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DR Congo

RD Congo/Nord Kivu : les missionaires pour affronter la crise au côté de la population

Rester au côté de la population congolaise en partageant les difficultés liées à cette crise et engager une nouvelle action de pression médiatique et politique, en plus du soutien humanitaire, au niveau international: tels sont les principales lignes d'action définies ce matin par les représentants de dizaines de congrégations missionnaires internationales réunis ce matin à Rome (Italie), au siège de l'Union internationale des supérieurs généraux (Uisg) et de l'Union des supérieurs généraux (Uis), pour envisager la situation de guerre dans l'est du Congo. Dans toutes les interventions de ce matin, les représentants des divers instituts missionnaires présents dans la région orientale congolaise du Nord-Kivu et dans les zones voisines ont confirmé la gravité de la crise en acte depuis quelques mois à Goma et ses environs, réaffirmant à plusieurs reprises que ces derniers événements ne sont que la poursuite de la guerre engagée au Congo à la fin des années 90 et qui ne s'est jamais réellement conclue. Ce conflit, ont clairement expliqué les intervenants de ce matin, va bien au-delà des motivations locales et régionales et, jamais aussi nettement qu'à présent, met directement en cause la communauté internationale et les principales économies de la planète en lutte pour la partition des richesses minières et des contrats milliardaires sur le dos des Congolais. Pour coordonner le travail et les efforts, les participants à la réunion de Rome ont donc donné vie au Comité intercongrégationnel Urgence Congo (Cieg), chargé de recueillir et centraliser les informations, appels, nouvelles, initiatives et surtout de mettre au point une "stratégie unique et concordée" entre les instituts missionnaires. Le Comité, qui se réunira à partir de la semaine prochaine, devra nommer les commissions chargées de mettre au point les nombreuses initiatives des missionnaires qui entendent faire pression et aider la population, en commençant par le rapport avec les médias pour arriver à une récolte de fonds, en passant par des journées de jeûne, des manifestations, des marches et la mise sur pied d'un centre de documentation qui favorise une information plus correcte sur le conflit. Parmi les premières initiatives décidées aujourd'hui figure celle de la rédaction d'une lettre à transmettre aux Conférences épiscopales du Congo et du Rwanda, mais aussi aux associations des instituts religieux (masculins et féminins) présents dans les deux pays. Une série de documents est également à l'étude, destinés à rappeler à leurs propres responsabilités les Etats-Unis, l'Angleterre, l'Union européenne, les Nations Unies et les sociétés de ces pays qui, preuve en est une série de rapports de l'Onu publiés ces dernières années, alimentent le conflit armé sur le terrain qui déstabilise le Congo depuis dix ans, en manoeuvrant des pions locaux. Mais le Comité intercongrégationnel devra également s'occuper de choses plus "concrètes" et des problèmes plus "imminents" que la population congolaise doit affronter, à commencer par l'urgence déplacés, le manque de nourriture, les problèmes sanitaires signalés dans la zone de Goma et qui, selon les témoignages directs parvenus ces derniers jours aux participants à la rencontre, risquent d'aggraver ultérieurement une crise humanitaire déjà incontrôlée. De nombreuses congrégations missionnaires internationales se sont jointes aujourd'hui au groupe fondateur du Comité urgence Congo: Déhoniens, Salésiens, Soeurs Paolines, Jesuit refugee service (Jrs), Comboniens, Xavériens, Pères Blancs, Carmélitains, Barnabites et les Sœurs Dorothée de Cemmo.