Kinshasa, le 19 novembre 2008(caritasdev.cd) : 570 ménages déplacés par les pillages de la Cité de Kanyabayonga sont hébergés dans les familles d'accueil à Lubero-Centre. Constat fait hier par la mission de la Caritas Butembo-Beni en évaluation de la situation humanitaire au Chef-lieu du Territoire de Lubero. Elle a rencontré les autorités locales, le comité d'accueil des déplacés ainsi que les ONG opérant dans le secteur, avant de visiter certains déplacés. Cependant, cette mission n'a pas pu atteindre la localité de Kirumba o=F9 elle avait aussi prévu de se déployer pour le même objectif, à cause de la poursuite hier des affrontements entre les éléments des FARDC et deux groupes Maï-Maï (PARECO et KASINDJE), rapporte caritasdev.cd.
L'équipe d'évaluation de la Caritas Butembo-Beni a également signalé la présence d'autres déplacés vers la localité de Kitsumbiro, à environ 25 Km au Sud de Lubero. Par contre, autour de la localité de Kirumba, les déplacés arrivés précédemment à la suite des pillages menés par les FARDC et affrontements avec les combattants Maï-Maï, ont dû reprendre à nouveau la route à cause de la reprise des hostilités; ils se sont réfugiés dans les villages situés le long de la route notamment à Kase et Alimbongo.
D'autres déplacés dont le nombre n'a pu être estimé se seraient réfugiés dans les champs le long de la route principale Lubero-Kanyabayonga, sur un rayon d'environ 10 Km, o=F9 ils se sentiraient en sécurité. Cependant, certains militaires les poursuivent jusque-là pour piller leurs biens ou perpétrer des viols; des cas de tueries sont même rapportés (Un Père assomptionniste a déploré l'assassinat de ses deux nièces dans les environs de Kanyabayonga) et à Lubero-Centre, 6 cas de pillages et vols à mains armées dans les ménages par des militaires ont été enregistrés dimanche et lundi dernier.
Selon le Chef de la Cité de Lubero, les déplacés, qui arrivent épuisé par la marche à pied après avoir parcouru une distance d'environ 150 Km, se reposent avant de reprendre la route vers d'autres directions comme Butembo ou les villages avoisinant la Cité de Lubero. Signalons que les statistiques des ménages recensés dans les familles d'accueil à Lubero-Centre n'intègrent pas les familles des militaires, très nombreuses dans la Cité et hébergées dans le site situé dans l'enceinte du bureau du Territoire.
Les besoins en médicaments, vivres et non-vivres sont urgents
Les déplacés, dépouillés de tout, affamés et épuisés par la marche à pied, ont un besoin urgent en médicaments, vivres et non-vivres.
Caritas Butembo-Beni envisage une identification fiable des déplacés
Suite à l'amplification des mouvements de déplacés, la Caritas Butembo-Beni envisage d'entreprendre des nouveaux recensements, dès demain, simultanément sur la Cité de Lubero et la Ville de Butembo en vue d'actualiser ses listes. Dès aujourd'hui, des entretiens seront organisés avec les autorités locales pour expliquer le bien-fondé de la démarche, avant le lancement l'opération. Par ailleurs, une équipe de la Caritas Butembo se rendra demain à Beni pour une réunion d'échanges d'informations avec les autres humanitaires. Par ailleurs, des cas de pillages ont été signalés hier dans les localités de Kayna et Kirumba entraînant, de plus belle, des affrontements armés entre FARDC et combattants Maï-Maï du PARECO. Le premier bilan fait état de 6 civils tués et un brûlé vif. D'autres échanges des tirs probablement entre FARDC et PARECO ont été enregistrés à Kivinyonge.
Suite aux pillages de son centre de Kanyabayonga, Caritas Goma a rapatrié 38 enfants soldats démobilisés à Goma
38 enfants associés aux forces et groupes armés (EAFGA) du Centre d'Orientation de Kanyabayonga de la Caritas Goma ont été rapatriés hier à Goma par vols d'hélicoptères de la MONUC alors que les conditions sécuritaires se sont profondément dégradées dans la Cité, objet même des pillages ces derniers jours de la part des militaires de l'Armée nationale. Ces enfants soldats démobilisés vont poursuivre leur cycle de formation au centre salésien Don Bosco à Goma o=F9 se trouvaient déjà 23 autres enfants évacués précédemment de deux centres d'orientation du Territoire de Masisi pour les mêmes raisons.
Situation sécuritaire dans le reste de la Province du Nord-Kivu
Une panique générale s'est emparée de la cité de Kiwanja ce matin suite aux rumeurs annonçant une attaque imminente de la Cité par les Maï-Maï à partir de Nyamilima. On a noté de grands mouvements de population de Kiwanja vers la Cité voisine de Rutshuru. Suite à cet incident, la Caritas Goma et le PAM ont du stoppé la distribution des vivres qu'ils effectuaient depuis le vendredi 14 novembre 2008 dans ces localités.