Sy Koumbo / MONUC
Des rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont attaqué le 19 octobre 2008 aux environs de 4 heures du matin, Bangadi, une localité située à 125 Km de Dungu dans la Province Orientale. Selon des informations recueillies auprès de la Commission Justice et Paix de Dungu et Durumo, 6 congolais auraient trouvé la mort au cours de cette attaque.
Les rebelles en investissant le village au petit matin auraient pillé les maisons avant d'y mettre le feu. Les populations de cette localité sans doute échaudées par les récentes attaques de Kiliwa et Duru o=F9 90 enfants ont été kidnappés, auraient opposé une farouche résistance aux rebelles.
Selon l'Abbé Kinalego Benoît, de la Commission Justice et Paix de l'Eglise catholique de Dungu et Durumo que nous avons pu joindre, «il y aurait une dizaine de morts du côté des insurgés. Côté congolais, en plus des 6 personnes tuées, il y aurait une personne grièvement blessée répondant au nom de Gbatamadi et qui serait admis à l'hôpital de la localité». Il a souligné qu'un groupe de déplacés du village de Bangadi se dirigerait vers Niangana, un autre vers Dungu ville et un autre vers le Nord, notamment à Durumo.
«Comme ces attaques imprévisibles de la LRA continuent, le nombre des déplacés risque fort d'augmenter » craint aujourd'hui Laurence Gaubert, la responsable de la mission Médecins Sans Frontières en RDC. MSF pense que si «les conditions ne s'améliorent pas rapidement, il va être impossible d'intervenir, et ce sont des milliers de personnes sans assistance qui risquent de fuir dans la foret».
Compte tenu justement de ces attaques répétitives des rebelles de la LRA depuis près d'un mois sur les populations de la Province orientale, la CPI a appelé hier le 20 octobre à la reprise du processus d'arrestation de Joseph Kony, le chef de ce mouvement mystique ougandais.
Béatrice Lefrappeur, conseillère spéciale du Président de la Cour Pénale Internationale qui réagissait sur les ondes des médias internationaux a souligné que c'est l'incapacité à faire conduire les mandats d'arrêts contre les principaux commandants de la LRA dont Joseph Kony qui a conduit à cette situation.
«Nous pensons qu'avec les nouveaux actes commis par Joseph Kony, il n'y a pas d'autres solutions que l'arrestation. Nous nous préparons pour que les états de la région ainsi que les Nations Unies puissent procéder à la planification et à l'arrestation de Joseph Kony» a-t-elle souligné.