer au programme de stabilisation de l'Ituri et à prendre en considération les souffrances de la population. « Il y a au moins 500 mille personnes déplacées en Ituri, un grand besoin humanitaire se fait sentir dans cette partie du pays et il y a un grand nombre de recrutements d'enfants soldats en Ituri. La situation actuelle ne favorise pas le développement ni la restauration de la paix en Ituri », a estimé le Représentant spécial. Il a exhorté M. Lubanga à composer avec les autres communautés pour que la paix revienne en Ituri et pour permettre le retrait des troupes ougandaises de la RDC.
Parlant du procès à Gbadolite des présumés responsables des atrocités commises dans l'Ituri, notamment à Mambassa, M. Ngongi a fait savoir que la MONUC allait y prendre part en tant qu'observateur. Mais il a rejeté en bloc les accusations selon lesquelles la Mission a refusé de prendre à bord de ses avions des avocats et des représentants des ONG de Kinshasa pour les emmener à Gbadolite. « La MONUC facilite le déplacement des personnes d'une partie du pays à l'autre et ne peut empêcher leur déplacement. Le pays n'est pas encore unifié. Il y a des procédures à remplir au préalable. Le gouvernement n'a pas permis l'embarquement des avocats et des représentants des ONG qui désiraient se rendre à Gbadolite. Ce n'est pas la MONUC qui leur a refusé ce voyage. Le MLC a même fermé son espace aérien aux avions de la MONUC », a-t-il expliqué. Il a ajouté que des discussions étaient en cours avec le leadership du mouvement pour résoudre le problème.
Le Représentant spécial a également abordé la question du déploiement militaire de la MONUC. Il a annoncé l'arrivée à la fin du mois de mars du contingent sud-africain d'environ 1700 hommes qui va constituer la première Task Force et appuyer le processus de désarmement, démobilisation rapatriement, réinstallation et réinsertion (DDRRR). De même, 175 éléments chinois et une centaine d'éléments suédois sont attendus prochainement pour apporter un appui logistique au processus de paix et de développement en RDC.
En ce qui concerne le Dialogue Intercongolais, Namanga Ngongi a fait savoir qu'une équipe de la MONUC composée d'un militaire, d'un fonctionnaire des Affaires Politiques et d'un représentant de la Police Civile serait mise à la disposition de l'Envoyé spécial du Secrétaire Général, Moustapha Niasse.