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DR Congo

RD Congo/Nord Kivu : ONU demande dialogue direct, civils pris au piège entre les forces

Il est nécessaire d'encourager un dialogue direct entre le gouvernement congolais et les rebelles actifs au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, pour ne pas perdre le "moment" positif et la trêve en vigueur depuis quelques jours, a déclaré l'ex-président nigérian et envoyé spécial de l'Onu au Congo, Olusegun Obasanjo, à son retour d'une mission officielle dans la région des Grands Lacs. En cette occasion, il a rencontré les principaux protagonistes de la crise en cours depuis trois mois au Kivu et qui a accusé ces dernières semaines une recrudescence de violence et une ultérieure aggravation de la crise humanitaire déjà préoccupante. En s'adressant aux journalistes depuis le Palais de Verre de New York, siège de l'Onu, Obasanjo a dit que les demandes du général dissident pr-rwandais Laurent Nkunda ne sont "pas scandaleuses", à savoir une confrontation directe avec l'exécutif, la défense des minorités et l'intégration de ses hommes aux forces armées; il a ajouté que le gouvernement de Kinshasa, qui avait refusé jusqu'ici toute négociation à deux avec Nkunda, ne serait pas "contraire" à engager une confrontation avec le Congrès national de défense du peuple (Cndp). De fait, ces dernières semaines le Cndp de Nkunda a conquis une bonne partie du territoire dans la zone au nord de Goma (chef-lieu dul Nord Kivu), transférant son fief des forêts à Rutshuru (carrefour routier stratégique dans l'est du Congo) et se trouve donc actuellement dans une position de force pour négocier. Entre temps, sur le terrain, si la trêve entre le Cndp et l'armée congolaise semble tenir, des sources locales signalent que les violences à l'encontre de la population ne tendent pas à diminuer. Selon Radio Okapi, l'émetteur de la mission de l'Onu dans le pays (Monuc), les habitants de la zone de Kanyabayonga, Kayina et Kirumba continueraient, par petits groupes, à abandonner leurs habitations et à se réfugier dans les forêts à cause des saccages et violences surtout perpétrés par des éléments de l'armée régulière. Après le retrait des troupes de Nkunda, arrivées aux portes de Kanyabayonga, les populations des villages voisins sont en quelque sorte prises en étau entre les forces rebelles et les soldats congolais établis à proximité. Selon des sources locales, le cadre humanitaire, déjà précaire, est ultérieurement aggravé par l'absence totale d'organisations non gouvernementales en mesure de fournir de l'assistance aux civils.