David Sauter (Desk Officer)
Tôt ce matin a été rendue publique la
signature d'un accord de paix à Pretoria entre tous les belligérants impliqués
dans la guerre civile affectant la République Démocratique du Congo depuis
1998.
Cette nouvelle s'est répandue très rapidement dans les zones rurales de cet immense pays, dont tout l'Est reste toujours en proie à des divisions politico-ethniques impliquant des troupes étrangères.
Bunia, chef lieu de l'Ituri, sert de base depuis 5 ans à Medair. Les quatre expatriés de l'organisation rapportaient hier des affrontements violents entre diverses factions luttant pour le contrôle de la ville. Dans ce contexte, la nouvelle d'un accord de paix suscite d'immenses espoirs mais aussi de sérieuses craintes.
Fondamentalement, la population souhaite l'arrêt des influences extérieures mais redoute aussi l'impact immédiat du départ de ces troupes, les seules vraiment militarisées. Sur décision du Conseil de Sécurité, celles-ci auraient déjà dû céder la place à 3.000 membres armés de la force onusienne MONUC, mais cette décision n'est toujours pas concrétisée. La seule présence militaire onusienne à Bunia n'est constituée que de 6 observateurs non armés.
Face à ces menaces, toute la population reste évidemment hantée par le souvenir du massacre ethnique perpétré le 5 septembre dernier à Nyankunde qui aurait fait près de 1.000 victimes civiles.
Tous les espoirs des civils se portent donc sur la rencontre demain à Kampala (Ouganda) des 4 factions rebelles actives dans l'Ituri, en présence des représentants du gouvernement de Kinshasa.
Medair est actif depuis 1996 dans la province Orientale avec des programmes de reconstruction et d'approvisionnement médical pour plus de 300 hôpitaux ou centres de santé couvrant les besoins de plus de 2,5 millions de personnes.