Selon les indicateurs de santé établis, le Cluster santé a identifié en 2009 un nombre total de 121 Zones de Santé (ZS) sur 515 (23,5%) comme étant des zones d'urgence, réparties sur toute la RDC. Les bénéficiaires ciblés sont estimés à 16,8 millions d'habitants, soit environ un quart de la population du pays. Parmi les bénéficiaires, 3,2 millions sont des enfants de moins de 5 ans (soit 19%) et 8,5 millions sont des femmes (soit 51%).
Parmi les 121 ZS de Santé identifiées :
- 86 ZS avec épidémies/catastrophes naturelles ou d'origine humaine ;
- 68 ZS avec mortalité maternelle et infantile élevée ;
- 56 ZS avec couverture sanitaire inférieure à 50% et faible performance sanitaire ;
- 14 ZS avec couverture vaccinale DTC3 inférieure à 50% ;
- 32 ZS avec prévalence VIH supérieure à 4,5%.
La plupart de ces ZS regroupent plusieurs de ces indicateurs à la fois.
En 2010, les objectifs du cluster seront les suivants :
- le renforcement des capacités en matière de gestion des épidémies et catastrophes naturelles ;
- la réduction de la mortalité maternelle (de plus de 1%) et infantile (de plus de 2/10 000/j) dans les ZS ciblées ;
- l'amélioration de la couverture sanitaire, en la portant au dessus du seuil d'intervention (>50%) ;
- L'amélioration de la couverture vaccinale dans les ZS ciblées, en la portant au dessus du seuil d'intervention (>50%) ;
- La réduction de la prévalence VIH/ SIDA (<4,5%).
Champ d'intervention en 2010
En RDC, les principales préoccupations de santé publique demeurent les maladies transmissibles telles le paludisme, les maladies diarrhéiques (y compris le choléra), les maladies qui peuvent être évitées grâce à la vaccination telles que la rougeole, la poliomyélite, la coqueluche, les affections respiratoires aiguës (ARI) et la tuberculose. La prévalence du VIH chez les personnes adultes est estimée à 3,2%. Cependant, l'offre de services de prévention, soins et traitement VIH demeure inférieure à 30%. Le pays fait aussi face aux maladies re-émergentes telles que les fièvres hémorragiques Ebola et Monkey Pox.
La mortalité maternelle est estimée à 549 décès maternels pour 100 000 naissances (EDS 2007) sur l'ensemble du pays. Elle est vraisemblablement plus élevée dans l'est du pays, vu la faible accessibilité aux services de santé qui est exacerbée par les conflits.
Le paludisme représente à peu près 45% des causes de mortalité infantiles, tandis que les infections respiratoires aiguës, la diarrhée et la rougeole constituent les autres causes de morbidité et de mortalité parmi les enfants. On estime que 97% de la population courent le risque de contracter le paludisme endémique et que les 3% restants sont exposés au paludisme épidémique. Avec des projections de près de 111 000 cas annuels d'épisodes fébriles liés au paludisme, le paludisme est la première cause de mortalité dans le pays.
Le taux de couverture par moustiquaires imprégnées d'insecticides (MII), stratégie principale de prévention, est très faible. L'enquête EDS de 2007 indique que seulement 7% des enfants en dessous de 5 ans ont dormi sous une MII. Le taux de couverture par traitement intermittent de la femme enceinte (PTI) est très faible.
Le contrôle des épidémies demeure l'une des priorités majeures en RDC, malgré les efforts fournis, car le pays est exposé à toutes les épidémies possibles. Quelque 47 épisodes d'épidémies ont été déclarées et prises en charge au courant du 1er semestre 2009. Les plus importantes sont le choléra, la rougeole, la coqueluche et le Monkey Pox. Le pays fait aussi face aux risques de maladies re émergentes telles que la fièvre hémorragique Ebola au Kasaï Occidental en 2008-2009 et l'actuelle grippe pandémique H1N1 qui a déjà touché plus de 400 000 personnes et causé plus de 4 000 décès dans le monde d'avril à septembre 2009. En RDC, 13 personnes ont contracté la grippe H1N1 mais aucune d'entre elles n'est décédée.
