Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé vendredi les dirigeants africains à aider à maintenir le fragile cessez-le-feu qui prévaut actuellement dans le Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), après les violents combats ces derniers jours entre les rebelles du Congrès national du peuple (CNDP) dirigés par Laurent Nkunda et les forces armées congolaises (FARDC).
« Je suis profondément préoccupé. Heureusement Nkunda, du CNDP, a déclaré un cessez-le-feu. Ce cessez-le-feu doit être maintenu, et la communauté internationale, les dirigeants africains, et en particulier ceux de la région, devraient prendre des mesures très concrètes pour que ce cessez-le-feu puisse être maintenu », a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse en Inde, o=F9 il effectue une visite. Il a estimé également qu'il fallait un désengagement des groupes armés et a appelé Laurent Nkunda à le faire.
Le Secrétaire général a souligné qu'il avait été en contact constant avec des dirigeants africains, de l'Union européenne et des Etats-Unis pour tenter de contenir la crise. « Lors des deux derniers jours, j'ai parlé à deux reprises avec le président Kagame (Rwanda). J'ai parlé avec le président Kabila (RDC) et avec le président Kikwete, qui est à la tête de la Tanzanie et de l'Union africaine, avec le président de la Commission africaine Jean Ping (Gabon), avec la Secrétaire d'Etat (américaine Condoleezza Rice), le Secrétaire britannique aux affaires étrangères David Miliband et d'autres importants acteurs alors que j'étais en Inde », a-t-il dit. Il a ajouté qu'il avait envoyé le Sous-secrétaire général de l'ONU aux affaires politiques, Haile Menkerios, au Rwanda pour rencontrer le président Kagame, et le Sous-secrétaire général de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, en RDC pour rencontrer le président Kabila.
Ban Ki-moon a estimé que la situation sur le terrain était très dangereuse avec des centaines de milliers de personnes déplacées. Il a jugé que la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) avait joué un rôle très important en essayant de gérer la situation du mieux possible. « Mais clairement il y a des limites à la Mission de l'ONU là-bas », a-t-il dit. « Nous ne pouvons pas être considérés comme partisans. Nous avons été très préoccupés par les manifestations et les attaques physiques contre la Mission de l'ONU par des civils congolais. Il y a vraiment un malentendu. L'ONU est là-bas pour préserver la paix et la stabilité », a-t-il ajouté.
Interrogé par un journaliste sur l'envoi de renforts pour la MONUC, il a répondu qu'il fallait « d'abord obtenir un accord, un mandat et l'autorisation du Conseil de sécurité » sur cette question.