KINSHASA, 7 février (IRIN) - Les
Nations Unies ont dénoncé le recrutement à grande échelle d'enfants soldats
par l'Union des patriotes congolais pour la réconciliation et la paix (UPCRP),
de Thomas Lubanga, une milice a caractère essentiellement ethnique, basée
dans la ville de Bunia, au nord-est de la République démocratique du Congo
(RDC).
Radio Okapi, la station radiophonique
de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), a révélé que M. Lubanga
avait décrété que chaque famille vivant dans les zones sous son contrôle
devait impérativement contribuer à l'effort de guerre en donnant soit une
vache, soit de l'argent, ou bien encore un enfant devant joindre les rangs
des rebelles de la milice de l'UPCRP.
Selon la Mission de l'ONU, on trouve dans l'UPCRP des enfants âgés de 10 à 16 ans, arborant des fusils d'assaut Kalashnikov.
"On nous a promis beaucoup de choses pour nous amener à intégrer les rangs de la milice, mais nous n'avons encore rien eu", a confié à IRIN l'un des enfants soldats, en requérant l'anonymat, "par crainte de représailles".
La section de la protection de l'enfance de la MONUC a vivement déploré l'exploitation des enfants par les rebelles, mais sans mentionner de statistiques précises sur le nombre des enfants soldats. Cependant, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, Save the Children et des organismes de services sociaux estiment à plus de 30 000 le nombre des enfants soldats enrôlés par les divers belligérants de la RDC.
"La MONUC ne nous a jamais notifiés pour nous dire que nous ne devions pas recruter les enfants", a rétorqué M. Lubanga.
Les organismes oeuvrant dans le secteur de la protection de l'enfance en RDC sont parvenus à des ententes sur un début de démobilisation des enfants, avec le Gouvernement et les principaux mouvements rebelles, soit le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), et le Rassemblement congolais pour la démocratie - Kisangani / Mouvement de libération (RCD-K/ML).
"=C0 ce jour, près de 1 120 enfants ont déjà été démobilisés dans le cadre de la phase expérimentale. En tout, 220 l'ont été du côté gouvernemental, et 900 (dans les zones) sous contrôle rebelle, à l'est du pays; mais 120 d'entre eux ont été recrutés à nouveau", a révélé à IRIN la coordonnatrice du Bureau national de réinsertion, Claudine Malela Kabangu.
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