La persistance de la peste dans certaines ZS en Ituri ( ZS de Linga, Rethy, Wamba, Pawa, Boma Mangbetu et Bole Bole) est un indicateur de l'extrême vulnérabilité du pays et des zones touchées par les crises.
Le Programme Elargi de Vaccination (PEV) de routine a amélioré la couverture vaccinale, (augmentation de la couverture vaccinale contre la rougeole de 40% à 83% de 2004 à 2007 et maintien de ce taxux de couverture à >80% en 2008). Après l'organisation des campagnes de vaccination de suivi contre la rougeole et les accélérations vaccinales dans les zones humanitaires, ciblant les enfants âgés de 6 à 59 mois, grâce aux fonds humanitaires, on note une forte diminution du nombre de cas confirmés de rougeole et du nombre d'épidémies déclarées par les zones concernées. Ces efforts doivent être soutenus, car le risque de flambées épidémiques de rougeole est permanent partout en DRC.
Le Ministère de la Santé, appuyé par l'OMS, l'UNICEF et d'autres partenaires ont contrôlé la réapparition de la polio pendant plusieurs années en RDC. Des cas ont été notifiés depuis l'année 2006 et continue d'être notifiés en 2009. Près d'une soixantaine de cas de poliovirus sauvage ont été déclarés de 2006 à 2008 ; deux cas ont déjà été détectés en 2009.
Objectifs pour 2010
Objectif général
Contribuer à la réduction de la morbidité et la mortalité liées aux conséquences sanitaires des situations de crise.
Objectifs spécifiques
- Réduire la mortalité maternelle intra hospitalière à <1% ;
- Réduire la mortalité de l'enfant de moins de 5 ans à moins de 2/10.000/j ;
- Mettre en place les mécanismes de riposte en moins de 30 jours d'au moins 70% des épidémies constatées ;
- Renforcer les capacités techniques et institutionnelles dans la prise en charge des cas en situation d'urgence ;
- Suivre et disséminer l'information en situation d'urgence ;
- Évaluer les activités sanitaires d'urgence.
Axes stratégiques et activités :
Le Cluster Santé développe ses activités autour de quatre axes stratégiques qui sont :
A - Mise en place d'interventions essentielles pour la santé reproductive (Dispositif minimum d'urgence (DMU)) et VIH/SIDA
- Prévenir la violence sexuelle et en gérant les conséquences
- Garantir la prise en charge médicale des victimes de viol y compris PPE, contraception d'urgence, traitements préventifs des ITS, collecte des preuves médicolégales)
Réduire la transmission du VIH
- veiller au respect des précautions universelles ;
- veiller à ce que des condoms soient offerts gratuitement ;
- s'assurer que le sang destiné aux transfusions est sûr.
- Prévention de la transmission mère à enfant (PTME) ;
- approvisionnement maintenu en ARV pour ceux prenant ARV (ART et PTME)
Prévenir la surmortalité et la surmorbidité maternelles et néonatales
- Maternité à moindre risque, en offrant les soins obstétricaux et néonataux d'urgence (SONUC) ;
- Soins essentiels du nouveau-né ;
- Evaluation et traitement des urgences pédiatriques ;
- Prise en charge intégrée de la maladie de l'enfant (PCIME) ;
- Transfusion de sang qualifié ;
- Prévention de la transmission mère à enfant (PTME) ;
- Vaccination en situation d'urgence. ROSA : Ceci sont des bullets 2e niveau !!
B
- Préparation et réponse aux épidémies et autres catastrophes
- Renforcement des capacités des équipes de gestion des épidémies ;
- Pré-positionnement des stocks stratégiques d'urgence ;
- Investigation rapide des épidémies et évaluation des besoins sanitaires des populations affectées ;
- Promotion de la santé et renforcement de la mobilisation sociale ;
- Renforcement de la surveillance épidémiologique.
C - Renforcement des capacités techniques et institutionnelles
- Formation/recyclage des prestataires de santé en soins de santé d'urgence dans le cadre du cluster ;
- Formation/recyclage des communautés sur la surveillance à base communautaire et l'alerte précoce ;
- Équipement des structures de soins de santé ;
- Approvisionnement en médicaments essentiels ;
- Réhabilitation sommaire des structures de santé.
D - Suivi et évaluation des interventions d'urgence
- Coordination et partenariat dans la gestion des urgences ;
- Collecte, analyse et diffusion de l'information sur les urgences ;
- Comblement des lacunes ;
- Mobilisation de ressources additionnelles.
Ciblage des bénéficiaires
Les bénéficiaires des interventions du Cluster santé sont toute population victime d'une crise aiguë ou durable (personnes déplacées, retournées et populations d'accueil) / épidémies et ou catastrophes.
Une attention particulière est portée sur la mère et l'enfant, surtout en ce qui concerne les violences sexuelles et les viols, la transmission des IST et le VIH/SIDA.
Coordination à l'échelle nationale et provinciale
Il existe un cluster national et 11 clusters provinciaux, tous fonctionnels. Le co-facilitateur est l'ONG Merlin.
Les Membres du Cluster Santé au niveau central et en provinces : ACF, CONCERN, UNIVERSAL FINNCHURCHAID, IMC, ARC, COOPI, IRC, CARE, CORDAID, GOAL ISLAMIC RW, CARITAS, DIAKONIE, EMERGENCY AID, HANDICAP INTERNATIONAL, MALTESER, CESVI DRC, HEALTHNET TPO, MALARIA CONSORTIUM, CRS, HELP UNAIDS, MEMISA, MERLIN, UNHCR, HOPE IN ACTION, MDM, NRC, UNICEF, UNFPA, MEDAIR, OXFAM, WHO, WORLD RELIEF, AMI, SOLIDARITES, SAVE THE CHILDREN.
Plan de travail
La réalisation efficace des activités du cluster, telles qu'elles ressortent des différents axes stratégiques, sera essentiellement basée sur :
- Le renforcement des capacités techniques ;
- La fourniture des intrants (médicaments, vaccins, etc.) et équipements médicaux ;
- Les réhabilitations sommaires des maternités ;
- La surveillance épidémiologique pour une alerte et réponse précoce ;
- Le suivi et évaluation des activités mises en oeuvre.
Un plan d'action plus détaillé sera élaboré à cet effet.
Catégories des bénéficiaires et type d'assistance
- Toute personne malade dans une zone de crise aiguë ou durable ;
- Enfants, femmes enceintes et allaitantes ;
- Mères avec enfants malnutris : conseils sur la nutrition et la santé ;
- Agents de santé : formation/recyclage sur les soins de santé de base et à la prise en charge intégrée de la maladie de l'enfant ;
- Relais communautaires : formation/recyclage sur l'information et la sensibilisation de la communauté en matière de pratiques favorables à la santé et à la surveillance à base communautaire.
Inclusion de l'égalité des sexes dans la stratégie du cluster Santé
L'accès aux soins de santé sera assuré pour tous, sans discrimination de sexe.
Les femmes bénéficieront de conseils sur les bonnes pratiques clés favorables à la santé et à la nutrition. Au niveau communautaire, le Cluster Santé veillera à l'implication des hommes lors de séances de sensibilisation, de vaccination et lors de référence des cas d'urgence.
Pour toutes autres informations complémentaires, prière s'adresser au HCC
Dr Kossi AYIGAN
Health Cluster Coordinator (HCC)
Democratic Republic of Congo
P.O. Box 1899, Kinshasa I
42, Avenue des Cliniques - Gombe
Kinshasa- DRC
Tel office : + 47 241 39017
Mobile : + 243-819- 500 - 083
Email : ayigank@cd.afro.who.int
ayigan@hotmail.com